Les vénitiens de Crimée

 

Italiens en Crimée

Au XIXème siècle, des milliers d’Italiens ont accepté l’invitation du tsar et on émigré pour les terres fertiles de la Crimée, se fondant dans le tissu local. L’aventure a pris fin avec la Révolution d’Octobre et un nettoyage ethnique qui, en quelques années balayé la communauté italienne de Crimée, décimée également à cause du froid, de la faim, de la maladie.

Genocidio

Tout voyageur qui a visité Odessa a remarqué les similitudes entre le port de la Mer Noire et des villes italiennes, surtout Gênes. C’est que la présence de populations italiennes en Ukraine et en Crimée a une longue histoire qui remonte à l’époque de la République de Venise et celle de Gênes. Les tous premiers colons invités par Catherine II se russifièrent rapidement, changeant même de patronyme.

Un de ces flux migratoire est arrivé dans le port de Kertch, au bord du détroit entre la mer Noire et la mer d’Azov, en 1820. Environs 30 familles venues de différentes villes d’Italie s’installèrent alors. Le port était régulièrement fréquenté par des navires italiens et on y a même ouvert un consulat. L’un des vice consuls était Antonio Felice Garibaldi, le frère de Giuseppe Garibaldi.

La plus grande partie de ces italiens étaient agriculteurs, ou travaillaient dans les métiers de la mer : pêcheurs, capitaines, ouvriers des chantiers navals, certains étaient commerçants. Plus tard, sont venus s’ajouter des émigrants plus qualifiés, architectes, notaires, médecins, ingénieurs et artistes.

En 1840, ces italiens, tous catholiques dans une région musulmane peuplée de Tatars, ont construit une église qui fut consacrée le 18 mars 1840, encore appelée de nos jours l’église des italiens. Les italiens étaient également dispersés, et ce, dès avant 1800, dans des villes comme Feodosia (l’antique colonie génoise de Caffa), Simferopol, Odessa, Mariupol et dans quelques ports russes de la mer Noire comme Novorossijsk et Batoumi.

Italiens de Crimée au XIXème siècle

Selon le Comité d’État de l’Ukraine pour les nationalités, en 1897, les italiens représentaient 1,8 % de la population de ces lieux, certaines sources parlent de 3000 ou 5000 personnes.

A la veille de la Première Guerre Mondiale, il y avait à Kertch, une école primaire, une bibliothèque, une salle de réunion, un club et une société coopérative italiennes.

A l’avènement du communisme, après la Révolution d’Octobre, certaines familles ont fui vers l’Europe, en passant par Constantinople. Au milieu des années 20, les réfugiés antifasciste qui ont émigré en Union Soviétique ont été envoyés à Kertvh pour « rééduquer » la minorité italienne sur place. L’église à été fermée et transforme en gymnase, le personnel de l’école à été remplacé par des enseignants communistes, et la communauté italienne a été infiltrée par des agents qui rapportaient tous faits et gestes aux commissaires politiques de la police secrète.

Dans le contexte de la collectivisation des campagnes, les paysans ont été contraints de créer le kolkhoze « Sacco e Vanzetti » dirigé par Marco Simone.

Ceux qui s’opposaient à ces changements ont été arrêtés.

Entre 1935 et 1938, les purges staliniennes ont fait disparaître de nombreux italiens accusés d’espionnage en faveur de l’Italie, ou pour activités contre-révolutionnaires.

Victimes de la déportation en 1942

En 1942, à cause de la progression de la Wehrmacht en Ukarine et en Crimée, les minorités nationales ont été déportées. Les allemands avaient étés déportés ou massacrés dès 1941 lors de l’opération Barberousse.

Parmis les réfugiés communiste italiens, il il a des noms connus : Paolo Robotti, le frère de Togliatti Robotti, qui torturera plus tard les prisonniers de guerre italiens, Giuliano Paietta, frère du plus connu Giancarlo, qui sera honoré par l’Italie d’après guerre, qui, tout deux, dans leur mémoire occulteront le sort réservé à leur compatriotes en Union Soviétique.

Kertch a été occupée par l’armée allemande le 16 novembre 1941, reprise par les soviétiques le 30 décembre.

Le 29 janvier 1942, l’expulsion de la minorité italienne, accusée d’avoir collaboré avec l’ennemi pendant la courte occupation allemande, a commencé, et ceux qui avaient échappés à la première rafle ont été arrêtés les 8 et 10 février 1942. Les derniers italiens de Crimée ont été déportés en juin 1944. L’ensemble de la communauté italienne, anti-fascistes compris a pris le chemin du goulag. Ils ont alors traversé la Russie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan pour être dispersés dans la steppe entre Akmolinsk et Karaganda. Le voyage a duré jusqu’au mois de mars, la moitié des déportés, y compris les enfants, sont mort pendant cette déportation.

Giulia Giacchetti Boico a écrit au sujet de ce terrible voyage : Tutta la strada da Kerch al Kazakistan è irrigata di lacrime e di sangue dei deportati o costellata dai nostri morti, non hanno né tombe né croci…

Extermination des italiens de Crimée

Par des températures extrêmes, les italiens furent forcés de travailler dans des mines à ciel ouvert, surveillés par des gardes chiourmes cosaques pour qui la vie humaine importait peu.

On estime à seulement 20% le nombre de survivants à ce déplacement de population forcée. Quelques survivants sont revenus à Kertch, sous la présidence de Khrouchtchev, la plupart des familles vit désormais dispersées dans le territoire de l’ex Union Soviétique.

Bibliographie :

Giulia Giacchetti Boico, Giulio Vignoli : L’ olocausto sconosciuto. Lo sterminio degli italiani di Crimea ; Settimo Sigillo-Europa Lib. Ed – 2009

  • ISBN: 8861480497
  • ISBN-13: 9788861480490

Rouge Venise

Ce film a été réalisé par Étienne Perrier en 1988, d’après l’œuvre de Georges Garonne, avec pour acteurs principaux Vincent Spano, Wojciech Pszoniak, Isabel Russinova…

… mais aussi Victor Lanoux dans le rôle du Grand Inquisiteur, Andréa Ferréol qui joue la princesse Hortense, Valérie Mairesse qui est Célia.

 Rouge Venise (1989)

Venise, 1735, le carnaval bat son plein. Les vénitiens essaient de s’étourdir de plaisirs. Carlo Goldoni (Vincent Spano), jeune avocat de 27 ans, ne rêve que de théâtre et ne pense qu’à la pièce qu’il veut monter.

 Rouge Venise (1989)

Mais l’argent est difficile à trouver. Ses deux amis, Antonio Vivaldi (Wojciech Pszoniak) et Jean-Baptiste Tiepolo (Massimo Dapporto), sont plus connus que lui mais sont également à la recherche d’un mécène. Goldoni a enfin réussi à en trouver un, Spinozza, un riche banquier. Malheureusement il est assassiné quand les répétitions commencent et Goldoni, sur qui se portent les soupçons, se trouve en difficulté. Tout s’arrange quand il tombe amoureux d’une très jolie jeune fille, Nicoletta (Isabel Russinova), et que Tiepolo lui présente une protectrice des Beaux Arts : la princesse Hortense. Elle accepte de financer le spectacle de Goldoni mais à son tour elle est tuée. Convaincu à présent de la culpabilité de Goldoni, le Grand Inquisiteur le fait emprisonner puis le relâche car un autre meurtre est commis pendant sa détention.

 Rouge Venise (1989)

Goldoni est désespéré quand Vivaldi vient à son secours et convainc le comte Georgio Torelli de l’aider. Au cours des répétitions, Goldoni démasque le meurtrier qui cherchait à le tuer lui aussi.

Le film est sorti en salles le 29 septembre 1989.

 Rouge Venise (1989)

Emma Ciardi

Cette fille de l’art a vécu dès son plus jeune âge dans le monde de la peinture. Son père, Guglielmo Ciardi et son frère Beppe Ciardi son également des peintres, membres de cette école dite « Scuola veneziana del vero », fondée par Giacomo Favretto, qui en 1894 obtint la chaire de « Vedute di paese e di mare » à l’Academia di Belli Arte di Venezia.

Emma Ciardi

Emma Ciardi est née à Venise le 13 janvier 1879, et c’est une fille de son temps, qui vit activement la transition entre les XIX et XXème siècles.

Elle choisit de continuer le courant de la tradition de la peinture de paysages, les vedutes qui ont déjà pour maîtres Carlevarijs ou Canaletto, mais elle le fera avec un style impressionniste, personnel et unique.

Emma Ciardi

Elle voyage beaucoup, parle anglais et français, mais porte par le monde son parler en dialecte vénitien, ambassadeur d’une culture qu’elle porte aussi bien à Monaco, Munich, Paris, Buenos-Aires ou Chicago…

Elle sera présente à la Biennale de Venise de 1903 à 1932 sauf pour l’édition de 1926.

Les collectionneurs de toute l’Europe et des Amériques achètent ses œuvres, car « elle est la plus personnelle des peintres les plus intéressants« .

Emma Ciardi

Elle est une véritable star de son époque, et même D’Annunzio, de passage à Venise et venu lui rendre visite dans son atelier ne saura la distraire de son travail. En 1909, Ugo Ojetti, dans le Corriere delle Serra, écrit à son sujet « ... femme de peu de mots et beaucoup de travail... » voilà qui, en une formule, résume le caractère de cette femme qui fait de son art une entreprise multinationale.

Emma Ciardi est morte à Venise le 16 novembre 1933, elle est inhumée au cimetière San Michele à Venise.

Tombe d'Emma Ciardi

Bibliographie :

  • M. Zerbi, M. Esposito (a cura di), Emma Ciardi pittrice veneziana tra Ottocento e Novecento, Tra ombra e sole, catalogo mostra, Mirano (Ve) Barchessa di Villa Morosini, 12 aprile-22 giugno, Treviso 2003
  • M. Zerbi, S. Broggi, Emma Ciardi una pittrice veneziana a Londra, catalogo mostra, Milano, Galleria Old English Furniture Antique, aprile, Milano 2004
  • M. Zerbi, Emma Ciardi, Poker d’Arte n. 4, Mirano 2004
  • M. Zerbi, Emma Ciardi, Allemandi, 2009

 Venise depuis la lagune

Le Grand Canal

Diaphanous Day 1924 by Emma Ciardi 1879-1933

Rio di San Giovanni e Paolo à Venezia

Venise dorée

Campo de l'Abbazia

Symphonie en bleu

Le rendez-vous

Antonio Vivaldi – 1 – De la naissance d’Antonio Lucio

Antonio Vivaldi est né le 4 mars 1678 dans une maison située sur le campo della Bragora, dans la paroisse de San Giovanni Battista.

Son père, Giovanni Bapttista Vivaldi, originaire de Brescia était barbier et violoniste. Sa mère se nommait Camillia Calicchio, indiquée comme « fille de Camillo. » .

C’est donc dans l’église paroissiale de San Giovanni Battista que le petit Antonio Lucio Vivaldi reçu la cérémonie supplétive au sacrement du baptême, le 6 mai suivant. En effet, Margherita Veronese, la sage-femme, craignant pour la vie du nourrisson, l’avait fait ondoyer dès la naissance.

Livre des baptèmes de la paroisse de San Giovanni in Bragora ouvert à la page du 6 mai 1687

Les deux actes dont précieusement conservés dans les archives de cette paroisse où, après des mois d’attente, nous avons obtenu l’autorisation exceptionnelle de les reproduire pour vous.

Acte de baptême d'Antonio Vivaldi en date du 6 mai 1687

Antonio Vivaldi venne al mondo e ne vide la luce nel momento in cui la luce più intensa e rischiaratrice proveniva da quello che, a buon diritto, puo essere considerato il faro luminoso della rinnovata musicalità e non solo italiana, bensi europea.

Remo Giazotto, Invito all’ascolto di Antonio Vivaldi

Antonio Vivaldi est venu dans le monde et a il vu la lumière lorsque la lumière était la plus intense et enrichissante et il en provient, à juste titre, qu’il peut être considéré comme le phare de la musicalité renouvelée et pas seulement italienne, mais européenne.

Le porcelet de la Regata Storica

1856 Regata Storica - gravure

C’est aujourd’hui que va se dérouler la traditionnelle Regata Storica.

C’est l’occasion pour nous de parler d’une particularité de cette festivité toute vénitienne :

La Tradizione del Maialino.

1974

Le porcelet est un symbole de la Régate Historique, en effet, fut pendant des siècles le « prix de consolation » pour la quatrième place de la régate, en plus du drapeau.

Pour le destin de l’animal, traditionnellement surnommé « courtevie », il faisait figure de plat d’honneur lors du repas qui réunissait les gagnants à la fin de la saison avec les amis et la famille.

Pour de nombreuses raisons, à la demande des organisations de défense des animaux, le conseil municipal de Venise a décidé de transformer le porcelet en une figurine en verre de Murano : depuis 2003, il est devenu un lot artistique de valeur, offert tous les deux ans, signé par les plus prestigieux verriers vénitiens.

Dans la photo ci-dessous : Régate Historique de 1956 Ermenegildo Fravega « Scardola » emporte le porcelet dans sa barque, « lot de consolation » pour sa quatrième place dans la course.
(Texte et photos : comune.venezia.it)

1956

La Fabrica Junghans à la Giudecca

Junghans Erhard

Il est le personnage principal de notre histoire : Erhard Junghans, né le 1er Janvier 1823 à Gengenbach, Baden.

Son père, Nicolas Junghans (1784-1845) était maître imprimeur à Horb. Sa mère était Barbara Schöneberg (1783-1846 ). Nicolas et sa famille a été incités par son vieil ami Isidor Faist à aller s’installe à Schramberg en 1841. Le frère aîné de Erhard, Xaver (1820-1900) émigre en 1847 en tant que charpentier aux États-Unis.

Erhard a commencé en 1841 avec l’homme d’affaires zurichois Kaufmann Johannes Tobler, qui lui a fait diriger la Schramberger Strohfabrik. Erhard, à cette époque  a voyagé en Suisse et en France pour améliorer ses compétences linguistiques.

En 1845, il épouse Louise Tobler (1820-1910 ), la fille de son patron, avec qui il a eu quatre fils et quatre filles dont : Erhard (1849–1923), Frida (1851–1937), Arthur (1852–1920), Georg (1861–1927; directeur technique chez Siemens & Halske à Berlin), Anna (1856–1908) et Eugen (1858 – 1860).

Le 9 Septembre 1870 Erhard est mort d’une maladie de la gorge à seulement 47 ans.

Junghans

Initialement, leur usine produisait seulement certaines parties pour la fabrication de montres. A partir de 1866, ont été également construit les premiers mouvements.  Au retour de son frère Franz qui était allé en Amérique en 1845 pour acheter de nouveaux équipements ils furent en mesure de fabriquer des montres complètes. Bientôt, le carnet de commandes s’est vertigineusement remplis : la société commençait à rivaliser avec les grandes maisons suisses !

Junghans mouv.

Cinq ans après la mort de leur père, ses deux fils Arthur et Erhard junior ont pris de relais de leur mère, conformément aux dispositions testamentaires de leur père.

En 1877 les deux frères décident de s’implanter en Italie et construisent une usine à Venise, sur l’île de La Giudecca. Ce sera la toute première usine horlogère d’Italie.

Usine Junghans

Pendant la Première Guerre mondiale la société a été saisie par le gouvernement italien jusqu’au 17 mai 1922. En 1923, la société a été transformée en société anonyme sous le nom de « Société Anonyme Arthur Junghans », avec un capital initial de deux millions de lires et une pleine production de 1500 montres par jour.

Pubblicité de 1949

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’usine a fabriqué des bombes et des mines pour l’armée, avec à cette période plus de 4000 employés. En 1943, elle a été réquisitionnée par les troupes allemandes jusqu’à la fin de la guerre, quand elle a été reprise par les troupes alliées.

Giudecca 1943

Après la guerre, elle restera un des principaux employeur de la ville, spécialisée dans la fabrication d’armes de guerre, surtout des mines, jusqu’à la fermeture définitive en 1971.

Fabrica Junghans Giudecca 1943

Dans les années 200, après une restauration, les bâtiments des usines de la Giudecca ont été transformé en un théâtre (2005) et des habitations (2008).

 Anciens bat Junghans

La Giudecca

 

Dites NON au Canale Contorta !

Le gouvernement italien était en face de plusieurs choix possibles, certains pouvaient sauver sauver Venise et sa lagune, mais, comme par hasard, le chef de l’Etat italien, Matteo Renzi a annoncé sa décision : Ce sera le plus mauvais choix possible.

Les grand navires de croisière ne passeront plus devant San Marco, mais ils passeront toujours dans la lagune et, pour permettre plus de passages, on creusera un nouveau canal.

Carte du Canale Contorta - Venise

Déjà, le creusement de ce canal impose la destruction d’une des îles de la lagune sud : L’isola de Sant’Angelo della polvere est vouée à disparaître pour permettre le passage des usines à touristes.

Des manifestation vont avoir lieu prochainement, pour dénoncer la corruption qui touche tous les élus italiens jusqu’au plus haut niveau de l’État.

Grandi Navi

Le journal La libre Belgique, du 4 septembre 2014 a déjà publié une double page sur ce problème qui regarde désormais les dirigeants européens. Les médias français, quand a eux sont entièrement préoccupés par la valls des problèmes dentaires des membres du gouvernement, et sont loin de se préoccuper des soucis de l’avenir de la planète.

La Libre Belgique du 4 septembre

Mais en attendant, si vous aussi vous ne souhaitez pas que Venise et sa lagune soient sacrifiés au nom du tourisme de masse qui la détruit un peu plus chaque jour, vous pouvez interpeller la Premier Ministre italien, Matteo Renzi en signant une pétition qui a été mise en ligne et déjà signe par 25.000 personnes dans le monde entier.

Invitez tous vos amis à signer cette pétition également !

 

Viale IV Novembre

Avec ses maison du XIXème siècle, ses rues larges, son parc ombragé en été, et sa lumière en hivers, Sant’ Elena jouit d’un statut particulier dans Venise. Y habiter est même très apprécié par les vrais vénitiens, et on y rencontre peu de touristes…

Viale IV novembre - Venezia

Nous vous emmenons aujourd’hui à une adresse très précise à Sant’ Elena, viale IV novembre, au numéro civique 91.

Viale IV novembre - Venezia

Nous avions visité un de ces appartements dans cette maison. Celui avec avec la terrasse supérieure qui était alors proposé à la location, il y a quelques années… c’est un bel appartement dans une belle maison, de grande taille, mais avec très peu de pièces immenses souvent liées les unes aux autres et une seule salle de bain… un appartement comme on en retrouve dans beaucoup d’immeubles haussmanniens.  Ce qui fait tout le charme et le prix de l’appartement, c’est cette belle terrasse et la vue magnifique sur la lagune sud et le Lido di Venezia.

Viale IV novembre - Venezia

Ces dernières année, l’immeuble a fait l’objet de travaux importants, rénovation des toits, divers travaux de consolidation et ravalement des façades. C’est une entreprise du Lido, Berto Costruzioni SAS de Berto Geom. Adriano & C. qui a réalisé ces travaux sous le regard vigilant de l’architecte Marco Panfilo. Désormais, la maison a retrouvé une nouvelle jeunesse.

Viale IV novembre - Venezia

Dans la boutique au rez de chaussée, donnant sur le parc de Sant’ Elena, il y avait autrefois une blanchisserie tenue par Vittorio Varutto et sa femme, Lia. Après la disparition de Vittorio, leur fils avait également travaillé dans la boutique.

Pendant la guerre, près de là, il y avait la Scuola del Ragazzo, une sorte de camp d’été réservé aux enfants de familles pauvres. C’est notre ami Enzo Pedrocco qui nous en a parlé, car, comme beaucoup de petits santelenini (enfants de Sant’ Elena), il a fréquenté ce lieu.

Viale IV novembre - Venezia

Frederico Paul Nerly, dit le Jeune

Federico Paul Nerly dit le jeune, fils de Friedrich von Nerly l’Ancien (1807 – 1878) et d’Agathe Alginovich (1810 – 1890) est né à Venise le 24 octobre 1842.

Sa mère était la fille adoptive du marquis Maruzzi, ministre de Russie à Venise.

Très jeune, il montra des dispositions pour la peinture de paysages.

Voile à Venise

Il travailla d’abord avec son père qui était également paysagiste, puis sous la direction de Karl et Eugene von Blaas ainsi que Federico Moja et Pompeo Molmenti.

Federico Paul Nerly a travaillé jusqu’en 1915 à Rome sur ses paysages de prédilection : les ports italiens, la paysages de plage et les couchers de soleil, l’Adriatique, Capri ou la côte d’Amalfi.

Si la plus grande partie de ses œuvres connues sont des peintures à l’huile, on lui attribue également quelques aquarelles :

Venezia, gondole a Rialto

Venezia, gondole e vele a S. Marco

Il est mort le 15 mai 1919 à Lucerne.

Pour en savoir plus :

  • Helga Brück: Johann Wilhelm und Sophia Hässler: Eine Erfurter Musikerfamilie Online-Auszug, Erfurter Geschichtsverein, Band 8, 2003.
  • Anton von Werner: Jugenderinnerungen (1843–1870), Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, 1994, S. 439 Online-Auszug.

La place Saint-Marc, le soir

Le Grand Canal, Venise

Santa Maria Della Salute, Venise

Galerie du Palais Ducal

Vue de Venise

Romance à Venise

Le pont des soupirs au clair de lune

1961, Jean et Romain à Venezia

 Jean Seberg et Romain Gary (Photo par Keystone / Hulton Archive / Getty Images)

Jean Seberg et Romain Gary
(Photo par Keystone / Hulton Archive / Getty Images)

C’est à Venise, le 27 octobre 1961 que la liaison entre Jean Seberg et Romain Gary fur révélée au grand jour.

On les a vus sur le Grand Canal et l’Italie verra peut-être un mariage, rêve déjà le journal féminin ELLE.

Jean Seberg et Romain Gary

Roman Kacew est né à Vilnius en 1914, de parents juifs. La mère est actrice de théâtre et le père fourreur qui, très tôt, les quitte pour fonder une autre famille.

Arrivé à Nice, en 1928 avec sa mère, Roman devient Romain. Mina, la mère adorée, mise tout sur son fils. Il aura la gloire dont elle fut privée : « Tu seras Casanova, Guynemer, d’Annunzio« . C’est elle qui trouve son nom de plume, Gary, qui signifie « Brûle ! » en russe.

Jean Dorothy Seberg est née le 13 novembre 1938 à Marshalltown dans l’Iowa.

Ils se rencontrèrent en décembre 1959, à Los Angeles. Elle fut reçue à la table de Gary, consul de France, accompagnée de son jeune époux, François Moreuil, un avocat français qui raconte dans un livre cette rencontre : « L’année d’après (en 1960, après le tournage d’À Bout de souffle), elle part tourner à Los ­Angeles. John Derek et Ursula ­Andress nous hébergent à Beverly Hills. Comme me l’a conseillé mon parrain Jean de Lipowski, ambassadeur de France, j’ai, dès mon arrivée, déposé ma carte au consulat général. Romain Gary, récemment nommé au poste, nous convie à ­dîner. Jean est sublime dans une robe de soie bleu nuit signée ­Hubert de Givenchy. Devant elle, le consul fait le paon. Ses pavanes ne vont m’amuser qu’un moment. (…) A la fin de la soirée, je l’informe que je dois ­regagner Paris, et lui confie naïvement ma femme : « Prenez-en soin, Monsieur le Consul ! » Avec aisance (…), il met la main sur Jean et devient, je ne l’apprends que plus tard, son amant.« 

Lorsqu’elle rencontre Gary, Jean vient d’achever À bout de souffle, le film de Jean-Luc Godard qui va lui apporter la gloire.

Jean Seberg

D’un extrême puritanisme, elle a refusé de se déshabiller, même sous les draps. Elle a quitté son jeune mari pour vivre avec Gary dans une suite au Lutetia.

2 juillet 1960 : la télévision française réalise une interview de Jean Seberg. L’étudiante un brin trapue d’À bout de souffle a cédé la place à une belle jeune femme qui capte la lumière. Une journaliste la torture avec des questions cruelles, forçant l’intimité de la jeune femme.

Pour l’écrivain Romain Gary à l’âme tourmentée par une relation fusionnelle avec une mère adorante et le souvenir de la Shoah, qui a vécu jusque là un mariage de raison et des aventures sans lendemains, Jean Seberg alors âgée de 21 ans incarne l’idéal féminin de ses romans, la femme fantasmée que sa plume inventait. Il en tombe éperdument amoureux et s’installe avec elle dans une suite au Lutetia, puis au printemps 1960 dans un appartement de l’Île Saint-Louis et enfin plus tard, en 1963 dans un vaste appartement au second étage du 108 rue du Bac. Il l’épouse en 1963 après que son divorce ait été prononcé. La même année naît leur fils Alexandre Diego Gary.

Jean Seberg et Romain Gary

Sora Gemma

Sora Gemma

La maison de plaisirs de Sora Gemma, était équipée pour accueillir les jeunes poulets de printemps, l’eau et la serviette de toilette étaient fournis.

La maison de Sora Gemma a réellement existé, à Venise, de 1860 à 1949, un immeuble qui était sa propriété, et où elle pratiquait le plus vieux métier du monde.

SG2

Célèbre pour son grand professionnalisme et ses coups publicitaires glorieux, les clients habituels de « SORA GEMMA » étaient tous des personnalités importantes de l’époque. Quand aux « jeunes poulets de printemps », la première fois était gratuite pour eux.

Dans ces maisons, venaient parfois des clients désargentés, qui étaient là uniquement pour regarder, sans « consommer ». Ces flanellisti qui venaient « respirer l’atmosphère pécheresse » n’étaient pas désapprouvés par les maitresses de maisons, il leur était seulement demandé, comme on peut le voir encore de nos jours sur des Avviso, petits cartons qu’il est toujours possible de chiner chez les antiquaires : « Giovanotti! Le signorine lavorano! Si raccomanda di non intrattenerle con le bagattelle inutili« . Jeunes gens, les demoiselles travaillent, nous vous recommandons de ne pas les perturber avec des bagatelles inutiles…

Avviso

Il y a seulement cinquante ans la prostitution était pratiquée en Italie presque exclusivement dans des bordels, ou maisons closes, ou maisons de plaisirs, gérées par l’État.  Pour être précis jusqu’au 20 Février 1958 à laquelle le Parlement italien les a abolis en approuvant la loi 75/58 proposée par la sénatrice socialiste Angelina Merlin. Cette dernière n’a pas voulu abolir « le plus vieux métier du monde, qui mourra avec le monde« , mais seulement supprimer l’ exploitation de la prostitution par l’État Italien, ou « Stato pappone« .

Prezzario

Bartolomeo Bon il Giovane

Il convient de ne pas confondre Bartolomeo Bon le jeune (mastro Buono de Bergame) avec la dynastie de sculpteurs homonymes du début du siècle.

En réalité, on ne sait pas s’ils appartenaient à la même famille.

Bartolomeo Bon il Giovane est né à Bergame en 1450, et est mort à Venise en 1510.

On doit à cet architecte du XVIème siècle, le sommet en pointe du Campanile de San Marco reconstruit en 1513 après sa destruction, le 11 août 1489, par un incendie provoqué par la foudre. C’est lui qui ajouta la pyramide surmontée de l’Ange en bois recouvert de feuilles en cuivre doré de 5,15 m de hauteur, qui servait à indiquer la direction des vents et qui y resta jusqu’à écroulement de la tour le 14 Juillet 1902 à 10 heures du matin. La hauteur du clocher y compris le nouveau pignon était alors de 98.60 mètres.

Il est aussi l’architecte qui a imaginé le troisième étage des Procuratie Vecchie (1496-1517).

Il a travaillé sur des aménagements de la Torre dell’Orologio.

Il est aussi l’architecte sur les plans duquel fut commencée en 1517 de la Scuola di San Rocco.

Scuola Grande di San Rocco

Il est l’architecte choisi pour la construction de la Scuola Grande di San Marco, avant qu’on ne lui impose une collaboration avec Pietro Lombardo et Mauro Codussi.

Visite de la Scuola Grande di San Marco

Sources bibliographiques :

  • Carlo Someda de Marco, Architetti e lapicidi lombardi in Friuli nei secoli XV e XVI, in Edoardo Arslan (a cura di), Arte e artisti dei laghi lombardi, I, Noseda, Como 1959, 311, 312, 317, 336. Tav. LXIII: 170, 171, 172.
  • Laura Damiani Cabrini, Caratteri di un’affermazione. Scultori e architetti dei « Laghi Lombardi » a Venezia nel Quattrocento, in Svizzeri a Venezia…, Arte&Storia, a. 8. n. 40, Lugano settembre-ottobre 2008, 64-71.

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