Les Pierres de Venise

John Ruskin publia en 1853 un livre qui fit (et fait toujours) référence : The Stones of Venice (Les Pierres de Venise), abondamment illustré de nombreux dessins, aquarelles et de quelques photos…

La Piazzetta et San Marco - John Ruskin - crayon et encre 24 x 33 cm

Ruskin a effectué plusieurs visites dans la ville lagunaire entre 1845 et 1852 afin d’écrire son ouvrage fondamental sur l’histoire architecturale et culturelle de la pré-Renaissance de Venise.
Pour l’anglican austère et moraliste qu’était John Ruskin, Venise fut une révélation : il reconstruisait la cité pierre par pierre et y retrouvait les traces de Dieu, de l’art et des hommes. Il fut le compagnon de voyage, le confident, l’éveilleur d’impressions, qui séduisit Marcel Proust par la primauté absolue accordée à l’art.
Promenade splendide dans la cité des Doges, l’œuvre de Ruskin n’est pas seulement un traité d’esthétique passionné, mais plus encore : le merveilleux guide d’une ville.

Ruskin était fasciné par le processus photographique inventé en 1839 par Louis-Jacques-Mandé Daguerre.

Pour illustrer son encyclopédie, il a acheté un certain nombre de Daguerréotypes, de certains photographes  français réputés, avant d’acheter son propre appareil.
Souvent, pour trouver la meilleure échelle pour réaliser des dessins détaillés d’un arc ou d’un chapiteau, Ruskin a maintes fois contraint ses aides, John Hobbs et plus tard Frederick Crawley, d’entreprendre le laborieux travail de prendre des photos (à l’époque, c’était en effet tout un chantier).

Daguerreotype d'une quadriflore byzantine sur la façade de la Ca' Zane, Venice *

Dans ses journaux il a noté qu’il possédait 233 Daguerréotypes, principalement des vues et des détails architecturaux de Venise, mais aussi quelques-uns qu’il a pris dans les Alpes et le Sud de la France. L’ensemble des daguerréotypes de Ruskin sont antérieurs à 1852. A ce jours, peu sont datés, et nous n’en avons seulement des copies que de deux, reproduits ci-dessous.

Ruskin est mort en 1900 et le contenu de sa maison à Brantwood, à été vendu lors d’une catastrophique vente en 1936. Ses descendants ont en effet déballé le contenu de la maison sur les pelouses un jour de pluie et le tout à été emporté par des marchands…

En 2006, dans le Daily Telegraph on apprit qu’un ensemble de plus de 100 photographies venait d’être vendus, certainement des daguerréotypes de Venise perdus depuis longtemps prises par l’artiste et réformateur social John Ruskin. La collection – 121 Daguerréotypes et 14 « impressions au sel » – a été vendue en deux minutes. Beaucoup d’images sont en mauvais état, et certaines ont presque disparu, mais l’acheteur, M. Jacobson pense, avec optimisme, que beaucoup pourront être restaurées.

Le professeur Robert Hewison, le conservateur de la Ruskin Fondation, a déclaré: «Si ce sont des daguerréotypes de Venise par Ruskin c’est une découverte étonnante et fantastique Ils sont extrêmement importants pour la mémoire de Venise telle qu’elle était lorsque Ruskin y vivait, de 1849 à 1852..« .
Au fil des ans la Bibliothèque Ruskin à l’Université de Lancaster a trouvé et racheté 125 daguerréotypes de Ruskin – des images photographiques capturés sur des plaques de cuivre recouverte d’argent – et la découverte de plus de 100 autres peuvent éventuellement conduire à la réunification de l’ensemble de la collection du critique.

Différents procédés du balbutiement de la photographie :

Le daguerréotype est un procédé photographique mis au point par Louis Daguerre. À la différence des photographies argentiques modernes, il s’agit d’une image sans négatif, exposée directement sur une surface en argent polie comme un miroir.
Le terme daguerréotype provient du nom de son inventeur, l’artiste et décorateur français Daguerre, qui découvre ce procédé en 1835. Après des années de perfectionnement, il présente sa découverte à l’Académie française des sciences le 9 janvier 1839.
Le brevet de Daguerre est acquis par le gouvernement français qui, le 19 août 1839, annonce l’invention comme étant un « don au monde ».

Le ferrotype est une technique photographique mise au point en 1852 par Adolphe-Alexandre Martin et qui supplanta peu à peu l’ambrotype à cause du faible coût des matériaux utilisés et de la rapidité du procédé.
Une fine plaque de tôle recouverte d’un vernis noir et d’une émulsion au collodion produisait après exposition et développement une image positive directe.

L’ambrotype est un procédé photographique élaboré par James Ambrose Cutting en 1854 et qui a concurrencé le daguerréotype en raison de la rapidité d’obtention des images (2 à 4 secondes) et de son prix de revient peu coûteux.
Technique : négatif sur plaque de verre au collodion, sous-exposé à la prise de vue, puis blanchi chimiquement au développement. Posée sur un fond noir, l’image apparaît en positif. Très utilisé pour les portraits et les paysages, l’ambrotype se présente généralement encadré comme le daguerréotype.

Le calotype (du grec kalos, beau et typos, impression), ou calotypie, est un procédé photographique inventé par William Henry Fox Talbot et breveté en 1841. Il permet d’obtenir un négatif papier direct et donc la possibilité de reproduire des images positives par simple tirage contact. Le procédé négatif-positif deviendra la base de la photographie argentique moderne.
En 1844, Talbot édita le premier livre illustré par la photographie, Pencil of Nature (Le Crayon de la nature). Cet ouvrage contenait vingt-quatre calotypes hors texte.
En France, c’est Louis Désiré Blanquart-Evrard qui réalisa à Lille les premières impressions de photographies avec ce procédé.

* Daguerreotype of a byzantine quadrifora in the façade of the Casa degli Zane, Venice. The Casa degli Zane is located in the Campo Santa Maria Mater Domini, a small square just to the west of the Grand Canal in Venice. John Ruskin is known to have used daguerreotypes extensively in the preparation of his encyclopaedic account of Venetian architecture, « The Stones of Venice », published in three volumes in 1851 and 1853.

** The Ducal Palace, Renaissance Capitals of the Loggia, from « Examples of the Architecture of Venice » by John Ruskin, engraved by G. Rosenthal, 1851″ oil on Canvas.

Toutes les photos des costumés à la Seyne sur Mer

Un peu de Mistral pour rafraîchir l’atmosphère et un soleil radieux, un public extraordinaire, et une organisation sans faille nous attendaient à La Seyne-sur-Mer. L’association des commerçants « Les vitrines Seynoises » avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir les 80 costumé-e-s présents.

Même si le vent léger à parfois causé l’envol de quelque chapeau parti flotter dans les eaux du port, le Mistral a maintenu une température confortable. Les déambulations, n’étaient jamais trop longues et ne relevaient pas du marathon. Ménager la beauté du spectacle et les organismes des costumé-e-s à été le soucis constant des organisateurs. le spectacle sur podium du soir, suivi d’un feu d’artifice restera un grand moment dans l’imaginaire des spectateurs et les vécu des costumé-e-s.

Merci à Christophe et aux commerçants des « Vitrines seynoises » qui ont fait le maximum, merci à Florine et « l’association Florimonde » pour ce cadeau qui à été offert aux costumé-e-s.

Les photos de Klod sont dans cet album (sur Flickr) les plus belles sont sur P-Base, ici.

Il y a un groupe dédié sur Facebook

Voir aussi La Seyne Infos,

Toutes les photos de autres photographes que nous avons trouvées sont :

Toutes les photos des costumés à Dives sur Mer

Carnaval de la côte Ouest oblige, c’est sous la pluie normande, donc tenace, que se sont produit les costumé-e-s de ce Carnaval qui devient de plus en plus une affaire touristico-commerciale. Beaucoup de nouvelles têtes sur les photos, ce qui semble confirmer les soupçons de beaucoup : certains profitent des carnavals de cette année pour augmenter le nombre d’adhérents de leur association, et ainsi le nombre de cotisation. La frustration et l’indignation de celles et ceux qui se sentent floué-e-s est à son comble, surtout qu’on leur refuse le remboursement de leur cotisation.

« Programme en vente chez nos partenaires » obligation pour les costumés de payer pour pouvoir s’inscrire et espérer être choisis, ce Carnaval s’éloigne dangereusement des valeurs que nous défendons ici.

Vous en saurez plus en allant voir le site officiel de Dives sur Mer, de La ruée vers l’art ou sur le blog des Saltimbanques

Nous n’avons, bien évidemment reçu aucune information de la part des organisateurs, mais voici les photos que nous avons trouvé :

Marathon Photographique « Cité de Venise » 2011

L’association Effemme – Fotoamatori Mestrini est heureux de vous inviter au premier Marathon Photographique « Cité de Venise »2011.


L’épreuve se déroulera à Venise le dimanche 15 mai 2011. Le  départ sera donné depuis l’esplanade qui fait face à la gare FS de Venise S.Lucia à 10h00.
Il est prévu trois étapes où seront remis deux sujets à chaque fois.
6 heures de temps imparti, pour réaliser 6 photos sur 6 sujets imposés, voilà le défit à relever pour les photographes.
A l’arrivée, chaque participant remettra les 6 photos choisies pour concourir. Le vainqueur du Marathon Photographique sera celui ou celle qui aura traité au mieux les sujets demandés. La meilleure photo pour chaque sujet sera également récompensée.

Les photos gagnantes et une sélection des meilleures photos seront exposées lors d’une Mostra ouverte au public, et qui sera inaugurée le 11 juin 2011.

Il est possible de se pré-inscrire sur le site du Marathon, mais il sera également possible de s’inscrire directement le jour du marathon, dès 7h30 jusqu’à 9h30.

Les droits d’inscription sont de :

10 €uros pour les membres de l’association Effemme et les mineurs.
20 €uros pour les non adhérents de l’association.

Les prix :

– 1er Prix – le meilleur traitement des 6 sujets – un reflex digital Nikon D3100 kit.
– Prix pour chaque meilleur sujet – un appareil photographique digital compact.

Ne perdez pas une occasion unique de passer une bonne journée en vous amusant pour découvrir une Venise merveilleuse tout en la regardant avec des yeux différents, et aussi une manière de partager avec d’autres photo-amateurs une même passion.

Pour tous renseignements, règlement : contact

L’associazione Effemme – Fotoamatori Mestrini è lieta di invitarvi alla prima Maratona Fotografica « Città di Venezia » 2011.

La manifestazione si svolgerà a Venezia il giorno domenica 15 maggio 2011 con partenza dal piazzale antistante la stazione FS di Venezia S.Lucia alle ore 10.
Sono previste 3 tappe dove verranno consegnati 2 temi alla volta: 6 ore di tempo e 6 temi da svolgere: la sfida è questa!

All’arrivo ogni partecipante consegnerà le 6 foto scelte per il concorso: vincerà la Maratona Fotografica chi ha sviluppato al meglio tutti i temi; sarà inoltre premiata la foto migliore di ciascun tema.
Le foto vincitrici e una selezione delle migliori, verranno esposte in una mostra aperta al pubblico che verrà inaugurata sabato 11 giugno 2011.

Le preiscrizioni posso essere già effettuate sul sito dedicato alla manifestazioni. Sarà possibile iscriversi direttamente anche il giorno stesso della Maratona dalle ore 7.30 fino alle ore 9.30 e non oltre; in questo caso l’Associazione non garantisce la partecipazione in relazione al numero dei preiscritti.

Le quote di iscrizione sono:
– 20 euro per i non soci Effemme
– 10 euro per i soci Effemme e per i minorenni
Il pagamento della quota di iscrizione deve avvenire il giorno stesso della Maratona  Fotografica prima dell’ora d’inizio della manifestazione, pena l’esclusione dalla stessa.

PREMI:
– Primo premio per chi avrà sviluppato al meglio tutti i 6 temi: reflex digitale Nikon D3100 kit
– Primo premio per ciascun miglior tema: fotocamera digitale compatta

Sono, inoltre, previsti altri premi in materiale fotografico per i secondi e terzi classificati, più eventuali premi aggiuntivi decisi dalla giuria.
Tutti i premi sono convertibili in buoni acquisto presso il negozio photomarket di Mestre, sponsor della manifestazione.

Non perdere un’occasione unica per passare una giornata divertendoti e per scoprire una città meravigliosa guardandola con occhi diversi da quelli usuali del turista, nonchè un modo per condividere con altri fotoamatori la tua stessa passione. Per questo ti preghiamo di girare la mail ai tuoi amici che sai potrebbero essere interessati,.

Tutte le informazioni, il regolamento, i contatti nel sito

Voir les photos des membres de Effemme – Fotoamatori Mestrini sur Flickr

Concours de photos Carnaval 2011 : les résultats

Les résultats et les photos primées du Concours organisé par le site de La Sérénissime sont désormais en ligne… profitez-en pour visiter cet excellent site sur Venise, sa belle collection de lions, de puits et bien d’autres merveilles.

Le lauréat 2011 est Stefano Maule

Bravo à tous les concurrents qui ont participé à ce jeu et nous ont offert de voir de bien belles images… merci à eux d’avoir joué.

Jugez un peu, voici les photos telle que nous les avons reçues, en tant que membre du jury :

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

Comme vous pouvez le voir, l’anonymat était totalement respecté. Les membres du jury n’ont pas communiqué entre eux, chacun-e a déterminé 5 photos de façon isolée et autonome.  Nicole, la webmaster a du, ensuite compter les points obtenus par chaque photo et établir un classement, ce qui semble-t’il à été assez difficile tant les avis étaient partagés.

Et vous ?
Si vous aviez eu à juger ces photos et en choisir 5 que vous trouvez les plus belles, lesquelles auriez-vous choisies ? Pour ce faire, en passant la souris sur les photos, vous verrez apparaître les codes qui étaient les seules informations du jury : « 1A » « 1B » signifie que ce sont les deux photos du concurrent « 1 », et ainsi de suite…

Le résultat final étant la somme de tous les choix, et les membres du jury ayant voté de façon si différente, il suffit qu’une photo soit arrivé plusieurs fois en 4ème ou 5ème position dans tous les choix, et que les « meilleures » photos au regard de chacun soient toutes différentes, pour que cette photo se retrouve en tête des totaux. c’est une loi mathématique, demandez à vos enfants.

Merci à Nicole du site La Sérénissime, pour nous avoir offert ce petit divertissement qui permet de profiter et de faire profiter des belles photos de tous.

Le megalethoscope de Carlo Ponti

Vous avez été extrêmement nombreux à nous écrire à propos de la photo de l’extraordinaire megalethoscope de Ponti que nous avons publié dans notre article du 20 février « Exploration de Venise à travers les premiers daguerréotypes » à propos des premières photos de Venise.

Le megalethoscope est un appareil optique conçu par le photographe vénitien Carlo Ponti vers 1870.

Rare megalethoscope et son cabinet contenant les vues

C’est un appareil optique avec lequel des photographies sont regardées par un grand objectif pour donner l’impression de la profondeur et de la perspective. Une source lumineuse interne, un système des portes d’ouverture et les photographies colorées et percées laissant passer la lumière par endroits ont pu créer des effets dramatiques. Regardez bien la série d’images ci-dessous qui montrent la même « diapositive » avec différents types d’éclairage : réfléchi, réfléchi + transmis, et simplement transmis.

Il est souvent confondu avec stéréoscope qui était de conception et de but entièrement différents. Ponti a produit des photographies particulièrement préparées pour un usage avec le megalethoscope.

Ce merveilleux effet est obtenu grâce à de la peinture à l’arrière d’une photographie à l’albumine, qui est ensuite collée sur un cadre en bois courbé. La photographie est également percée par endroits pour créer l’illusion de lumières dans la scène. Plusieurs morceaux de papier de soie de couleur différentes, sont positionnes en une couche derrière la photographie et enfin un morceau de toile est tendue derrière les couches et attaché à l’arrière du cadre de la diapositive. Cela crée une boite scellée d’environ 1 pouce d’épaisseur. La toile et le tissu diffusent la lumière avant qu’elle ne traverse la diapositive pour le spectateur, en aidant à créer ces scènes délicieusement colorisées qui changent d’ambiance en fonction de la lumière qui est diffusée.

La Douane de Mer vers 1850

Comme vu l’avez vu sur les photos ci-dessus, la majorité des megalethoscopes étaient relativement simples… jusqu’au jour où nous avons découvert cet exemplaire exceptionnel qui appartient à un collectionneur privé.

La majorité des appareils que nous vous avons présentés ont une valeur entre 8000 et 10000 €uros, certaines ventes, pour des ensembles complets comme celui que nous vous montrons plus haut (appareil, cabinet et vues) peut monter jusqu’à $10,350.00 lors d’une vente en 2008 !

Merci à Laura Minici Zotti du Museo del PRECINEMA, PADUA Palazzo Angeli Prato della Valle 1/A, pour l’aide qu’elle nous a apporté lors de la réalisation de cet article.

Sennecey-lès-Dijon sous le signe de Venise

A vrai dire, nous n’avons eu aucun écho de ce premier Carnaval en région dijonnaise, ni de la part des organisateurs, ni de la part des soixante-dix personnes costumées qui y ont participé.  Étrange et complète  ommerta sur un évènement que nous avions annoncé avec plaisir.  Peu de photos en ligne non plus, du moins, nous n’en avons pas trouvées, sauf celles, ridiculement petites sur le site de ma municipalité de Sennecey-lès-Dijon.

Pour vous parler, donc de ce premier Carnaval, nous n’avons que ce que nous avons trouvé dans la presse locale qui dit :

« Le premier carnaval vénitien de Sennecey-lès-Dijon a connu un succès populaire, même si la pluie est venue perturber la fin du ­défilé.

Soixante-dix costumés, venus de Belgique, Toulon, Annecy, Verdun, de Seine-et-Marne, et de très nombreux locaux, ont déambulé dans les rues de la commune sous le regard admiratif des spectateurs.

Les costumés se sont prêtés de bonne grâce aux sollicitations du public et ont pris facilement la pause pour les photos.

La pluie est venue écourter le temps du trajet. Les personnes déguisées et les spectateurs ont regagné rapidement le centre polyvalent.

Devant quatre cents spectateurs, Philippe Belleville, maire, a remercié les organisateurs. « Sennecey éclate et rayonne aujourd’hui grâce à cette belle manifestation qui vient éclairer notre village. Merci à tous de votre présence et je déclare ouvert le premier défilé du festival vénitien de Sennecey ». Tel un défilé de mode, les soixante-dix costumés ont fait, à tour de rôle, l’admiration du public. »

Le Bien Public du 14/3/2011

Pas de retour donc à propos de cet évènement carnavalesque qui semble à la recherche de la discrétion, mais des projets d’avenir, puisque :

« Après le premier carnaval vénitien de Sennecey-lès-Dijon, les organisateurs ont tiré un premier bilan de cet événement d’envergure unique dans l’agglomération dijonnaise.

organisé par Corinne Mathey et Patricia Dardailhon de la médiathèque avec l’aide de nombreux bénévoles, le carnaval vénitien a tenu toutes ses promesses.

Pour les organisateurs, le résultat est positif, même si le temps n’a pas été très favorable. Le défilé dans les rues du village et la présentation des costumés à la salle polyvalente se sont déroulés dans de très bonnes conditions. Les costumés ont envoûté photographes et public. Un moment riche en découverte et en émotion avec les costumés venus des régions lointaines et de Belgique. C’est une réelle aventure humaine avec le partage d’une même passion.

Un an pour réaliser les costumes

L’organisation a demandé un travail important ; un an a été nécessaire à la confection des costumes pour les participants locaux. Il a fallu faire appel aux bonnes volontés pour assurer le service et la sécurité ainsi que pour loger les costumés extérieurs.

Corinne Mathey remercie tous les bénévoles ainsi que la famille Charton qui a mis son parc à disposition pour les séances de photos. Un clin d’œil aussi aux photographes qui ont suivi les costumés malgré les conditions. « Actuellement, la décision n’est pas encore prise de renouveler cette aventure, le carnaval vénitien sera-t-il annuel ou tous les deux ans ? Nous prendrons prochainement la décision, mais nous voulons que ce carnaval vénitien conserve son ambiance très conviviale ».

Des photos du carnaval sont disponibles sur le site de la commune de Sennecey-lès-Dijon, et, actuellement, des photos du carnaval de Venise sont exposées à la médiathèque. »

Le Bien Public du 19/3/2011

Suite à notre article nous avons reçu ces liens que nous partageons avec plaisir :

Exploration de Venise à travers les premiers daguerréotypes

Le daguerréotype est un procédé photographique mis au point par Louis Daguerre. À la différence des photographies modernes, il s’agit d’une image sans négatif, exposée directement sur une surface en argent polie comme un miroir.

Le terme daguerréotype provient du nom de son inventeur, l’artiste et décorateur français Daguerre, qui découvre ce procédé en 1835. Après des années de perfectionnement, il présente sa découverte à l’Académie française des sciences le 9 janvier 1839.

Venise avait depuis des siècles inspiré les peintres du monde entier.
Avec l’invention de la photo, c’est une nouvelle histoire d’amour qui commence à s’écrire. Tout naturellement, les premiers photographes sont inspirés par la Sérénissime.

Vue prise du clocher de St Marc à Venise - Noel Marie Paymal Lerebours 1841

Il est communément admis que la Vue prise du clocher de St Marc à Venise, gravée par Friedich Sabathié pour Noël Marie Paymal Lerebours en 1841 l’ait été d’après la première photographie de l’histoire de Venise. Pour réaliser ce cliché historique, l’auteur du daguerréotype (qui a probablement disparu ?)  est monté au sommet du campanile de la piazza san Marco qui n’était pas encore tombé. On y voit la Douane de Mer, l’église de la Salute et derrière, la Giudecca. De cette photo, il ne reste plus que les gravures en aquatintes qui en ont été tirées pour l’album « Excursions Daguerriennes: Vues et monuments les plus remarquables du globe« , Paris, 1842 et dont plusieurs musées européens ont des exemplaires.

Friedrich Salathé - Vue prise du Clocher S.t Marc à Venise - 1841

Dès 1941 donc, seulement dix-huit mois après que l’invention ait été rendue publique, Noël Marie Paymal Lerebours, un opticien né à Paris le 16 février 1807, fait réaliser les toutes premières photos de Venise selon ce procédé. Il produit même un véritable reportage, puisqu’il ramène de son voyage toute une série de prises de vues qui ont été réalisées avec l’allemand Friedrich Martens :

Vue prise de l'entrée du grand canal à Venise - Noël-Marie-Paymal Lerebours 1841

Pont du Rialto à Venise - Noël-Marie-Paymal Lerebours 1841

Vue prise de la Piazetta à Venise - Noël-Marie-Paymal Lerebours 1841

L'Arsenal à Venise - Noël-Marie-Paymal Lerebours 1841

Enfin, avec Jules Arnot il réalisera (au moins)  cette photo :

Palais Ca-Doro à Venise - Noël-Marie-Paymal Lerebours 1841

L’opticien français publiera ensuite entre 1841 et 1843 « Excursions daguerriennes : vues et monuments les plus remarquables du globe illustré d’aquatintes » réalisées à partir de ces daguerréotypes réalisés en 1841. S’il est possible que Lerebours ait pris lui-même quelques clichés, il est prouvé qu’il en a acheté la plus grande partie à un mystérieux photographe français. Il opéra par la suite un choix parmi 1800 clichés originaux de toute la planète, pour les publier, d’abord par planches de 4, avant d’être finalement présentées en deux volumes.  Cette collection est composée de 114 planches, la plupart gravées sur acier par Jules Janin, de Contencin, Charles Nodier, Lassus, de Lagarenne, F. Fayot… 28 de ces planches étaient consacrées à l’Italie, dont, pour Venise : L’Arsenal à Venise,  Eglise Saint-Marc à Venise, Pont du Rialto à Venise, Vue prise de la Piazzetta à Venise, Vue prise de l’entrée du Grand-Canal à Venise, Vue prise du clocher Saint-Marc à Venise, Palais Ça-Doro à Venise (Vol. 2)

Venu de Milan,  Ferdinando Artaria entreprend, avec Vues d’Italie d’après le Daguerréotype un projet du même type… les images y sont moins pittoresques, mais plus sentimentales. Les Daguerréotypes ont d’abord été retouchés à l’aquarelle, puis les graveurs Johann Jakob Falkeisen et Louis  Cherbuin ont retravaillé les images dans le style de la veduta animata.

Le scientifique britannique Alexander John Ellis (1814-1890) inspiré par l’expérience de Lerebourg ne mènera pas à son terme une entreprise similaire pour laquelle il a réuni plus de cent cinquante plaques, réalisées par lui ou acquises auprès d’autres opérateurs, suite à une commande d’un éditeur de prendre les vues les plus célèbres d’Italie pour servir de base à un ensemble de gravures sur cuivre. Le projet « Italy Daguerreotyped » ne vit pas le jour mais les épreuves furent conservées pas ses descendants.

Venice, Dogana del Mare, and Church of San Maria della Salute, 1841

Cette supposée première vue d’une série de 16 (ou 50 selon d’autres sources ?) représente le bassin de Saint-Marc et l’église de la Salute avec la douane de mer. Au dos de la plaque, le photographe a noté le temps exact de pose, de 8h29 à 8h36…On doit à sa rigueur de scientifique d’avoir daté avec une grande précision ses prises de vues, ce qui a parfois poussé à considérer qu’elle furent les premières de Venise :  « le 16 juillet 1841, fut pris un des premiers daguerréotypes de Venise connu de l’histoire« .

Doge’s Palace, Venice, Italy, c 1841.

Les daguerréotypes d’Alexander John Ellis sont actuellement conservés au Science Museum de Londres et des copies sont proposées par des boutiques anglaises à des prix effarants. C’est pourquoi toutes les illustrations que l’on trouve sur Internet de ces daguerréotypes pourtant tombés dans le domaine public, sont balafrés par des mentions de propriété. Les clichés ont, pour beaucoup été achetés à Lorenzo Suscipij et à Achile Morelli.
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Alexander John Ellis rencontra à Venise John Ruskin qui faisait alors acquisition de daguerréotypes auprès d’un artiste français inconnu. Était-ce le même qui avait fourni Lerebours ?
En fait, notre artiste inconnu pourrait bien être Louis Cherbuin présent à Venise tant en 1841 lorsque Lerebours acheta ses clichés qu’en 1845 quand Ruskin y étudiait les monuments de la ville. Cependant, tous ces clichés achetés à droite et à gauche ne nous permettent pas vraiment de dire qui était l’opérateur qui a pris quelle photo, l’histoire n’ayant retenu que les collectionneurs.

Louis Cherbuin - Santa Maria della Salute à Venise

Pour sa part John Ruskin a rassemblé une importante collection de daguerréotypes dont il utilisa une partie pour son célèbre ouvrage « Pierres de Venise » aux côtés de ses propres dessins et aquarelles.

John Ruskin (probablement avec John Hobbes), Venise, palazzo Ducale avec soldats, entre 1845 et 1852, Daguerréotype

Vers 1860, nous avons quelques photos de Carlo Ponti :

Facade du Palazzo Doro, Venise - Carlo Ponti vers 1860

Le mole devant le palais des Doges, Venise - Carlo Ponti vers 1860

… et nous ne boudons pas notre plaisir de vous montrer l’exceptionnel Mégalétoscope sculpté sur les 3 portes, en haut le portrait de Galilé (Galileo Galile) à droite vu de face, Alessandro Volta, à gauche le philosophe Pico della Mirandola. Dérivé du diorama de Daguerre et des polyoramas panoptiques. L’appareil pivote sur lui même pour recevoir des vues horizontales ou verticales. Le mégaléthoscope se place sur une table face à une puissante source de lumière, on introduit une vue photographique par l’ouverture et en ouvrant ou fermant les portes on obtient un effet jour / nuit saisissant. Inventé par Carlo Ponti en 1862. Italie.

Merci à Laura Minici Zotti du Museo del PRECINEMA, PADUA Palazzo Angeli Prato della Valle 1/A

Les premier photographe purement vénitien furent donc Carlo Ponti et  Carlo Naya, de son vrai nom Carlo Naja (né à Tronzano Vercellese, dans la province de Verceil, 1816 – Venise, 1882) est un photographe italien du XIXe siècle, qui compte parmi les pionniers de la photographie en Italie.
Naya s’établit en 1857 à Venise, créant un studio en association avec Carlo Ponti. Les deux hommes se brouillèrent ensuite et il ouvrit à son compte un studio important place Saint-Marc.
Naya est surtout connu pour ses très nombreux clichés de Venise, destinés aux touristes et qui lui ont assuré un revenu régulier.

Panorama da S. Giorgio e gondola - Carlo Naya

Interno di San Marco - Carlo Naya

Nous reviendrons vous parler prochainement de ce photographe prolifique dont nous disposons d’un fond important de photographies que nous partagerons volontiers avec vous…

Maya eut comme élève Tomaso Filippi (né le 26 mars 1852 Venise et mort dans la même ville le 21 janvier 1948)
Tomaso Filippi, fils de Antonio Filippi et Angela Marangoni, est issu d’une famille originaire du val de Zoldo dans la Province de Belluno qui s’est installé à Venise à partir de la moitié du XVIIIe siècle.
Jeune, Tomaso participe au travail dans la typographie de son père qu’il a hérité de son grand-père et qui est spécialisée dans l’impression de textes sacrés grecques (Tipografia San Giorgio). Il développe sa propension pour les arts figuratifs qui le conduit à s’inscrire dès 1867 à l’académie des beaux-arts de Venise.
En 1870, il entre à l’atelier photographique de Carlo Naja, un de plus célèbre d’Europe, et en 1871, il termine ses études à l’académie.
La photographie est alors considérée comme la sœur mineure de la peinture et le passage est pour lui des plus naturels. Tomaso apprend rapidement le métier d’opérateur technique, il devient directeur de l’établissement, et le reste jusqu’en 1895.
En 1878, il se marie avec Angela Vorano.
En 1882 lorsque Carlo Naja meurt, Filippi prononce l’oraison funèbre lors des obsèques. Il continue à entretenir des rapports avec les héritiers du photographe et à collaborer avec Ida Lessiak, la femme de Naja.
C’est à cette période qu’il réalise les œuvres les plus importantes de son activité. Parmi celles-ci un album pour de l’exposition international de l’art de 1887 (l’ancêtre de la biennale de Venise) et un ouvrage Calli, Canali ed Isole della Laguna publié par l’éditeur Ongania.

Venezia, gruppo su una veranda (au centre Filippi) - 1925

Bibliographie
Dorothea Ritter, Venise, photographies anciennes 1841-1920, édition Inter Livres
Musée d’Orsay : Voir l’Italie et mourir. Photographie et peinture dans l’Italie du XIXème siècle (catalogue de l’exposition)

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