Le jour du premier pétrolier

Depuis la fin de la guerre et jusque dans les années 1970, les pétroliers passaient devant le bassin de San Marco et empruntaient le canal de la Giudecca pour aller à la zone pétrochimique de Marghera.

Mais l’arrivée de pétroliers toujours plus gros et des super tanker modernes, cette voie devenait restrictive. Aussi, le partisans du modernisme, au nom du progrès, décidèrent de creuser un nouveau canal, une sorte de voie rapide pour pétroliers géants.

Le canal des pétroliers (canale dei petroli) fut inauguré en grande pompe le 8 avril 1970, lorsque 5 pétroliers de 40.000 tonnes franchiront pour la première fois la passe de Malamocco et emprunteront le canal qui la relie à Marghera.

C’était l’issue de dix ans de luttes et de travaux titanesques qui avaient débuté, après un grave accident à bord d’un pétrolier ancré à Marghera, le 13 septembre 1960. De suite, on se posa la question : et si cela arrivait devant San Marco ?

On creusa donc un nouveau canal, dont les conséquences écologiques sont dramatiques aujourd’hui.

Un canal qui fut emprunté pour la toute première fois par le Agip Cortemaggiore, un pétrolier de 19.000 tonnes le 16 décembre 1969.

Agip Cortemaggiore

1 commentaire (+ vous participez ?)

  1. Pierre Bureau
    Déc 16, 2015 @ 05:42:16

    En fait il n’y a pas de supertanker dans la lagune, d’abord pour des raisons de tirant d’eau (la profondeur moyenne du canal des pétroliers est de l’ordre de 11m – 13,40 théorique mais ça s’est envasé) et surtout économique: l’activité de raffinage italienne ayant survécu s’est concentré au sud, à Tarente dans les Pouilles, à Augusta-Priolo à coté de Syracuse en Sicile (Lukoil), à Milazzo près de Messine – Total, Q8 – et à Sarroch, proche de Cagliari où se trouve la plus grosse. Le pétrole est essentiellement du brut russe (Oural).

    Il y avait il y a trente ans presque 30 raffineries, presque toutes dans les ports – à l’exception de Monza, Milan, Mantoue – mais la majorité sont fermée (Trieste, La Spezia, Pise, Crémone, Naples, etc.), ou servent seulement de « depositi », ou très moribondes et fermeront dans les 5 prochaines années, dont Venise (je me demande si elle fonctionne encore – hors activité dépot).

    Le raffinage en Europe n’est pas compétitif et se pratique essentiellement dans les pays producteurs, au premier lieu desquels l’Arabie Saoudite et Jubail sur le Golfe Persique où on produit environ 10% de l’essence mondiale (on préfère aller salopéger ailleurs, au loin de préférence).

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