Ce matin, La Nuova a donné, dans un article polémique, la réponse officielle des organisateurs du Carnaval de Venise, suite aux protestations des costumés venus du monde entier.

Même si aucun quotidien n’a parlé de vos protestations couvertes par l’omerta, elles sont donc bien arrivés. La réponse de Marco Agostini, le directeur général de la commune est : « Nous sommes fatigués des critiques de ceux qui ne mettent pas un sou dans le Carnaval de Venise, qui est l’évènement le plus important d’Italie« .
Raffaele Alajmo, patron du cafè Quadri qui a parlé du Carnevale sur la Piazza comme « une atteinte à l’histoire de Venise, avec des fontaines de vin brulé et la musique disco » s’est pratiquement fait traiter de bouffon. C’est vrai que les costumés, mal accueillis dans le cafè historique de la place se sont réfugiés au Quadri, et cela a augmenté les tensions sur la place qui était autrefois « le plus beau salon du monde ». Donc, même si le ressenti est le même pour tous, journalistes étrangers, touristes, costumés et vénitiens, l’organisation du Carnaval persiste et signe.
Mieux, même, ce que l’on doit retenir de ce discours, c’est que les costumés n’investissent pas pour le Carnaval.

Piero Rosa Salva, le président de Venezia Marketing & Eventi, la société qui a fait main basse sur la logistique du Carnaval, à décidé de reproduire les évènements emblématiques du Carnaval, pour renflouer les caisses après le désastreux démarrage du Carnaval à cause du temps sibérien.
Il a aura donc aujourd’hui un second vol de l’ange, pour tenter d’effacer l’image calamiteuse d’une colombine bloquée pendant dix minutes dans le froid et la bora, et qui, bien entendu est malade, depuis. Elle sera donc remplacée par Fabrizzia D’Ottavio, championne olympique de gymnastique rythmique. On persiste donc dans le grand n’importe quoi, dans le seul but, avoué, de récupérer un peu plus de recettes (250 mille €uros espérés sur ce seul week-end). En effet, la commune se lamente que la place, privatisée et payante, « n’est pas pleine de monde« . Du côté de Venice Events, on se lamente car l’espace privé payant reste désespérément vide. Il n’y a rien à y voir, le prix demandé ne valant pas la prestation proposée, l’espace VIP ne fait pas recette. La mairie a refusé toute idée de rallonge budgétaire : « A force de vouloir décentraliser et organiser des animations dans tous les coins de Venise, c’est normal que le public se disperse« , répond-on du côté de la mairie. A notre avis, le problème est tout autre, les gens viennent à Venise pour voir autre chose que ça, et surtout pas à ce prix.

Ce vol de l’ange bis repetita viendra en concurrence avec le traditionnel vol de l’âne sur la piazza Ferreto à Mestre : un vrai moment de pur bonheur et de folie simple et spontanée.
Pour le week-end, de nombreux campis jusqu’ici délaissés et paisibles ont été envahis par des installations tonitruantes, baraque à vin brulè (une plaie pour conserver l’intégrité d’un costume), et musique techno a fond jusqu’au bout de la nuit.
Les costumés qui ont travaillé toute une année sur leurs costumes, dépensé en moyenne 5.000 €uros chacun pour participer au carnaval ne savent plus où aller… c’est un peu comme si Piero Rosa Salva et Davide Rampello leurs indiquaient qu’ils n’ont plus besoin de costumés pour le Carnaval, que les touristes suffisent.

Parmi les vénitiens, notamment de Venessia.com des voix s’élèvent pour exiger une nouvelle organisation du Carnaval conjointe entre les habitants et les costumés.
Le Gazzettino titrait ce matin, à propos d’un touriste en masque, qui, avec son épée à troué un tableau. L’homme un français de 55 ans, a fait un petit trou avec une fausse épaée, dans un grand tableau de Pietro Uberti (1671-1762), le « Bailo Giovanni Emo« .
Evènement surprise hier devant la basilique.
A midi précises, à l’heure où les cloches du carillon de San Marco sonnaient à la volée, une pluie de confettis à été lancée sur la foule amassée devant la basilique. Stefano Sofiato : « A mezzogiorno, al suono delle campane, dalla basilicia di San Marco hanno gettato i coriandoli e, allo smettere dello scampanio, hanno applaudito i gentili ospiti del Canevale. Un grande gesto. Proporrei di istituire una cosa del genere ad ogni festa: un applauso dei veneziani ai turisti in piazza San Marco.«

Vendredi, même heure même lieu il y a eu un flash mob
Un flash mob a eu lieu devant la basilique San Marco à 12 heures, à l’appel de l’Ufficio beni culturale et touristique et du Patriarcat de Venise. Informés par les réseaux sociaux, les participants ont célébré comme autrefois la Fête del Beato Angelico.

Dans les palais, les fêtes se succèdent…
Enrica Rocca a été au Ballo del Doge, et nous monte l’envers du décors de cette institution.

On commence à trouver sur Internet des photos de photographes sur le Carnaval de Venise 2012, et comme nous vous savons impatients de les voir :
Siro Baldo
Giorgio Simo
Pawel Klal
Aldo Rizzuti
Fabio Malegoni
Valérie Guignier
Laure Jacquemin