In memoriam – Pateh Sabally

Depuis quelques jours je rumine…

Est-ce que je dois tremper ma plume dans le vitriol pour crier toute ma révolte ?
Parce que nous sommes TOUTES & TOUS coupables du crime de « Non Assistance de Personnes en Danger »…
Moi, parce que j’ai cessé de m’émouvoir et de me servir de ma plume comme une arme redoutablement efficace.
Vous, toutes et tous, sans exception, car soit vous êtes complices serviles de la dérive de notre continent, soit vous avez renoncé à vous révolter.

Un jeune homme plein de vitalité a quitté sa terre, sa famille, ses amis, s’est déraciné à jamais (et tou-te-s les expatrié-e-s savent de quoi je parle), à traversé la moitié du continent africain, vaincu le désert, affronté les milices et les truands, il a survécu à la Méditerranée. Arrivé dans ce qu’il pensait être l’Europe des Droits de l’Homme et du Citoyen, il a découvert la réalité du monde que nous construisons.

Le 21 janvier janvier 2017, c’est le guinéen Pateh Sabally qui s’est donné la mort, à Venise, en se jetant dans le Grand Canal. Demain, ce sera vos enfants, car le monde que nous allons leur laisser ne leur donnera plus aucun espoir.

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Merci à Philippe Apatie, d’avoir été présent lorsqu’un dernier hommage a été rendu à ce jeune homme.

Je suis tant révolté par ce que j’ai lu dans les médias français avides de sang, par les commentaires racistes sur les réseaux sociaux, par ce qui s’est passé, ce jour-là, sur place, de la part de gens qui ne comprennent rien, car ils n’ont de culture que celle qu’ils apprennent à la télévision populiste. Je suis tant révolté que l’article que j’aurais écrit aurait été une arme nucléaire qui aurait provoqué autour de moi des milliers de morts.

Alors, je vous invite simplement à lire l’article plein d’humanisme et de vérité de Lorenzo Citone et de méditer sur l’avenir de nos, de vos enfants…

La vérité sur la mort de Pateh, le jeune gambien qui s’est noyé à Venise

Les débuts du Carnaval de Venise 2016

Le Carnaval de Venise 2016 a officiellement commencé, ce dimanche, avec le traditionnel Vol de l’Ange.

Cette année, ce carnaval est caractérisé par plusieurs différences notables, qui marquent une rupture importante avec les années précédentes.

Luigi Brugnaro

La première influence sur ce nouveau carnaval vient de l’élection d’un nouveau maire pour gouverner Venise. Nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter Luigi Brugnaro, l’homme d’affaire sulfureux qui avait souhaité, l’an passé, soustraire l’isola de Poveglia au patrimoine des vénitiens.
Ce maire populiste, admirateur de Silvio Berlusconi, a été élu grâce à une large coalition de la droite, de l’extrême droite et des indépendantistes. C’est désormais un junte néo-fasciste qui dirige la cité lagunaire.

Parmi les nombreuses décisions de cette nouvelle municipalité, celle de confier l’organisation du Carnaval à un directeur artistique différent, plus en accord avec les idées du nouveau maire est passée presque inaperçu. Nous vous en avions parlé sur notre page Facebook.
Nouveau directeur, donc, Marco Maccapani, qui remplace désormais Davide Rampello, renvoyé à Milan, car « plus assez vénitien« … nouvelle scénographie sur la piazza San-Marco, et thème du carnaval 2016 dédié aux arts et métiers typiques de la lagune.

Enfin, l’actualité récente et les menaces d’attentats, ont été le prétexte à ce gouvernement local nostalgique des privations de libertés de l’époque fasciste pour instaurer un contrôle strict des calli de Venise et surtout de l’accès à la piazza. Plusieurs centaines d’hommes en arme : policiers, carabiniers, militaires, arpentent les calli et circulent sur les campi.

La piazza San-Marco n’est désormais accessible que par cinq points de passages, munis de portiques détecteurs de métaux, et des contrôles sont effectués par des vigiles. Il est entre autres choses, obligatoire d’ôter son masque pour accéder à la piazza. Tout refus entraînera la personne récalcitrante au poste de police pour un contrôle approfondi et des poursuites possibles.

Une fois sur la piazza, et selon l’endroit par lequel vous y avez accédé, vous vous trouverez « parqués » dans des sortes de parcs à bestiaux formés de barrières, qui nécessitent, pour passer de l’un à l’autre, de montrer patte blanche à des policiers en uniforme ou des vigiles. La partie centrale n’est accessible qu’aux VIP ou aux invités…
Pas étonnant donc, qu’il y eût moins de monde cette année pour le vol de l’ange, bien que la mairie de Venise se glorifie de 100 000 personnes présentes.

C’est Irene Rizzi, Marie de l’année passée, qui a eu le privilège d’inaugurer le Carnaval de Venise 2016, en étant jetée du haut du campanile de la piazza San-Marco pour voir si sa chute serait élégante, augure, dans ce cas, d’un carnaval de qualité.

Voici donc le vol de l’ange 2016 en images :

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(photos Comune di Venezia)

Le maire de Venise, Luigi Brugnaro, qui, pour l’occasion, s’était vêtu comme un clown, ne manqua pas l’occasion de se donner en spectacle, populisme oblige…

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Le maire de Venise veut vendre le fort de Sant’Andrea

Napoléon n’a pas réussi à conquérir le Fort Sant’Andréa, mais la Mairie de Venise oui et pour cela y bâtir un énième hôtel de luxe alors que plusieurs sont déjà en difficultés dans la lagune !

Fort Sant'Andrea

Les vénitiens ont appris cette nouvelle par les médias qui l’ont ébruité contre l’avis du maire de Venise qui aurait souhaité que cette transaction soit faite dans la plus grande discrétion… vous comprendrez pourquoi.

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La ville de Venise essaie, depuis des décennies de reprendre possession de parties de territoires dans la lagune qui sont devenues, au fil du temps, des propriétés de l’État italien (anciennes positions militaires, anciens hôpitaux, etc…).

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Dernièrement, Rome, pour alléger ses dettes, a donc rétrocédé à la Ville de Venise les îles de La Certosa (qui est déjà mis à disposition d’un investisseur privé qui s’est engagé a y restaurer les bâtiments historiques), et le fort de Sant’Andrea qui protégeait autrefois l’entrée de la lagune à la bouche du Lido.

Aussitôt, le maire de Venise a décidé que ce fort deviendrait un hôtel de luxe, et la délibération qui a été préparée dans le plus grand secret doit être votée aujourd’hui à 17 heures.

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Luigi Brugnaro, qui depuis le mois de mai a été désigné maire de Venise à la tête de la coalition de divers groupements et partis de droite, d’extrême-droite et d’indépendantistes , est l’homme qui avait tenté d’acheter, déjà, l’île de Poveglia pour y construire un lieu d’accueil pour richissimes parvenus.

En réalité, Brugnaro qui n’a jamais digéré l’échec et la terrible humiliation que lui ont infligé les citoyens de Venise aidés par ceux du monde entier, voulait son île depuis longtemps. Le fort de Sant’Andrea sera donc vendu à l’une des nombreuses filiales de la nébuleuse de sociétés que possède cet homme qui s’arrange avec les lois à sa façon.

Cet entrepreneur a bâti sa fortune sur une des failles mise en place par Bruxelles : il embauche des travailleurs par une de ses sociétés implantées dans des pays où le cout de la main d’œuvre est très bas (Roumanie, Croatie, etc…) et les fait travailler sur des contrats obtenus en France, en Italie ou en Allemagne pas d’autres sociétés présentes dans ces pays qui sous-traitent immédiatement. C’est ce genre de pratique, hélas très répandue, qui permet de faire échapper aux fisc des sommes colossales, et qui mettent en péril les régimes de santé et de vieillesse des démocraties européennes.

Comme ces vautours n’aiment pas se mélanger avec la faune d’esclaves qu’ils exploitent, la demande est forte, partout dans le monde, de trouver des lieux paradisiaques, où il leur est possible de se livrer à toutes turpitudes, sans qu’aucun œil inquisiteur ne vienne les troubler.

Luigi Brugnaro aimerait donc transformer le Fort de Sant’Andrea, patrimoine militaire mondial, en lupanar pour parvenus qui viendrait s’ajouter à son patrimoine personnel.

Aussitôt la nouvelle connue, les associations citoyennes vénitiennes se sont mobilisées, et nous avons été prévenus.

Gianluigi

Pour l’Italie, la mobilisation se fait essentiellement sur Twitter, avec les hashtags #urgencespatrimoine #emergenziepatrimoniovenezia #sauvonslefortdesantandrea #veniseendanger

Nous avons ouvert une page dédiée à ce nouveau problème qui montre, encore une fois, que la corruption est un problème endémique de la lagune de Venise (et de toute l’Europe). Nous vous y tiendrons informé-e-s des suites, et de l’organisation de la lutte que souhaitent les vénitiens.

Le jeune pape

Depuis lundi, Venise accueille une équipe pour le tournage de la série télévisée italienne que filme Paolo Sorrentino.

paolo sorrentino

« The young pope » est une série en huit épisodes produit par Sky, en partenariat avec la chaîne HBO et Canal +.

The young pope

En vedette de ce film, un Jude Law sans précédent dans le rôle de Lenny Belardo, le pape Pie XIII.

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Dans le casting de cette première œuvre pour le petit écran par le réalisateur napolitain il y aura aussi une actrice oscarisée Diane Keaton aux côtés de Silvio Orlando, Scott Shepherd, Cécile De France, Javier Cámara, Ludivine Sagnier, Toni Bertorelli et James Cromwell.

Venezia, 11/01/16 - Set film "the joung pope" di Paolo Sorrentino - i primi set a Venezia - paolo sorrentino ©Marco Sabadin/Vision - paolo sorrentino - fotografo: Marco Sabadin/Vision

Les scènes sont tournées donc ces jours-ci autour du Tronchetto, Piazza San Marco et Campo San Vio, utilisé pour certaines images de nuit.

Venezia, 11/01/16 - Set film "the joung pope" di Paolo Sorrentino - i primi set a Venezia - stefano accorsi ©Marco Sabadin/Vision - stefano accorsi a palazzo labia - fotografo: Marco Sabadin/Vision

Les secteurs ne sont pas accessibles pendant ces tournages. Serviront de décors également, le palazzo Labia, San Geremia, où Paolo Sorrentino veut enregistrer, lundi prochain, une scène qui mettra en vedette un faux président de la République italienne. 500 figurants ont été sélectionnés pour les besoins du film.

Set del film di Sorrentino in Canal Grande, il cardinale in ambulanza.

Set del film di Sorrentino in Canal Grande, il cardinale in ambulanza.

paolo sorrentino

Voir le site de la série : The Young Pope

In memoriam : David Bowie

En novembre dernier, nous avions évoqué la publicité de la marque Louis Vuitton « L’invitation au Voyage« .

Arizona Muse

Antoine de Saint-Exupéry écrivait au siècle dernier : « Faites de votre vie un rêve et de ce rêve une réalité. » Une phrase qui résume parfaitement le message que Louis Vuitton veut nous faire passer à travers son deuxième opus L’invitation au voyage – Venise.

Retournons quelques siècles en arrière, nous sommes à l’époque de la renaissance italienne (il rinascimento) :

Arizona Muse, poussait donc avec détermination la porte d’un palais d’où s’échappe une musique.

Un homme est assis devant un clavecin. C’est David Bowie. Leurs regards s’accrochent l’un à l’autre. Elle est subjuguée par sa beauté et son élégance, c’est une icône, « l’anglais le mieux habillé de tous les temps » selon la BBC. Le musicien joue I’d rather be high, dernier titre de son album The Next Day dans une version clavecin, inédite, qui semble inventée pour elle. La magie de la musique opère ; Arizona est soudain entourée de personnages plus extravagants les uns que les autres qui semblent surgir d’un rêve…

David Bowie

Le bal masqué bat son plein, les courtisanes ne manquent pas, des regards se croisent et se décroisent, des lèvres s’effleurent, l’érotisme ambiant est palpable. Arizona Muse et David Bowie se lancent eux aussi des regards enflammés. Tandis que le top américain semble vivre un moment extraordinaire, tout en émotions, elle ferme les yeux…

Lorsqu’elle rouvre les yeux, la musique s’est arrêtée. Il fait jour. Tous ont disparu. David Bowie n’est plus là. Dans son sac Vivienne, Arizona trouve une partition, témoignage des instants inouïs, qu’ils ont, tous deux, partagés.

C’est décadent, extravagant, et c’est réalisé par Romain Gavras. Nous vous laissons découvrir les images du making off.

Véritable icône vivante, David Bowie n’a cessé depuis ses débuts de faire bouger les frontières entre réel et imaginaire, masculin et féminin, flamboyance et apocalypse. A l’image de Louis Vuitton, il ta raversé les époques, les âges, les générations, s’aventurant toujours plus loin pour créer de nouvelles tendances pop, rock, funk, disco.
Dandy glam chic, David Bowie était connu pour son style unique sans cesse réinventé, il puisait son inspiration dans une intarissable curiosité de toutes les cultures.

Le film fut annoncé par une campagne très ciblée sur les réseaux sociaux.

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Pour terminer, nous avons choisi de vous présenter la version « longue » de ce film, d’une minute trente (contre 60 secondes pour la version TV).

Nous remercions le service de presse de la maison Louis Viuton pour l’aide apportée et le matériel mis à disposition.

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Pont du Rialto

Une photo prise vers 1940… à l’époque, il y avait une station essence en face du pont du Rialto…

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Évidemment, retrouver la trace d’une station d’essence, même près du ponte del Rialto, a été très difficile, même la mémoire de nos plus anciens amis semble avoir occulté ce souvenir.

Et voici la carte postale trouvée par notre lectrice Muriel sur E-Bay :

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Ludwig Johann Passini

Ludwig Johann Passini (né le 9 Juillet 1832 à Vienne, mort le 6 Novembre 1903 à Venise) était un peintre autrichien, fils du graveur Johann Nepomuk Passini.

Ludwig Johann Passini 1893

Après de premières leçons artistiques données par son père, il a fréquenté l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale, où il fut l’un des étudiants des peintres Joseph Führich et Léopold Kupelwieser.

Ludwig Johann Passini

En 1850 toute la famille Passini s’installe à Trieste.
Un peu plus tard, Ludwig s’installe à Venise, où il fréquente l’atelier de Karl Werner et s’y familiarise avec la technique de l’aquarelle, vers la fin des ses études il a accompagné Werner lors de son voyage d’étude en Italie.
Entre 1853 et 1870, Passini a vécu à Rome, où il a commencé à se faire connaître avec la peinture de genre.

Ludwig Johann Passini

C’est à partir de 1873 que Ludwig Passini s’installe pour le reste de sa vie à Venise.
Ses aquarelles tardives présentent souvent des scènes de la vie populaire vénitienne.

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Ludwig Passini est décédé le 6 Novembre 1903 à Venise.

Anna Passini au balcon du Palazzo Priuli

Régate des Befane

La légende raconte que la Befana apporte aux enfants du charbon ou du chocolat. A Venise, l’amour de la rame veut que le 6 janvier, les cinq meilleurs rameurs de plus de cinquante-cinq ans s’affrontent sur le Grand Canal, déguisés en Befana.

Regate des Befane 2016 - Matteo Chinellato

Regate des Befane 2016 – Matteo Chinellato

La Befana est une figure typique du folklore italien. Son nom vient de la déformation d’Épiphanie en italien (Befana Epifania).

La légende raconte qu’en allant apporter leurs cadeaux à Jésus, les Rois Mages ont rencontré la Befana. Ils lui ont demandé de venir avec eux mais elle a refusé, disant qu’elle avait trop de travail à faire à sa maison. Elle s’est ensuite rendu compte qu’elle avait eu tort de ne pas aller avec eux. Aussi elle a filé avec son balai à la recherche des Rois Mages, portant ses propres cadeaux pour l’Enfant Jésus. Mais elle ne les a jamais rattrapés. On raconte que la Befana cherche encore l’Enfant Jésus.

La nuit de l’Épiphanie, la Befana passe en laissant des cadeaux pour les enfants, imitant les Rois Mages apportant des cadeaux à Jésus. La Befana à l’air d’une sorcière sympathique, avec une verrue sur la figure et des habits déchirés. Elle vole sur un balai et descend dans les cheminées pour apporter des jouets pour les filles et les garçons.

Regate des Befane - 2016

Chaque année, le 6 janvier au matin, des hommes déguisés en vieilles femmes avec des balais (befana) font la course sur le Grand Canal à bord d’embarcations diverses. Ils incarnent ainsi la sorcière Befana qui apporte des cadeaux aux gentils enfants et du charbon à ceux qui ne l’ont pas été. Le Pont du Rialto est décoré pour l’occasion d’une chaussette géante qui matérialise la ligne d’arrivée.

Regate des Befane - 2016a

Regate des Befane - 2016y

Le maire de Venise a ensuite longuement posé en compagnie des vainqueurs…

Regate des Befane - 2016t

Regate des Befane - 2016e

Meilleurs vœux pour l’année 2016

Après une année un peu particulière, présenter les vœux pour 2016 semble un exercice périlleux… 

Piazza San Marco sous la neige

… c’est pourquoi, nous souhaitons que cette nouvelle année verra la raison regagner les esprits des femmes et des hommes qui peuplent cette terre, et que le plaisir de vivre ensemble, de partager nos cultures prédominera sur le replis identitaire qui n’a que trop conduit les peuples à des catastrophes.

Nous souhaitons que chacun-e d’entre vous aura maintes fois l’occasion de venir se ressourcer à Venise.

Nous espérons que vous resterez de fidèles lectrices et lecteurs de ce blog.

Buon Natale – Joyeux Noël

Nous souhaitons de belle fêtes de Noël à toutes nos lectrices et tous nos lecteurs, avec une pensée particulière pour celles et ceux qui sont seuls en cette journée.

Jacopo Bassano - Adoration des bergers

Donne per l’inferno

Les débuts dans la cité d’une célèbre compagnie de revue qui faisait une tournée dans le nord de l’Italie, à la période de Noël 1944, firent sensation.

Le rationnement de nourriture étant allégé, il était permis d’avoir à sa disposition quelque pâtisserie.

La publicité de la compagnie grand spectacle Bruno, pour la première au théâtre Malibran de la revue « Femmes à l’enfer » programmée à 20 heures le samedi 23 décembre 1944, annonçait sur le quotidien Il Gazzettino : « A l’élégance du spectacle et à la somptuosité de la mise en scène contribuera, dans la seconde période, un défilé de modèles. Tous les costumes de la revue et des modèles ont été créés tout exprès par Lucina Cigolotti et chez Bruno. Fourrures La Motta. Scènes réalisées par Mayer. 30 demoiselles de la mode. 20 diables du rythme« .

Ce fut les débuts de Livia Nouguette, oubliée désormais, souvent présente dans la compagnie du comique Renato Rasel, dans les années 50.

Cette fascinante jeune femme d’origine noble, attirée par les lumières de la scène se nommait, en réalité, Livia Bandiera. Elle appartenait à la même famille vénitienne que les frères Attilio et Emilio Bandiera, fusillés par les Bourbons en 1844.

Malgré le gel d’un hiver très froid, le couvre-feu et l’obscurité, les gens avaient encore envie de se divertir, à tel point que, même après la première, les soirées suivantes firent salle comble.

Le Malibran, qui servait aussi de cinéma, fut l’unique théâtre qui pouvait abriter jusqu’à la fin des années 60 des spectacles de revues. Au milieu des paillettes, plumes d’autruche, des ballerines à couper le souffle munies de l’indispensable puntino, le petit cercle adhésif positionné de manière à cacher l’auréole qui entoure le sein et les tétons, des dispositifs scénographiques aux effets spectaculaires, un grand orchestre, se produisirent sur cette scène des artistes à la renommée indiscutable : Wanda Osiris, Delia Scala, Carlo Dapporto, Macaio, Walter Chiari, Ugo Tognazzi.

En 1952, pour Gran Baldoria, écrite par Giovaninni et Garinei, se produisirent le Quartetto Cedra, Isa Barzizza, les superbes filles anglaises Bluebells.

Finalement, profitant du relâchement des freins moraux et ayant abandonné les « scaphandres », les filles purent exhiber quelques centimètres en plus d’épiderme et oser le deux-pièces sans susciter scandale.

Revue - 1944

Le jour du premier pétrolier

Depuis la fin de la guerre et jusque dans les années 1970, les pétroliers passaient devant le bassin de San Marco et empruntaient le canal de la Giudecca pour aller à la zone pétrochimique de Marghera.

Mais l’arrivée de pétroliers toujours plus gros et des super tanker modernes, cette voie devenait restrictive. Aussi, le partisans du modernisme, au nom du progrès, décidèrent de creuser un nouveau canal, une sorte de voie rapide pour pétroliers géants.

Le canal des pétroliers (canale dei petroli) fut inauguré en grande pompe le 8 avril 1970, lorsque 5 pétroliers de 40.000 tonnes franchiront pour la première fois la passe de Malamocco et emprunteront le canal qui la relie à Marghera.

C’était l’issue de dix ans de luttes et de travaux titanesques qui avaient débuté, après un grave accident à bord d’un pétrolier ancré à Marghera, le 13 septembre 1960. De suite, on se posa la question : et si cela arrivait devant San Marco ?

On creusa donc un nouveau canal, dont les conséquences écologiques sont dramatiques aujourd’hui.

Un canal qui fut emprunté pour la toute première fois par le Agip Cortemaggiore, un pétrolier de 19.000 tonnes le 16 décembre 1969.

Agip Cortemaggiore

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