Titien et Vénus

Tiziano Vecellio ou Tiziano Vecelli ou Tiziano da Cador, plus communément appelé Titien ou Le Titien en français, (1488-1576) était un peintre italien de l’école vénitienne, auteur d’une œuvre picturale considérable.

Vénus est la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté dans la mythologie romaine. Elle est équivalente à la grecque Aphrodite et à l’étrusque Turan.

Vénus anadyomène
Titien , vers 1520
Huile sur toile, 76 x 57 cm
Edinbourg, National Gallery of Scotland.

Vénus anadyomène raconte le mythe de la naissance de Vénus émergeant de la mer.

La Vénus d’Urbino a été peinte pour Guidobaldo Della Rovere, l’héritier de Francesco Maria Della Rovere, le Duc d’Urbino. Son père avait déjà acheté, deux ans plus tôt, le portrait du même modèle, La Bella, qui est aujourd’hui au Pitti, à Florence. La Bella portait une belle robe, Guidobaldo voulait avoir son portrait nu.

Ce tableau n’a pas été peint pour célébrer son mariage avec Giulia Varano intervenu quatre ans plus tôt en 1534. Sa fiancée n’a alors que dix ans. Il ne s’agit ainsi pas à proprement parler d’un tableau de mariage comme La Vénus de Dresde peinte par Giorgione avant 1510 et terminée par Titien. En 1538, Giulia a quatorze ans et le mariage a pu être consommé à cette date. Il s’agirait alors d’un tableau dans le contexte du mariage.

Lorsqu’il peint Vénus et Adonis, la déesse du Titien ne réussit pas à détourner Adonis de son occupation favorite, la chasse.

En décembre 1847, Titien travaille à Rome pour apprendre des Antiquités. L’étude de la sculpture et des monuments de l’antique capitale impériale lui permet de perfectionner son art, déjà grand. Pour le peintre, fidèle serviteur de la gloire des Habsbourg, rien ne saurait être suffisant pour peindre les mérites du plus grand souverain de l’heure.
Titien imagine pour Charles Quint un nouveau sujet, « une figure de Vénus » dont les divines proportions sauront glorifier le prestige de celui à qui elle est destinée.  De fait, le nouveau tableau doit être prêt quand l’Empereur, présidera à Ausgbourg, la Diète réunie en grand apparat, après la victoire remportée à Mühlberg le 18 janvier 1547, sur les troupes protestantes de la ligue de Smalkalde.

Le grand maître vénitien a créé plusieurs peintures de Vénus nues dans une société de musiciens masculins. L’astrologique complexe du seizième siècle a donc largement développé ce thème de Vénus avec le Musicien. Les scènes amoureuses sous forme de concerts pastoraux resteront à la mode pendant deux siècles encore.

Dans le tableau de Titien, le rapport entre le jeune homme et la déesse relève toutefois d’une autre signification. Elle peut être considérée comme la représentation de la Vue et de l’Ouïe. Le rôle actif du regard et l’importance de vision sont les attributs du premier sens alors que le jeu musical l’est du second.

La figure nue domine la toile. Allongée sur le divan, reposant négligemment sur son coude, elle personnifie la beauté avec son corps plein et la vivacité vibrante de sa peau. L’organiste lui tourne le dos mais il tourne ostensiblement la tête et joue grâce à l’inspiration provoquée par la vue d’une telle beauté.

C’est une présentation claire du thème de l’inspiration dans lequel Vénus accomplit le rôle de la Muse. Son comportement est cérémonial et passif. Elle n’accorde aucune attention au musicien tandis qu’il doit faire un grand effort pour la voir toujours. Au point que dans une des versions de l’œuvre, le musicien disparaît complètement.

Le tableau ci-dessous est le dernier de la série de quatre « Vénus avec musicien » réalisée par Titien. Les deux premiers datés de 1548 à 1555 (Museo del Prado, Madrid et Gemäldegalerie, Berlin), représentaient Vénus et un joueur d’orgue. Les Vénus et un joueur de luth (Fitzwilliam Museum de Cambridge et celui-ci) sont plus tardifs, réalisés aux environs de 1565 à 1570 avec l’aide de l’atelier.

Le sujet est le même : comment l’amour inspire la musique. Il pourrait aussi s’agir d’une dispute néoplatonicienne pour savoir si la beauté est mieux appréhendées par la vue ou par l’ouïe.

Vénus avec joueur de luth et Cupidon
Titien , 1565–70
Huile sur toile, 165.1 x 209.6 cm
New York, Metropolitan Museum

Terremoto : la terre a bougé dans le Veneto

Une légère secousse sismique à été perçue à l’aube, à 6.13 heures, dans les Préalpes de la région de Venise.

Le tremblement de terre de magnitude 2.4 sur l’échelle de Richter, avait son épicentre à 8,5 km de profondeur, sous les villages de Alano di Piave, Quero et Vas nel Bellunese tout proches de Cavaso del Tomba, Possagno, Pederobba et Valdobbiadene nel Trevigiano.

Tous ces villages sont près de Bassano del Grappa, aux confins des provinces de Belluno, Vicenza et Treviso.

La population n’avait pas été prévenue de l’éventualité d’un séisme, mais il n’y a eu ni dégâts, ni victimes.

Histoire de l’eau potable à Venise – 2° partie

Lorsque nous avons publié notre article sur l’eau potable arrive à Venise… un de nos fidèles lecteur en a profité pour tenter de nous poser une colle :

Claudio

Avant c’était en général de l’eau de pluie qui alimentait les pozzi de la cité…. Ce serait sympa de développer cet article…. combien de temps les travaux ont duré? Par où passent les canalisations qui alimentent la ville? Par quelles sources et quelles nappes phréatique sommes nous approvisionnés?… J’avoue ne pas trop le savoir…. Toi, le champion des synthèse, pond-nous un bel article là-dessus….
Bien à toi

Hier, nous avons vu comment les vénitiens ont, pendant des siècles, capturée et conservée l’eau de pluie pour leur usage domestique. Jusqu’à ce qu’une compagnie française apporte à Venise ce qui fut une véritable révolution technologique.

Un décret impérial de Napoléon III crée, le 14 décembre 1853, la Compagnie Générale des Eaux, à Lyon. En 1880, cette compagnie crée sa première filiale à l’étranger, la Compagnia Generale delle Acque (CGA) suite à la signature d’un contrat, l’année précédente, avec la ville de Venise pour son approvisionnement en eau potable courante.

23 Juin 1884, l'eau potable arrive à Venise !

La concession de Venise est inaugurée le 20 juin 1884 avec tout le faste de la Sérénissime, pour l’occasion, une fontaine à même été installée sur la piazza.

Inauguration de la concession place saint-Marc le 20 juin 1884

Les premiers travaux se sont en réalité achevés en 1886, et ont donc duré moins de six ans… avant de se poursuivre encore longtemps.

Mais il faut compter que, bien avant la création de la CGE en France, les vénitiens avaient réalisé des études préalables, et ce dès 1841.

Pour la fin du XIXème siècle, c’est un chantier colossal qui a permis aux vénitiens d’avoir l’eau, chez eux, d’un simple geste, au bout d’un robinet. Le coût total de ce grand chantier fut de 4,600,000 de Lires.

Pour amener l’eau à Venise  la nouvelle compagnie à créé un nouvel aqueduc qui puise dans les eaux calmes de la rivière Brenta. La Brenta était, à l’époque, réputée pour l’excellente qualité de ses eaux, diagnostic clairement établi par les plus grands chimistes et les médecins de l’Université de Padoue et de l’Académie de médecine de Paris.

Pour la conception et la réalisation de cet ouvrage d’art, on a fait appel aux compétences des meilleurs techniciens et travailleurs italiens et français.

Planimétrie générale de l'Acqueduc de 1884

Ci-dessus, sur le plan général de l’aqueduc on peut voir :
La prise d’eau sur la Brenta à Stra, d’où l’eau était transportée par une conduite dans le sous-sol, sous le canal navigable de la Brenta, puis par le vieux canal ouvert Seriola Veneta qui amenait l’eau au centre de filtrage et à l’usine de mise en pression, avant le passage, dans une conduite, en dessous de la lagune.
L’eau arrivait à Venise près de Sant’Andrea, Stazione Marittima, où elle était stockée dans un gros réservoir (20.000 M²) et mise sous pression pour sa  distribution dans tout Venise.

L’aqueduc de Venise se composait alors ainsi :

a) La prise d’eau sur la Brenta et le raccordement au canal Seriola Veneta du XVIème siècle.

Ecluse de prise sur la Brenta

La dérivation de l’eau pour l’aqueduc a été créée à Stra, en amont d’une digue, qui a fourni des niveaux suffisants de hauteur d’eau, même en cas de sécheresse.
Sa bouche de capture, en maçonnerie était sur le talus gauche de la Brenta.

Canal de dérivation sur la Brenta

Le canal a été muré et recouvert avec un siphon puis passait en souterrain près du canal de la Brenta. Une dérivation se reconnectait à l’aval du barrage, avec évacuation des eaux, utilisée pour le nettoyage régulier du canal.

Détail du siphon

Ce canal en maçonnerie mesurait 520 mètres entre les deux vannes (une de capture et une de décharge).
Puis, l’eau arrivait dans un canal ouvert d’une longueur de 7 kilomètres jusqu’à Dolo où il rejoignait directement l’ancien canal Seriola Veneta du XVIème siècle, pour continuer en direction de Venise.

b) Les bassins filtrants à la fin du canal Seriola Veneto à Moranzani, et la machinerie pour envoyer l’eau sous la lagune.

Les bassins filtrants à la fin du canal Seriola Veneto à Moranzani

L’eau de la Brenta a été jugé d’excellente qualité, mais souvent troublée par des particules de limon et d’argile en suspension, une partie de ces sédiments se sont déposés en chemin le long du canal Seriola, mais pour un maximum de limpidité les concepteurs avaient prévu une station de filtrage artificiel de l’eau.

Ceci avant que avant que les eaux partent poursuivre leur voyage dans la lagune, avant d’entrer dans le grand réservoir de Venise et dans les maisons des Vénitiens.

Le système de filtrage composé de quatre bassins mis en communication entre eux deux par deux, se compose d’une couche de 80 cm de sable pur (provenant des dunes du Lido, à Quattro Fontane), de 60 cm de gravier et de 40 cm de galets de rivière pour faciliter l’écoulement.

Le collecteur de l’eau filtrée rejoignait un bâtiment voisin, dans lequel étaient installées les machines pour donner à l’eau la pression nécessaire pour qu’elle arrive au grand réservoir de Venise, en passant dans le pipeline sous la lagune.

Salle des machines de Moranzani

La pression de l’eau a été obtenue en utilisant une turbine système Girard.

Salle des machines de Moranzani

c) Le pipeline sous la lagune

Le pipeline sous la lagune

C’est un pipeline de fonte d’un diamètre de 80 centimètres et d’une longueur de 6.400 mètres qui à été construit pour traverser les marais côtiers et la lagune Venise.

Le pipeline sous la lagune

Le tuyau a été enterré et ancré par des poutres de mélèze, fixé sur des poteaux en mélèze également, ce bois ayant été choisi pour sa remarquable résistance à l’eau.

Le pipeline sous la lagune

Les morceaux de tubes, d’une longueur de 4 mètres, protégés par une couche de bitume végétal, ont été reliées entre eux avec de la corde de chanvre et de plomb fondu. Généralement on a travaillé à sec, dans des pièges d’où l’eau avait été enlevée. Mais dans certains endroits, il a été impossible de réaliser ce type d’installation et on a du faire travailler des plongeurs.

23 regards, répartis tout le long de la conduite sous la lagune, ont été construits. Comme ils affleuraient le niveau de l’eau, ils étaient protégés par des palisses, pour éviter les chocs avec les barques. Ces regards permettaient de mettre à sec l’un ou l’autre des portion pour les besoins de l’entretiens de l’aqueduc.

Regards

Pour la traversée de la place en face de la Stazione Marittima le tube passe à l’intérieur d »une galerie spéciale en maçonnerie.

Traversée de la place en face de la Stazione Marittima

d) Le bassin de stockage et la machinerie pour mettre l’eau en pression pour sa distribution dans tout Venise.

Après ce premier gros chantier, les travaux d’adduction d’eau dans Venise et sa lagune ont continué… en 1890 toute la ville de Venise était raccordée à l’aqueduc.

Le 11 juin 1900 l’aqueduc était enfin raccordé au Lido.

Ils se prolongèrent ainsi jusqu’en 1921. De nos jours, si les installations ont été plus ou moins modernisées, le schémas général reste identique. Quand à la Compagnia Generale delle Acque, depuis 2005, elle est devenue Veolia Acqua.

Pour tout savoir sur l’aqueduc de Venise :

L’Acquedotto di Venezia : studi, progetti, lavori dal 1841-1923
Auteur : Sergio Barizza
Éditeur : Marsilio, 1984 – Venezia.
L'ACQUEDOTTO DI VENEZIA Studi progetti lavori dal 1841 al 1923 MARSILIO 1984

Histoire de l’eau potable à Venise – 1° partie

Lorsque nous avons publié notre article sur l’eau potable arrive à Venise… un de nos fidèles lecteur en a profité pour tenter de nous poser une colle :

Claudio

Avant c’était en général de l’eau de pluie qui alimentait les pozzi de la cité…. Ce serait sympa de développer cet article…. combien de temps les travaux ont duré? Par où passent les canalisations qui alimentent la ville? Par quelles sources et quelles nappes phréatique sommes nous approvisionnés?… J’avoue ne pas trop le savoir…. Toi, le champion des synthèse, pond-nous un bel article là-dessus….
Bien à toi

Pour une cité comme Venise, l’eau potable, a paradoxalement toujours été un problème majeur, qui a nécessité, pendant des siècles, des quantités incroyables d’efforts et d’ingéniosité, l’eau de la lagune étant impropre à la consommation, et l’utilisation des nappes phréatiques trop complexe.

Pour se procurer de l’eau, les premiers habitants conservaient l’eau de pluie. Mais, il fallut bien trouver une solution, à mesure que la population grandissait à Venise. On installa donc, à partir de 1200 des puits, mais ils sont très particuliers.

Ils étaient l’œuvre des Pozzèri, les puisatiers, qui faisaient partie de la corporation des maçons. Lors d’un recensement effectué par les Autrichiens en 1858, on a compté 6.046 puits privés, 180 publics et 556 souterrains.

Secrets de Venise - la vera di pozzo

Comment fonctionnaient ces puits à filtration naturelle ?

Sur les places où vous trouverez la margelle d’un puits, vous verrez que sur les côté se trouvent deux ou quatre bouches en pierre istrienne, appelés pilelle.

Il faut savoir que sous chaque cour de palais, sous les campi et les places de Venise, dès qu’un peu d’espace était disponible, on a construit de grands réservoirs dont les parois étaient enduites d’argile, et plus tard de brique cuite.

Ils pouvaient atteindre une profondeur de 5 mètres en dessous du niveau de la mer. Parfois, pour atteindre une profondeur suffisante de la fosse, on a surélevé le sol de quelques décimètres. Ce type de solution peut être très clairement vu sur le le Campo San Trovaso, le Campo Sant’Angelo et la Piazzetta dei Leoncini, en face du siège du Patriarcat. Cela avait également l’avantage de mettre la citerne hors d’atteinte des marées hautes.

Au centre, une cheminée affleurait le niveau du sol, et était coiffée par la margelle du puits (la vera del pozzo), souvent relevé de quelques marches.

Tout autour, le reste de la citerne était comblée avec des galets dans le fond, puis du gravier, et enfin, tout le reste du volume était rempli de sable fin.

Campo San Nicolò dei Mendicoli, 09/2003

Campo San Nicolò dei Mendicoli, 09/2003

Quand la cavité était entièrement comblée de sable fin, en surface, on incurvait légèrement le sol, pour diriger l’eau de pluie, d’abord dans des rigoles (les sigillo), ensuite vers les siphons de pierre (les gatoi) où elle disparaissait. L’eau était amenée dans des conduites (les cassoni) qui déversaient l’eau dans le sol. Pour limiter les pertes, sous les regards on construisait une sorte de cloche en brique, ouverte vers le bas, pour transmettre autant que possible l’eau de pluie directement sur le filtre à sable et limiter l’évaporation.

Pozzo veneziano

Toute la zone entourant le trou d’homme était également élevée en pente pour favoriser la récolte des eaux de pluie.

La zone autour du puits et au dessus de la citerne était recouverte d’une couche de maçonnerie sur lequel on posait les pavés de la chaussée se fondait au reste du pavement. Parfois, les limites de la citerne sont marquées avec de la pierre d’Istrie.

L’eau de pluie était ainsi filtrée lentement par le sable, atteignait la caillasse et s’infiltrait dans le puits par des ouvertures laissées dans la brique, au fond.

Schémas d'un puits vénitien

Comme nous l’avons vu plus haut, lors du recensement autrichien, la plupart des puits étaient privés, mais leur usage était contrôlé par des magistrats de la République (“Magistrato della Sanità” et du “Collegio della Milizia da Mar” d’après Tassini), qui avaient en charge, outre l’entretien des puits existants, la gestion de nouveaux puits et leur financement. Lors des héritages, ou lors de cessions immobilières, l’usage des puits et l’accès aux citernes faisaient l’objet d’âpres négociations, et étaient dûment stipulés sur les contrats.

La construction d’un puits était une opération très coûteuse en raison de la complexité de la procédure, la quantité de matériaux et des accessoire, les difficultés techniques : une excavation de cinq ou six mètres conduit à devoir travailler au-dessous du niveau de la lagune, il fallait utiliser structures de confinement spéciales et réaliser une étanchéité à toute épreuve pour éviter l’infiltration de l’eau saumâtre de la lagune.

C’est pour cela que de nombreux généreux donateurs ont fait figurer les armes de leur famille sur les margelles des puits,

Les puits publics étaient fermés à clé. Ils n’étaient ouverts qu’à certaines heures de la journée, pour mieux en contrôler la ressource. Alors les porteuse d’eau (Bigolante  ou Pagote), toutes originaires des mêmes villages du Frioul, ou de l’île de Pago, venaient s’approvisionner en remontant l’eau avec des sceaux (voir notre article sur La Porteuse d’eau de Venise).

Cependant l’eau des puits ne suffisaient pas à tous les habitants, et la République était obligée de se faire livrer de l’eau provenant du fleuve Brenta par de gros bateaux.

Porteuse d'eau près du puits du campo Santi Giovanni e Paolo - Photo studio Naya, 1890

La Vera da pozzo (au pluriel vere da pozzo) est l’équipement d’utilité publique indispensable à l’approvisionnement en eau potable de la République de Venise jusqu’à la construction de son premier aqueduc à la fin du XIXe siècle (voir notre article à paraître demain).

Sources :

. Images didactiques – Venice Backstage Insula spa

Une colonie de flamants roses dans la lagune

Une colonie de flamants roses dans la lagune

Une colonie de flamants roses a été repérée dans la lagune nord, précisément près de Torcello. Elle a été photographiée par le seul agriculteur de l’île qui compte à peine un peu plus de dix habitants.

« Solo la rinnovata gestione agricola di un territorio consente di salvaguardare la valorizzazione economica con il presidio ambientale della biodiversità » nous a affirmé Paolo Andrich, dont nous vous avions déjà parlé dans Les amants de la lagune de Venise.

Paolo Andrich, qui cultive des légumes, des plantes aromatiques et médicinales et des arbres fruitiers en culture biologique, se réjouit donc de voir que la gestion agricole respectueuse d’un territoire permet de préserver sa valeur économique et sa biodiversité.

Après la présence d’un phoque dans le canal grande puis en plein centre de Venise la semaine dernière, l’arrivée de nouvelles espèces d’oiseaux dans la lagune démontre que le travail mené par les associations éco-environnementales va dans le bons sens, pour le plus grand bonheur des ornithologues et des touristes qui ont choisi de faire la « chasse photo » de spécimens insolites.

Quelques costumes de la collection de Natalia Chabelskaya

Le mois dernier, nous vous avons présentée cette incroyable collectionneuse russe du siècle dernier, qui avait été mise à l’honneur, et donc découverte par les français, lors de l’Exposition Universelle de 1900. Mais, nous n’en doutons pas, vous attendez toutes et tous de voir les trésors de sa collection.

Patience, nous ne pouvions absolument pas tout vous montrer en un seul jour.

Nous avons, depuis des mois, recherché les restes de cette collection qui sont à présent dispersés dans plusieurs musées, en Russie, mais également un peu partout dans le monde.

Voici donc, quelques unes des plus belles pièces qui vous permettront de réaliser, à votre tour, de magnifiques costumes d’inspiration russe pour le prochain Carnaval de Venise, et d’éviter de faire dans la caricature immonde comme nous l’avons vu l’an dernier.

La Fondation Pierre Bergé – Yves-Saint Laurent lui avait consacré une exposition du 18 mars au 23 août 2009, nous vous en reparlerons.

Collection Chabelskaya : Une Russie fin du siècle : portraits de femmes en costume traditionnel

Voici donc quelques pièces de la collection de Natalia Shabelskaya :

 	La collection de Natalia Shabelskaya

 	La collection de Natalia Shabelskaya

 	La collection de Natalia Shabelskaya

 	La collection de Natalia Shabelskaya

 	La collection de Natalia Shabelskaya

 	La collection de Natalia Shabelskaya

 	La collection de Natalia Shabelskaya

 	La collection de Natalia Shabelskaya

 	La collection de Natalia Shabelskaya

La collection de Natalia Shabelskaya

La collection de Natalia Shabelskaya

La collection de Natalia Shabelskaya

La collection de Natalia Shabelskaya

La collection de Natalia Shabelskaya

La collection de Natalia Shabelskaya

La collection de Natalia Shabelskaya

Le mois prochain, nous partagerons avec vous une série de photographies anciennes qui faisaient parties de sa collection…

Frontière…

« On se battait dans les montagnes, et le soir, nous pouvions apercevoir les éclairs de l’artillerie. Parfois, dans l’obscurité, nous entendions des régiments passer sous nos fenêtres avec des canons traînés par des tracteurs. La nuit, le mouvement était intense.

Les vignes étaient clairsemées, dénudées, et toute la campagne était mouillée et brune, tuée par l’automne. Tout petit et assis entre deux généraux nous apercevions souvent le roi Vittorio Emanuele derrière les vitres de sa voiture qui filait très vite. Il circulait ainsi presque chaque jour pour voir comment allaient les choses. Et les choses allaient très mal. »

Ernest Hemingway « L’adieu aux armes« 

En écrivant entre 1927 et 1929 son célèbre roman L’adieu aux armes le grand écrivain américain Ernest Hemingway 1899-1961 ne s’imaginait pas qu’il allait élever un monument utile à la compréhension des lieux et des paysages constituant l’actuelle frontière Italie-Slovénie.

Avec L’adieu aux armes Hemingway a immortalisé avec talent ce qui fut un des pires champs de bataille de la Première Guerre Mondiale.

Entre le 24 mai 1915 et le 28 octobre 1917 les combats de positions et de tranchées sur le front austro-italien de Isonzo et du Karst firent un million de morts.

La frontière moderne entre la Sérénissime République de Venise et l’Empire des Habsbourg ne date que de 1521. Toute la section comprise entre le Natisone et le col du Predil a subi très peu de changements jusqu’à la Première Guerre Mondiale.

Durant la période napoléonienne la frontière entre le Royaume d’Italie et les Provinces Illyriennes suivait le cours de l’lsonzo, de sa source à son embouchure sur l’Adriatique.

Malgré son aspect très hydrographique la nouvelle frontière causa beaucoup de désagréments aux populations locales vivant sur les deux rives de l’Isonzo.

Si on évoque l’expression de frontière tiraillée et ballotée c’est parce elle subi entre 1866 et 1954 pas moins de quatre changements majeurs il convient d’évoquer dans le croquis ci-dessous :

La roue de l’Histoire a tourné et ce qui fut jusqu’à l’implosion de la Yougoslavie communiste une frontière déchirée, est devenu, maintenant, une frontière réconciliée après l’entrée de la Slovénie dans l’Union Européenne en 2004.

Il n’y aura pas de « Palais Lumière » à Venise

Le Palais Lumière de Pierre Cardin

L’annonce à été faite, depuis Paris, par le petit-fils du créateur et couturier franco-italien Pierre Cardin. L’ingénieur Rodrigo Basilicati, PDG de la société Concept Créatif Pierre Cardin SpA, qui a produit le projet très controversé d’une tour de plus de 300 mètres près de Venise, à déclaré à l’ANSA (équivalent de l’Agence France-Presse pour l’Italie) : « Abbiamo dovuto recedere dalla Bozza di Accordo di Programma del 21 dicembre 2012 sottoscritta con le Autorità locali per la realizzazione a Marghera del Palais Lumiere. La scelta si è resa inevitabile dopo che, a oltre due anni e mezzo dalla presentazione dell’iniziativa, non è stato possibile concludere la procedura con l’approvazione formale di un accordo con tutte le amministrazioni pubbliche coinvolte« .

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Donc, officiellement, c’est en raison des lenteurs et d’un acharnement de l’administration italienne que le projet ne serait pas réalisable, malgré des investissement prétendus « colossaux ».

Le veto de Rome, en vertu de la sauvegarde du paysage lagunaire ayant été ce qui a provoqué l’ire du magnat de la mode.

Dans la réalité des faits, les porteurs du projet n’ont jamais avancé le moindre centime d’€uros promis, ni répondu aux nombreuses questions très techniques, liées à la dangerosité du projet et son impact sur l’environnement.

Le gouverneur de la Vénétie, Luca Zaia, déjà fortement impliqué en faveur du maintient des maxi navires dans la lagune, espère toujours pouvoir trouver « un compromis ». En matière de compromission, il sait probablement de quoi il parle, si l’on en croit les journaux, forcément cancaniers.

Le "Palais Lumière" de Pierre Cardin

Le cœur du Dauphin à Venise

Louis XVII au Temple

Emprisonné avec sa famille en 1792, le jeune dauphin de France, Louis XVII, fils de Louis XVI meurt de scrofule (forme de tuberculose) sans doute le 8 juin 1795, à l’âge de 10 ans et après presque trois ans de captivité.

Une autopsie s’impose, et elle est confiée au docteur Philippe-Jean Pelletan, médecin de Louis XVII à la Prison du Temple, assisté de trois autres médecins. Ils se présentent vers onze heures du matin à la porte du Temple. Au cours de l’autopsie, le docteur Pelletan prélève le cœur du jeune enfant mort. Il le conserve dans de l’esprit-de-vin (alcool éthylique) dans une urne de cristal. Dix ans plus tard, tout l’alcool présent dans l’urne s’est évaporé. Il montra son « pieux larcin » à son assistant qui le lui vola ; le cœur sera restitué au docteur Pelletan à la mort de son assistant.

L'urne contenant le coeur du Dauphin

Voilà pour l’Histoire officielle…

Plus tard, cette même Histoire va se retrouver avec deux cœurs et l’une des plus complexes énigmes, car, jusqu’à présent, rien ne semble prouver que l’un de ces cœurs soit vraiment celui de l’enfant du dernier roi de France…

Il existe plein d’hypothèses, de versions qui se contredisent, et nous ne nous lancerons pas dans cette querelle de spécialistes. Vous pouvez retrouver cela dans divers sites, dont le Musée Louis XVII.

Simplement, nous allons nous intéresser d’un peu plus près à une toute petite partie des aventures rocambolesques de cette royale relique.

Car le cœur du Dauphin s’est retrouvé à Venise à la fin du XIXème siècle !

Une version de l’épopée de cette relique dit que Maurice Pascal a traversé la frontière franco-italienne, vers juin-juillet 1895, avec « le cœur caché dans sa cravate« .

La relique était conservée dans une urne au fond de laquelle se trouvaient des fragments de la première urne de cristal brisée fin juillet 1830. Il fallait donc une bien grande cravate.

Maurice Pascal parvient à Venise, où il remet, le 2 juillet 1895, l’urne contenant le cœur du Dauphin à don CarlosDuc de Madrid, qui résidait alors à Venise.

Don Carlos

La relique à été ensuite pieusement conservé par Don Giacomo Vallée dans l’église de San Silvestro, située près du palazzo Loredan, proche du campo San Tomà.
Après quoi, don Jaime de Bourbon l’aurait emporté avec lui pour le déposer dans la chapelle du château de Froshdorf.

A Venise, plus tard, la mort de Don Giacomo Vallée et de son sacristain suscitèrent un certain émoi, car entachées de suspicion. Ont ils étés réduit au silence car ils en savaient trop ?

Louis XVII, dauphin et roi de France par Alexandre Kucharski

L’enfant roi du trône de France garde, même à Venise sa part de mystère… et l’on conserve, désormais, dans la basilique de Saint-Denis, un coeur dont rien ni personne à ce jour n’a été capable de prouver qu’il est bien celui du jeune Louis XVII.

Aujourd'hui, l'urne funéraire contenant le coeur de Louis XVII est dans la chapelle des Bourbon.

Vecio Fritolin

Ce restaurant est dans le bâtiment où naquit la Reine de Chypre, Caterina Cornaro (1454 – 1510), riche descendante d’une noble famille vénitienne. Il est situé Calle della Regina.

Vecio Fritolin - Ristorante storico di Venezia

L’endroit a conservé sa structure originelle datant du XVIème siècle. C’était autrefois un des nombreux fritolini de la ville. Ces lieux où l’on pouvait, encore au XVIIIème siècle, acheter du poisson tout juste frit.

Cette tradition s’est perdue petit à petit après l’entrée en vigueur d’une loi interdisant l’utilisation des cheminées à feux libres.

Vecio Fritolin - Ristorante storico di Venezia

Irina Freguia, propriétaire du restaurant, s’est fixé comme objectif de proposer le meilleur de la cuisine traditionnelle vénitienne.

Véritable vénitienne, originaire de la Giudecca, elle cultive, depuis sa plus tendre enfance une véritable passion pour Venise et ses traditions… comme nous !

Vecio Fritolin - Ristorante storico di Venezia

Dans sa cuisine, le congélateur est interdit. Tous les poissons servis à table sont issus de la pêche du jour.

Vecio Fritolin - Ristorante storico di Venezia

San Lazzaro degli Armeni

Saint-Lazare des Arméniens

En 810, la Sérenissime décide d’octroyer la garde de cette île à l’abbé du monastère bénédictin de Saint-Hilaire de Fusina. En 1182, le lazaret de San Trovaso est transféré ici sur initiative du noble Leon Paolini. L’île adopte alors son nom actuel. C’est aussi alors qu’est construite la première église, dédiée à Saint Léon le Grand. Au XIVe siècle est construite l’église actuelle de San Lazzaro.

Saint-Lazare des Arméniens

La diminution des cas de lèpre à la fin du XVIe siècle fait que l’île sera désertée après le transfert des actifs vers San Giovanni et Paolo à Venise en 1601. En 1651, quelques pères dominicains, réfugiés de Crète s’installent sur l’île pendant environ 20 ans.

Saint-Lazare des Arméniens

En 1678, c’est au tour des Jésuites, qui y restent peu de temps, car le Sénat décide de la transformation en une usine d’armes pour sa guerre de Morea.

En 1717, l’île alors abandonnée depuis le XVIe siècle est offerte par la Sérenissime république à un moine arménien, le père Mékhitar, fuyant la persécution turque à Istanbul. Aidé de plusieurs moines, Mékhitar restaure l’église du XIIe siècle et fonde un monastère.

Saint-Lazare des Arméniens

En 1805, Napoléon Bonaparte incorpore Venise à son nouveau royaume italien. Prenant connaissance du travail scientifique et littéraire pratiqué au sein du monastère, il décide de lui laisser une totale indépendance. Le manuscrit signé par l’empereur est aujourd’hui gardé au monastère. Nous aurons l’occasion de revenir sur cette histoire déjà évoquée dans notre L’Aigle et le Lion – Napoléon, Venise, Karabagh…

Depuis cette époque, l’île a été plusieurs fois agrandie et atteint aujourd’hui quatre fois sa taille initiale et fait trois hectares.

Saint-Lazare des Arméniens

San Lazzaro degli Armeni (en arménien Սուրբ Ղազարոս Կղզի, « île Saint-Lazare » ; en français Saint-Lazare des Arméniens) est une île de la lagune de Venise. Elle est située à une centaine de mètres à l’ouest de l’île du Lido.

Elle est entièrement occupée par un monastère arménien, siège de la congrégation des pères mékhitaristes.

Saint-Lazare des Arméniens

Venise vu par Georges Corominas

Depuis la nuit des temps, la mystérieuse cité lagunaire a exercé son pouvoir sur les peintres du monde entier, plus ou moins célèbres, plus ou moins habiles et talentueux.

Les artistes contemporains n’échappent pas à cette magie…

Fils d’artiste peintre, Georges Corominas, peintre français, né en 1945 à Hussein Dey (Algérie), a fait ses études à l’École Nationale des Beaux-Arts d’Alger.
De retour en métropole en 1962, Corominas se fait remarquer par la précision de son trait, l’harmonie de ses couleurs.

C’est un peintre inspiré, au début de sa carrière, par les maîtres espagnols, Goya, Velasquez et Murillo, puis par Dali en développant des thèmes surréalistes dans de nombreuses œuvres.

Lauréat de prix prestigieux, résultats de participations aux grands salons nationaux et internationaux, ses toiles rencontrent un vif succès auprès des collectionneurs.

Son œuvre figure dans de nombreuses collections publiques et privées en France et en Europe,  dont le Consulat de la Cour Royale d’Espagne, le Musée du Vatican et à travers le monde : l’Ambassade du Maroc, le Japon, le Moyen-Orient et les États-Unis d’Amérique.

Allez visiter sa galerie virtuelle

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