Le sauvetage du Zenith

Nous vous avons informé, dès hier, de l’avarie du Zenith suite à un incendie survenu dans la salle des machines à 16 miles au large de Chioggia. Voir notre article : Croisière en feu

Photo La Nuova di Venezia

Le navire a été pris en remorque par trois remorqueurs, un quatrième étant sur place pour l’escorte. A la vitesse de 3 nœuds, et entouré par une escorte de trois vedettes des Gardes Côtes, le navire de croisière en perdition a été ramené au port de Marghera, mole B29. Le triste cortège a emprunté le canal des Pétroliers.
Sur la photo ci-dessous, on voit le monstre déchu, tracté par les remorqueurs, entre les digues de Alberoni et Santa Maria del Mare.

Photo La Nuova di Venezia

Depuis le début de l’incendie et pendant toutes les opérations de sauvetage, les passagers, gilet de sauvetage autour du cou, sont restés confinés dans des aires de regroupement, comme l’on peut voir ci-dessous autour de la piscine.

Photo La Nuova di Venezia

Ils n’ont été libérés qu’après l’accostage, peu après minuit, au quai Ligurie du Terminal Vecon. Leur débarquement s’est terminé à 3:30 heures. Ensuite, les passagers, essentiellement espagnols, ont été invités à monter dans des bus qui les attendaient et qui les ont amenés à l’aéroport « Marco Polo » de Tessera d’où la compagnie Pullmantour, gestionnaire du navire, avait affrété des vols spéciaux à destination de Madrid.

Selon la capitainerie du port, le sauvetage s’est réalisé sans dommages, humains et écologiques, grâce au sérieux et au professionnalisme des techniciens qui sont intervenus.

Reste à attendre si les politiciens et ceux qui s’enrichissent du trafic lié au croisières à Venise tireront vraiment les bonnes leçons de ce qui aurait pu être un drame, fatal pour la cité lagunaire, si l’incendie ne s’était déclaré que quelques heures plus tard, au moment où le vieux rafiot se trouvait au milieu du bassin de San Marco.

En tout cas pour Silvio Testa, porte parole du Comitato No Grandi Navi : «  L’incendio scoppiato questa notte nella sala macchine della nave da crociera Zenith dimostra una volta di più quanto sia inconsistente la sicumera con cui il presidente dell’Autorità Portuale, Paolo Costa, e il suo sodale della Venezia Terminal Passeggeri, Sandro Trevisanato, liquidano la possibilità di incidenti nel cuore della città e in laguna« .

Pour nous, pour de nombreux amoureux de Venise du monde entier et pour la plus grande majorité des habitants de la lagune, il n’existe aucune autre alternative que l’application immédiate et sans restriction du décret Clini-Passera.

Photos et informations : La Nuova di Venezia

L’histoire de Katharina Miraslowa : de la prison à la mode

… suite…

Hier, nous avons découvert le commencement de cette longue histoire, avec le meurtre de l’industriel Carlo Mazza tué, à Parme dans la nuit du 8 au 9 Février 1986 et les péripéties de l’enquête et de la longue saga judiciaire jusqu’au jugement définitif : Katharina Miroslava et son frère Zbigniew Drozdzik sont condamnés à 21 ans et 6 mois, Witold Kielbasinski, l’ex-mari, à 24 ans, et le quatrième accusé, le grec Dimosthenis Dimopoulos, est acquitté.

Katharina Miroslava à Parme

Katharina et son frère Zibi continuent pourtant à clamer leur innocence…

Pourtant, cette histoire, qui semble être l’intrigue d’un roman policier, va prendre une autre tournure, quand seront publiés les mémoires de Witold Kielbasinski : il aurait tout fait lui-même, il a tué Mazza par jalousie.
Mais pour appuyer sur la gâchette ce serait Dimosthenes Dimopoulos, l’ami grec avec qui Zbigniew a loué la voiture à Monaco.

Witold Kielbasinski

Les faits semblent corroborer la belle Katharina qui a toujours crié son innocence. Witold Kielbasinski a décidé de prendre l’entière responsabilité l’assassinat de Mazza, exonérant Katharina, et son frère Zbigniew. « J’ai agi par jalousie, pas pour l’argent. » .

Mais ces aveux arrivent bien tard, alors que Witold Kielbasinski, libéré de prison en 2007, est depuis retourné vivre en Pologne.

Witold Kielbasinski pendant son incarcération

Un « sauvetage » tardif, intervenu après le jugement final de la Cour suprême, et en tout cas, insuffisant pour la justice italienne, ne permettait pas de rouvrir le procès.

Les demandes de révision déposées par l’ancienne danseuse, alors qu’elle était en prison à Venise, ont toutes été rejetées.

Pour Katharina est un coup dur et elle reste détenue à la prison de la Giudecca, à Venise, même après que le véritable meurtrier ait été libéré.

Katharina Miraslowa

Nino Marazzita, son avocat à Venise parle d’elle comme quelqu’un de très spontané. Il ne désespère pas de convaincre la Cour d’ouvrir un procès en révision, même si personne n’a pu apporter de nouvelle preuve, et que les principaux suspects, finalement, se sont désormais évaporés dans la nature.

Katharina Miroslawa était et est toujours une belle femme d’une grande attractivité.

Katharina Miroslawa dans la cour de la prison de la Giudecca

En prison, à la Giudecca, elle a subi l’hostilité des autres prisonnières. Les détenues peuvent devenir de véritable hyènes entre elles. Au lieu de sombrer, elle a tenu bon.  Elle a obtenu le droit de faire des études et se passionne pour Dieu, ayant le droit d’assister à la messe dans l’église du Rédempteur et l’espoir d’un diplôme en théologie. Elle a travaillé à l’extérieur de la prison comme couturière et a également étudié à l’Université de Venise (Università di Scienze religiose).

Miroslawa a ainsi pu profiter des avantages d’un bon comportement, l’équivalent de trois mois de réduction pour chaque année passée derrière les barreaux. Puis, grâce aux mesures nationales d’amnisties de 2003 (réduction de deux ans) et de 2006 (réduction de trois ans), c’est le 25 juin 2013 que s’est terminé la peine de Katharina Miroslawa qui a désormais payé sa dette, bien qu’elle ait toujours et encore clamé son innocence.

Elle a décidé de publier un livre, écrit avec Rody Mirri, “Delitto di Carnevale” où elle clame son innocence.

Katharina Miraslowa dans la prison de la Giudecca

Le cinéma souhaite s’emparer de son histoire et on lui a également proposé un rôle de courtisane dans un film tourné à Venise.

Quand à elle, désormais ingénieur diplômé de l’habillement et de la mode obtenu à l’Institut Ruzza de Padoue, elle a créé une collection de sacs colorés et résolument modernes. « Pour moi, c’est la dernière chance de rendre visible la production de mes sacs. Pour le Carnaval de Venise 2013 j’ai pensais à une ligne de modèles inspirés par le thème « Vivre les couleurs. » J’ai utilisé les matériaux à ma disposition, et multicolores de toutes sortes, le cuir, le velours damassé, la dentelle. Avec les restes, un cadeau d’une usine de sièges d’auto, j’ai développé ces sacs. Mes sacs sont vendus à la Banco Lotto n. 10, a Castello 3478/a, salizada Sant’Antonin. Le produit, cependant, n’est pas pour moi, mais pour la coopérative Le Cercle. » .

Elle va vivre dans un appartement, à la Giudecca, mais elle doit se conformer aux obligations telles que l’interdiction de quitter Venise. Son objectif à terme est de quitter l’Italie et de s’installer à Vienne : « Ce n’est pas la liberté. Ce sera seulement lorsque je pourrai récupérer mon passeport et que je pourrai aller où j’ai envie. » Et puis, elle a deux fils et une petite fille qui l’attendent… bien que cette histoire lui ait apporté une vie éloignée des siens. Quand vous ne faites ni la mère ni la grand-mère, les enfants et petits-enfants ne vous appartiennent pas.

Katharina Miroslawa et ses créations

Croisière en feu

Nous attendons une réaction de Massimo Bernardo, président du Comité Venise Croisières, qui soutient les croisières dans la Sérénissime, et qui assurait d’un ton péremptoire qu’il ne peut pas y avoir d’accident avec un navire dans la lagune de Venise (voir notre article Retour sur le blocage du port de Venise).

En effet, le Zenith après un incendie à bord s’est retrouvé en perdition une bonne partie de la journée au large de Choggia.

Le Zenith (autrefois Celebrity, construit en 1992) est actuellement exploité par Pullmantur (groupe Royal Caribbean), maison-mère de Croisières de France qui devait l’exploiter prochainement, autant de sociétés appartenant au milliardaire Micky Arison, rendu célèbre depuis le naufrage du Costa Cocondia.

Comme on le voit, le même navire est constamment vendu et racheté par des sociétés, toujours du même groupe, appartenant toutes à la même famille.

Disposant de 720 cabines et de 9 ponts, le Zenith mesure 208 mètres de long sur 29 mètres de large. Il peut accueillir 1 400 passagers et propose à son bord des services de qualité à la française  avec de nombreux bars et restaurants, un casino, une piscine, des jacuzzis, un salon de beauté et une salle de spectacle.

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L’accident :

Le feu a pris dans la salle des machines, à 3:48 heures, alors que le navire qui avait quitté Ravenne, se dirigeait vers Venise avec  2220 personnes à bord (dont plus de 1700 passagers pour la plupart de nationalité espagnole).

Les autorités portuaires de Venise, où le navire devait arriver à 8:00 heures, ont reçu un appel radio à 4:00 heures pour signaler le sinistre.

Le feu à été maîtrisé par le personnel à bord, sans aucune aide extérieure, mais un « panneau électrique » aurait été détruit. Les machines, arrêtées à la suite du sinistre, auraient pu être en partie redémarrées, selon le propriétaire du navire, et ainsi, sa dérive stoppée.

Actuellement, il est au large des côtes, à 16 miles (32 kilomètres) de l’embouchure du port de Chioggia.

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La police, les pompiers et des responsables de la capitainerie se sont rendus à bord. Selon les données préliminaires, certains passagers ont été blessés. Les causes de l’incendie restent non déterminées pour le moment.

Le navire est actuellement ramené par quatre remorqueurs et devrait arriver dans le port de Venise vers 21:00 heures.

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Cet accident qui s’est, heureusement produit en mer, a relancé les discussions à Venise et dans le monde à propos de la présence de la présence de ces navires dans la lagune.

On peut légitimement se poser la question : « Que se serait-il passé si cela s’était produit das la lagune, avec un navire sans moteur, donc incontrôlable et partant à la dérive ? » thème, et c’est normal, repris par le Comité No Grandi Navi : « Per non andare alla deriva senza motori, la Zenith ha dato fondo alle ancore tra Porto Levante e Chioggia: cosa succederebbe – demande le comitato No Grandi Navi – se un incidente analogo avvenisse in Bacino di San Marco oppure con la nave da crociera in coda nel Canale dei Petroli tra una petroliera, una chimichiera, una porta carbone, come vorrebbero Costa e il sindaco, Giorgio Orsoni, con le loro proposte? »

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Même les propriétaires commencent, enfin, a voir que Venise va devenir une source de problèmes plus que de profits. Ainsi la déclaration, à Bruxelles du  président de l’association internationale des compagnies de croisières en Europe, Manfredi Lefebvre d’Ovidi « Noi spostiamo le navi dove c’è un regime accogliente dove non ci fanno manifestazioni contro« .

Voir : http://247.libero.it/dsearch/chioggia/

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L’histoire de Katharina Miraslowa : de la prison à la mode

Cette histoire d’une renaissance, c’est celle de Katharina Miroslava, une ancienne danseuse, sexy, reconnue coupable d’avoir été l’instigatrice de l’assassinat de l’industriel Carlo Mazza tué, à Parme dans la nuit du 8 au 9 Février 1986, par son mari Witold Kielbasinski. 

Katharina Miroslawa pendant son procès en février 1993

Katharina Miroslava fut  condamnée à 21 ans et 6 mois de prison, en 1993, peine qu’elle a purgée à la prison de la Giudecca. C’est aujourd’hui, 25 juin 2013, à l’âge de 51 ans, qu’elle ést libérée avec l’obligation de ne pas quitter Venise. Grâce à sa rencontre avec le Padre Andrea et la Suor Gabriella, qui, au fil du temps sont devenus ses amis les plus intimes, elle a reconstruit sa vie autour de la mode et du cinéma.

Katharina Miroslawa dans les années 90

Le polard.

C’est un vrai polar comme on ne saurait les imaginer, avec tous les ingrédients indispensables pour faire vibrer les lecteurs : l’amour, le sexe, l’argent, la jalousie et la mort, mais aussi et surtout, des rebondissement sans fin.

Les héros de l’histoire.

Katharina, une belle et jeune ballerine polonaise qui travaille comme strip-teaseuse dans une boite de nuit de Parme.

Katharina Miroslava

Carlo, son amant, un riche industriel de 52 ans, marié, puis séparé, propriétaire de la société Eurotubi, active dans le secteur des tubes en acier.

Witold l’ex-mari de la danseuse, Zbigniew le frère de la jeune femme, et, enfin, leur ami commun, Dimosthenes un allemand d’origine grecque.

L’histoire.

Le meurtre de Parme

Le matin du 9 février 1986, Michele Mazza, 15 ans, découvre, en dessous de la maison de sa grand-mère, via Turchi à Parme, dans sa voiture, une Renault 5, recouverte par la neige, le cadavre de son père, l’industriel Carlo Mazza qui travaillait dans le secteur des tubes d’acier.
Le premier rapport publié par l’Institut de médecine légale stipule que Mazza est mort de « causes naturelles », soit une crise cardiaque, soit des suites d’une maladie.
Il faudra 24 heures pour apprendre officiellement que l’on a découvert, à l’autopsie, dans la tête de l’homme, deux petits trous, derrière l’oreille, laissés par des balles tirées par un pistolet de calibre 6.35.

Carlo Mazza

L’enquête qui commence alors, révèle que, depuis sa séparation avec sa femme Loredana Rossi, ancienne Miss Parme, Carlo Mazza se vantait d’une réputation de playboy, et vivait beaucoup la nuit. La veille de son assassinat, il était en boite de nuit, d’où il est rentré avec son ami Gianni Ceccherini, fidèle complice de ses raids nocturnes.

Cette soirée, visiblement ne correspondait pas à leur attentes, car ils sont rentrés à 2 heures du matin. Carlo a quitté lé BMW de Gianni Ceccherini devant la maison de sa mère où il devait passer le reste de la nuit. Après avoir fait demi-tour pour rentrer chez lui, Ceccherini apperçu Mazza, près de la Renault 5, qui parlait à une personne, avec une veste militaire et une casquette « Il était dans l’ombre, et avec les flocons de neige je n’ai pas fait attention. » .

Il n’aurait jamais imaginé que Mazza parlait à son meurtrier ?

L’enquête, qui commence sur ces faibles informations, conduit rapidement à une strip-teaseuse polonaise, naturalisée allemande, Katharina Miroslawa.

Katharina Miroslava

Mazza avait rencontré la jeune femme, lors d’une chaude soirée d’été, deux ans plus tôt, dans l’établissement où elle travaillait alors, le Shilling di Modena. Il avait alors décidé qu’il devait posséder cette femme et ils avaient fini par devenir amants.
L’industriel lui versait 5 millions de lires par mois. Surtout, il avait contracté en sa faveur une police d’assurance-vie d’un milliard d’euros.
Katharina est arrêtée le mercredi suivant. Son interrogatoire dure vingt heures, puis elle est relâchée. Les policiers entendent alors Witold son ex-mari, qui vit en Allemagne avec son fils.
Dans la tête des enquêteurs, ils tiennent les coupables et le mobile : ils ont tué Mazza pour empocher l’argent de l’assurance.

Katharina Miroslava

L’enquête est rondement menée selon la police… bâclée selon les avocats. Dans un premier temps, la justice leur donnera même raison.

Tous les deux ont donc un solide alibi : au moment du meurtre, elle se trouvait à Hambourg, en Allemagne, et lui à Monaco.

Le 15 mai 1987, Katharina et Witold sont acquittés pour manque de preuves : la police n’a pas pu prouver que Witold était en Italie. Katharina réclame son milliard à la compagnie d’assurance Helvetia. Elle est même prête à se contenter de 600 millions de lires.

Katharina Miroslava

Mais les détectives  de la compagnie d’assurance Helvetia découvrent que Witold Kielbasinski à loué à la compagie Hertz à Monaco une voiture de marque Ford, deux jours avant l’assassinat. Il a loué cette voiture avec le frère de la strip-teaseuse, « Zibi » Zbigniew Drozdzik et un allemand d’origine grecque, Dimosthenes Dimopoulos.
La voiture a été restituée le 9 février au soir, après avoir parcouru 2243 kilomètres, assez pour aller à Parme, tuer Mazza et revenir à Monaco.

Cette voiture est le chaînon manquant, pour l’accusation, la preuve de la conspiration pour empocher le milliard de l’assurance.

Klaus Mueckl, le colocataire de Zbigniew Drozdzik témoigne que ce dernier lui aurait demandé, alors, de témoigner qu’il n’avait pas bougé de chez lui pendant cette période.

Quand à Dimosthenis Dimopoulos, la police grecque confirme qu’il est bien possesseur d’un pistolet de calibre 6:35, qui, bien que n’étant pas considéré comme l’arme du crime, lui est tout à fait semblable.

Katharina Miroslava

Alors que le procès en appel de Katharina et son mari est en plein déroulement, on apprends l’arrestation de Zibi et du grec. Le procès est arrêté et le rôle des nouveaux inculpé est précisé.
Le 2 Juin, Zibi et Dimolos sont condamnés à 24 ans.
Maintenant, pour l’appel, les quatre comparses sont réunis devant la cour. Et cette fois, malgré les beaux cris de la danseuse, ils finissent tous condamné le 25 mai 1991.

Zbigniew Drozdzik pendant le procès

L’affaire semble être définitivement terminée.
Mais la Chambre Criminelle de la Cour Suprême, dirigé par Corrado Carnevale, décide d’annuler la décision et de renvoyer les accusés devant la cour d’assises.
Motif : « la fragilité des indices évoqués par les tribunaux contre les condamnés. » .
Tout doit recommencer. Le jugement du 30 Juin 1992 ne servira qu’à Dimopoulos, qui sort acquitté. Pour tous les autres, la sentence est confirmée, et cette fois, la Cour suprême a ratifié le jugement le 24 Février 1993.

Zbigniew Drozdzik et Dimosthenes Dimopoulos.

Mais quand les juges se prononcent, Katharina a déjà pris la fuite.

L’arrestation a lieu le 3 Février 2000, après cinq jours de surveillance dans le quinzième arrondissement de Vienne, un quartier habité par les Turcs et les Slaves.
La fugitive s’est fait trahir par sa correspondance avec son nouvel amant, un concessionnaire de voitures à Parme, Leo Saivioli.
Elle a changé, elle s’est teint en blonde, possède un faux passeport au nom de Krystyna Siroka.
Mais dès que les enquêteurs entrent dans la maison, elle profère la même phrase qu’elle répète depuis Février 1986: « Je suis innocente. » .

Katharina Miroslava

Le 24 Février 1993, la Cour suprême a classé l’affaire après trois essais et sept procédures.
Katharina et Zibi sont condamnés à 21 ans et 6 mois, Witold à 24 ans, et le quatrième accusé, Dimosthenis Dimopoulos, est libéré le 30 Juin 1992 acquitté par la Cour d’assises d’appel de Bologne.

… à suivre.

Dionigio Valesi

The Grand Canal, Venice, with Palazzo Bembo and the church of S. Geremia by Francesco Guardi

En 2004, une exposition au Musée de l’Hermitage sur Venise et la vie vénitienne au XVIIIème siècle nous avait donné l’occasion de découvrir quelques artistes méconnus à côté des grands maîtres comme Luca Carlevaris (1665 – 1731), Antonio Canaletto (1697 – 1768), Antonio Visentini (1688 – 1782), Giambattista Brustolon (1712 – 1796) ou Michele Marieschi (1696 – 1743).

Le dessin, ci-dessus, Le grand canal de Venise, avec le palazzo Bembo et l’église de S. Geremia est de Francesco Guardi et fait désormais partie des collections du Fitzwilliam Museum.

Il était exposé à proximité d’une gravure de Dionigio Valesi portant le même titre :

Le grand canal de Venise et l'église de S. Geremia

Dionigio Valesi (né vers 1730, à Parme – mort vers 1780, à Venise) était un graveur actif à Vérone et Venise. Son travail comprenait des reproductions de tableaux de Véronèse, Francesco Guardi, Francesco Battaglioli et Pietro Antonio Rotari ainsi que de l’architecte Adriano Cristofali.  On lui doit également des illustrations de livres et des portraits de nobles vénitiens.

Volare Digital Capture

Antonio Margarini

Antonio Margarini était l’un des chefs de la résistance vénitienne contre l’invasion napoléonienne. Une révolte spontanée, inattendue et soudaine, d’un peuple qui n’a accepté ni la soumission à Bonaparte par le Sénat, accusé de lâcheté, ni la municipalité provisoire établi par les Jacobins. Une révolte que l’armée de Bonaparte a réprimé dans le sang, en utilisant même l’artillerie sur des manifestants au pont du Rialto.

Les troupes françaises de Bonaparte tirent sur la foule au pont du Rialto

On sait d’Antonio Margarini qu’il était vénitien des Stato da Mar, comme natif de  Zara.

On sait qu’il était officier de la marine vénitienne, et en 1797, il avait vingt-cinq ans. Le soir du 12 mai 1797 et il a dirigé et mené un soulèvement, qui voulait s’opposer et saper le gouvernement provisoire de la ville par les français, qui avait remplacé le gouvernement de la République de Venise.

Ce soulèvement a éclaté près du pont du Rialto, et les forces de la municipalité ont rapidement pris le dessus sur les insurgés, faisant usage de leurs armes contre des rebelles armés seulement avec des épées et des mousquets.
Nous savons qu’à l’époque Margarini avait réussi à échapper à la capture, mais a été localisé et capturé quelques jours plus tard.

Traduit en justice, il a été condamné à la peine capitale. Le peloton d’exécution a accompli la sentence dans la soirée du 23 Juin 1797, à 21 heures, sur le Campo de San Francesco della Vigna.

Il ne reste aucune trace de cette sombre histoire, la municipalité de Venise a même toujours refusé qu’une plaque commémorative soit apposée.

On a simplement retrouvées deux lettres.

La première, une longue lettre d’Antonio Margarini à sa mère, écrite le soir du 23 juin 1797. Elle commence ainsi :

« Ma très chère mère,

J’ai l’amertume d’avoir à écrire pour la dernière fois de ma vie, parce que ce soir, juste après le coucher du soleil, je serrai abattu par les troupes de la municipalité provisoire, qui régit Venise, après la chute de la glorieuse Sérénissime République.

Je vais vous expliquer, de façon aussi concise que possible, comment on en est venu à cette extrémité... »

Une lettre du Fra’ Benedetto, écrite le 24 juin 1797, fête de la Saint-Jean-Baptiste.

« Chère Madame Margarini,
J’ajoute ces quelques lignes, sur une feuille de papier séparée de la lettre que vous avez écrit votre fils Antonio, et que je n’ai pas lu, parce que c’est juste que vous soyez le le première à l lire.
Les deux lettres sont envoyées par un frère Vittorio, le frère de Montereale, qui doit aller à Zara dans les prochains jours... »

et plus loin :

« Il est mort à la veille de la fête de saint Jean-Baptiste et, comme lui, est mort en témoin de la Justice et de la Vérité.
Il est mort lors d’une douce soiréede  Juin, dans notre campagne vénitienne…

… Il mourut en pardonnant à ses bourreaux…

Il viendra un jour où Napoléon, qui a fait tant de mal pour notre pays et pour nous tous, sera à son tour le perdant, et qu’il tremblera à l’agonie… Celui qui est plus fort que toutes les armées de l’homme et est plus puissant que toutes les armes à feu dans le monde rétablit toujours la justice.« 

Cartes postales de Venise au XIXème siècle

Voici des cartes que nous avons hésité longtemps à vous montrer, car, rares, elles sont également en mauvais état. Aussi, elle ne quittent jamais leur album qui les protège désormais.

Voici donc quelques uns des trésors de nos cartes postales de Venise !

Il est possible de trouver des cartes postales comme celles-ci à la brocante du campo san Maurizio, quatre fois par an, ou sur les sites spécialisés sur Internet.

Les cartes ci-dessus ont une grande valeur, nous sommes au regret de ne pas pouvoir faire la moindre copie (mais vous pouvez toujours faire un tirage à partir de nos photos ci-dessus). Merci de votre compréhension.

Terremoto – Tremblement de terre dans le nord de l’Italie

A 12:33 heures ce vendredi 21 juin 2013, une secousse sismique à été ressentie dans tout le nord de l’Italie, depuis Milan, jusqu’à Venise.

Scossa di magnitudo 5.2 registrata alle 12.33 in Lunigiana, con epicentro in provincia di Massa Carrara. Avvertita distintamente a Mestre, meno a Venezia. Nessun danno in tutto il Veneto

Scossa di magnitudo 5.2 registrata alle 12.33 in Lunigiana, con epicentro in provincia di Massa Carrara. Avvertita distintamente a Mestre, meno a Venezia. Nessun danno in tutto il Veneto

Le séisme d’une magnitude de 5.2 aurait son épicentre dans la région de Massa Carrara ou Lucca (lat=44.15 lon=10.14) à une profondeur de 5,1 kilomètres.

BN

La secousse, qui a duré un peu moins d’une minute, à été distinctement ressentie dans des villes comme Padova, Venezia, Treviso, Milano et Genova…

Les Vigili del Fuego ont été, de suite, submergés par des appels. Les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont été immédiatement pris d’assaut, c’est d’ailleurs par ce moyen que nous avons été immédiatement informés par nos amis vénitiens.

A 16;45 une nouvelle secousse de magnitude 4.0 dont l’épicentre à été localisé à  Fivizzano, province de Massa Carrara à été enregistrée, parmi les 13 autres secousses qui se sont produites depuis 13:00 heures, toutes avec leurs épicentres dans la région de Massa Carrara.

D’après nos informations, il y aurait peu de dégâts, la circulation des trains a même repris dès 16:00 heures.

Aucun dommage n’a été signalé à Venise.

Die Katze

Mathilde Carré (1908-1970), dite la Chatte, bien connue des Français, des Allemands, des Anglais et même des Polonais, Mathilde née Bélard, est sans doute l’une des natives du Creusot parmi les plus énigmatiques, car elle fut une espionne pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle travailla successivement pour plusieurs services secrets :

  • réseau de renseignements franco-polonais INTERALLIÉ, relié à l’Intelligence Service (MI 6) britannique,
  • 5e bureau de Vichy ;
  • Abwehr, service de contre-espionnage militaire allemand ;
  • Gestapo (pendant peu de temps, elle fut un agent personnel de Karl Boemelburg, chef de la Gestapo en France) ;
  • Special Operations Executive, section F, réseau AUTOGIRO de Pierre de Vomécourt « Lucas ».

Rares sont les écrivains qui parviennent à donner d’eux-mêmes une image totalement exacte, et de leur personnalité et de leur vie et de leur parcours quand ils rédigent leur autobiographie.

Si rédiger ses mémoires est déjà un exercice complexe pour un être réfléchi, structuré, de bonne foi, on imagine que c’est encore infiniment plus compliqué quand celle qui prend la plume… est suspectée d’espionnage… de trahisons, tour à tour, voire simultanément par les Français, les Allemands, les Anglais… on connaissait le double jeu, faut-il parler en l’occurrence de triple jeu ?

Première phrase du premier chapitre, celle qui ne voudra pas être comparée à Mata-Hari qu’elle qualifiera avec mépris « d’espionne mondaine« , lors de son procès, ment.

« C’était un dimanche soir, le 29 juin 1908. Je suis née pendant les douze coups de minuit, au Creusot.« 

En tout cas, si elle ne ment pas, elle prend de sérieuses libertés avec la vérité. Elle est certes née au Creusot, comme le prouve son acte d’état-civil. Mais elle est née le 30 juin à une heure du matin, comme l’atteste le même acte officiel que le service d’état-civil de la mairie du Creusot nous a aimablement procuré.

Le colonel Paillole la rend responsable de 66 arrestations ; et son avocat Albert Naud de plus de 100 agents du réseau Interallié. Elle assiste à presque toutes les arrestations, et désigne ses victimes : « C’est bien lui, vous pouvez y aller« .

Avant la guerre, en 1933, sur un coup de tête, elle avait épousé Maurice Carré. Ils étaient ensuite partis à Venise…

Bibliographie :

  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d’Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8), (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty’s Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur ce sujet.
  • Gordon Young, L’espionne n°1 : celle qu’on appelait la Chatte, Arthème Fayard, 1957 ; rééd. L’Espionne n° 1 : la Chatte, éditions « J’ai lu leur aventure » n°A60, 1964 ; rééd. L’Espionne n° 1 : celle qu’on appelait la Chatte, éditions Famot, collection « Histoire vécue de la Résistance », 1974.
  • Benjamin Cowburn, Sans cape ni épée, Gallimard, 1958.
  • Janusz Piekalkiewicz, Les grandes réussites de l’espionnage, Fayard Paris-Match, 1971. Chapitre Montmartre, Plan directeur H 18, p. 10-23.
  • Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, Le Cherche midi, 2005
  • Mathilde-Lily Carré, J’ai été « La Chatte », préface d’Albert Naud, collection « Actualité et politique », no 6, éditions Morgan, 1959.
  • Lily Carré, On m’appelait la Chatte, Albin Michel, Paris, 1975.
  • Lily Carré, Ainsi vécut Marie, jeune-fille de Nazareth, mère du Christ, préface du Père Riquet‎, éditions Droguet-Ardant, 1980.

La vie sexuelle des prisonniers vénitiens

Les recherches dans les archives permettent parfois des surprises.

Lors d’une recherche sur un tout autre sujet, la lecture des statuts et des activités d’une confraternité qui avait pour but d’assister les « pauvres en prison » nous en a appris de belles…

Les membres de cette confrérie aidaient donc les prisonniers, en leur rendant régulièrement des visites, en collectant des fonds pour permettre la libération de celles et ceux qui étaient emprisonnés pour dettes… une note dans ce dossier nous permet de voir que la vie dans les prisons vénitiennes n’était pas très difficile tout de même pour les plus aisés des criminels ou certaines catégories d’entre eux.

En effet, une des missions des membres de cette confrérie était de veiller sur la moralité des rapports des prisonnier, de sorte que ceux-ci ou leurs gardiens, n’aient pas de relation intime contre nature, en particulier pour les femmes et les jeunes hommes. Il apparaît même que les rapports sexuels faisaient l’objet de mesures administratives, guidées par une législation… dont on peut dire qu’elle était pour le moins tolérante.

A la fin du XVIIIème siècle, le médecin des prisons, Francesco Dalessi, se plaignait de l’habitude des gardes de se montrer particulièrement discrets et de permettre des rencontres entre les prisonniers et des prostituées qui traînaient dans les lieux et autour, et même, pour les plus riches, d’organiser de véritables orgies.
Quand au prisonnier-e-s marié-e-s,  il ou elles pouvaient recevoir avec une déconcertante facilité leurs femmes ou les maris, voire même les amants et maîtresses  (A.S.V., Avogaria de comun, busta 3617/1).

Enfin, il existait une « préconisation » (presoncina) dite « Schiavetta » ou encore « Matrimonio » qui, au XVIIIème siècle, réservait des réunions, officiellement autorisées de détenus avec leurs maris ou épouses respectives (A.V.S. Avogaria de Comun, busta 3617/1).

Cortigiane celebri

L’eau potable arrive à Venise…

… nous sommes en 1879, et c’est une société française, la Compagnie Générale des Eaux qui a remporté le contrat.

Le chantier pendant les travaux

C’est le premier contrat, et la création de la CGA, première filiale internationale de la compagnie française.

1550,venise2

La concession de Venise, inaugurée en cette année, avec tout le faste de la Sérénissime, symbolise l’internationalisation de la Compagnie hors de ses frontières : Italie (Vérone, Naples, Bergame), Suisse (Lausanne), Portugal (Porto) et dans l’empire Ottoman (Constantinople).

Plan

La Compagnie accompagne ainsi l’expansion urbaine du XIXème siècle.

Invitation

C’est le 20 juin 1884 que l’arrivée de l’eau potable est inaugurée, avec une immense fontaine sur la piazza San-Marco.

Inauguration de la concession place saint-Marc le 20 juin 1884

Ponte dei Tre Archi

Le ponte dei Tre Archi est un des principaux ponts de Venise, avec le pont Guglie et après les quatre ponts sur le Grand Canal (Rialto, Scalzi, l’Académie et le Pont de la Constitution). Il est situé dans le quartier de Cannaregio.

Ponte dei Tri Archi - vedute de Guardi

Autrefois nommé le ponte di San Giobbe, le pont des Trois Arches traverse le Canal de Cannaregio à peu près vers la moitié de sa longueur et se caractérise par une structure à trois arches, deux petites latérales et une grande centrale.

Bernardo Canal - Canaregio, le ponte tre archi et le Palazzo_Valier

De nos jours, il reste le seul exemple vénitien de pont à trois arches. Dans le passé, il y avait certainement d’autres ponts vénitiens avec cette structure : par exemple, au XVe siècle il y avait aussi un pont à trois arches près de San Lorenzo dans le sestiere de Castello, comme on peut le voir dans le tableau de Gentile Bellini Le Miracle de la Croix à San Lorenzo exposé à la Galerie de l’Academia.

Le ponte tre Archi sans parapet, sur un dessins de Domenico Lovisa, Venezia Museo Correr

Par le passé, ce pont était dépourvu de parapets, ce qui lui donnait une allure fine et très élégante, ainsi que l’on peut le voir sur les gravures d’époque.

Un projet pour la reconstruction du Ponte dei Tre Archi de 1688, de Lorenzo Boschetti.

Il a été restauré pour la dernière fois dans les années 1970.

Eau forte représentant le Ponte trei Archi au XIXème siècle

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