Cette histoire d’une renaissance, c’est celle de Katharina Miroslava, une ancienne danseuse, sexy, reconnue coupable d’avoir été l’instigatrice de l’assassinat de l’industriel Carlo Mazza tué, à Parme dans la nuit du 8 au 9 Février 1986, par son mari Witold Kielbasinski.
Katharina Miroslava fut condamnée à 21 ans et 6 mois de prison, en 1993, peine qu’elle a purgée à la prison de la Giudecca. C’est aujourd’hui, 25 juin 2013, à l’âge de 51 ans, qu’elle ést libérée avec l’obligation de ne pas quitter Venise. Grâce à sa rencontre avec le Padre Andrea et la Suor Gabriella, qui, au fil du temps sont devenus ses amis les plus intimes, elle a reconstruit sa vie autour de la mode et du cinéma.
Le polard.
C’est un vrai polar comme on ne saurait les imaginer, avec tous les ingrédients indispensables pour faire vibrer les lecteurs : l’amour, le sexe, l’argent, la jalousie et la mort, mais aussi et surtout, des rebondissement sans fin.
Les héros de l’histoire.
Katharina, une belle et jeune ballerine polonaise qui travaille comme strip-teaseuse dans une boite de nuit de Parme.
Carlo, son amant, un riche industriel de 52 ans, marié, puis séparé, propriétaire de la société Eurotubi, active dans le secteur des tubes en acier.
Witold l’ex-mari de la danseuse, Zbigniew le frère de la jeune femme, et, enfin, leur ami commun, Dimosthenes un allemand d’origine grecque.
L’histoire.
Le matin du 9 février 1986, Michele Mazza, 15 ans, découvre, en dessous de la maison de sa grand-mère, via Turchi à Parme, dans sa voiture, une Renault 5, recouverte par la neige, le cadavre de son père, l’industriel Carlo Mazza qui travaillait dans le secteur des tubes d’acier.
Le premier rapport publié par l’Institut de médecine légale stipule que Mazza est mort de « causes naturelles », soit une crise cardiaque, soit des suites d’une maladie.
Il faudra 24 heures pour apprendre officiellement que l’on a découvert, à l’autopsie, dans la tête de l’homme, deux petits trous, derrière l’oreille, laissés par des balles tirées par un pistolet de calibre 6.35.
L’enquête qui commence alors, révèle que, depuis sa séparation avec sa femme Loredana Rossi, ancienne Miss Parme, Carlo Mazza se vantait d’une réputation de playboy, et vivait beaucoup la nuit. La veille de son assassinat, il était en boite de nuit, d’où il est rentré avec son ami Gianni Ceccherini, fidèle complice de ses raids nocturnes.
Cette soirée, visiblement ne correspondait pas à leur attentes, car ils sont rentrés à 2 heures du matin. Carlo a quitté lé BMW de Gianni Ceccherini devant la maison de sa mère où il devait passer le reste de la nuit. Après avoir fait demi-tour pour rentrer chez lui, Ceccherini apperçu Mazza, près de la Renault 5, qui parlait à une personne, avec une veste militaire et une casquette « Il était dans l’ombre, et avec les flocons de neige je n’ai pas fait attention. » .
Il n’aurait jamais imaginé que Mazza parlait à son meurtrier ?
L’enquête, qui commence sur ces faibles informations, conduit rapidement à une strip-teaseuse polonaise, naturalisée allemande, Katharina Miroslawa.
Mazza avait rencontré la jeune femme, lors d’une chaude soirée d’été, deux ans plus tôt, dans l’établissement où elle travaillait alors, le Shilling di Modena. Il avait alors décidé qu’il devait posséder cette femme et ils avaient fini par devenir amants.
L’industriel lui versait 5 millions de lires par mois. Surtout, il avait contracté en sa faveur une police d’assurance-vie d’un milliard d’euros.
Katharina est arrêtée le mercredi suivant. Son interrogatoire dure vingt heures, puis elle est relâchée. Les policiers entendent alors Witold son ex-mari, qui vit en Allemagne avec son fils.
Dans la tête des enquêteurs, ils tiennent les coupables et le mobile : ils ont tué Mazza pour empocher l’argent de l’assurance.
L’enquête est rondement menée selon la police… bâclée selon les avocats. Dans un premier temps, la justice leur donnera même raison.
Tous les deux ont donc un solide alibi : au moment du meurtre, elle se trouvait à Hambourg, en Allemagne, et lui à Monaco.
Le 15 mai 1987, Katharina et Witold sont acquittés pour manque de preuves : la police n’a pas pu prouver que Witold était en Italie. Katharina réclame son milliard à la compagnie d’assurance Helvetia. Elle est même prête à se contenter de 600 millions de lires.
Mais les détectives de la compagnie d’assurance Helvetia découvrent que Witold Kielbasinski à loué à la compagie Hertz à Monaco une voiture de marque Ford, deux jours avant l’assassinat. Il a loué cette voiture avec le frère de la strip-teaseuse, « Zibi » Zbigniew Drozdzik et un allemand d’origine grecque, Dimosthenes Dimopoulos.
La voiture a été restituée le 9 février au soir, après avoir parcouru 2243 kilomètres, assez pour aller à Parme, tuer Mazza et revenir à Monaco.
Cette voiture est le chaînon manquant, pour l’accusation, la preuve de la conspiration pour empocher le milliard de l’assurance.
Klaus Mueckl, le colocataire de Zbigniew Drozdzik témoigne que ce dernier lui aurait demandé, alors, de témoigner qu’il n’avait pas bougé de chez lui pendant cette période.
Quand à Dimosthenis Dimopoulos, la police grecque confirme qu’il est bien possesseur d’un pistolet de calibre 6:35, qui, bien que n’étant pas considéré comme l’arme du crime, lui est tout à fait semblable.
Alors que le procès en appel de Katharina et son mari est en plein déroulement, on apprends l’arrestation de Zibi et du grec. Le procès est arrêté et le rôle des nouveaux inculpé est précisé.
Le 2 Juin, Zibi et Dimolos sont condamnés à 24 ans.
Maintenant, pour l’appel, les quatre comparses sont réunis devant la cour. Et cette fois, malgré les beaux cris de la danseuse, ils finissent tous condamné le 25 mai 1991.
L’affaire semble être définitivement terminée.
Mais la Chambre Criminelle de la Cour Suprême, dirigé par Corrado Carnevale, décide d’annuler la décision et de renvoyer les accusés devant la cour d’assises.
Motif : «
la fragilité des indices évoqués par les tribunaux contre les condamnés. »
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Tout doit recommencer. Le jugement du 30 Juin 1992 ne servira qu’à Dimopoulos, qui sort acquitté. Pour tous les autres, la sentence est confirmée, et cette fois, la Cour suprême a ratifié le jugement le 24 Février 1993.
Mais quand les juges se prononcent, Katharina a déjà pris la fuite.
L’arrestation a lieu le 3 Février 2000, après cinq jours de surveillance dans le quinzième arrondissement de Vienne, un quartier habité par les Turcs et les Slaves.
La fugitive s’est fait trahir par sa correspondance avec son nouvel amant, un concessionnaire de voitures à Parme, Leo Saivioli.
Elle a changé, elle s’est teint en blonde, possède un faux passeport au nom de Krystyna Siroka.
Mais dès que les enquêteurs entrent dans la maison, elle profère la même phrase qu’elle répète depuis Février 1986: « Je suis innocente. » .
Le 24 Février 1993, la Cour suprême a classé l’affaire après trois essais et sept procédures.
Katharina et Zibi sont condamnés à 21 ans et 6 mois, Witold à 24 ans, et le quatrième accusé, Dimosthenis Dimopoulos, est libéré le 30 Juin 1992 acquitté par la Cour d’assises d’appel de Bologne.
… à suivre.