La Venezia de Francesco Guardi

A Venise, c’est le moment de Francesco Guardi du 28 Septembre 2012 au 6 Janvier 2013.

A l’occasion du troisième centenaire de la naissance de Francesco Guardi (1712 – 1793), le dernier grand peintre paysagiste du dix-huitième siècle, la Fondazione Musei Civici de Venise consacre une vaste rétrospective, avec une richesse de prêts jamais vu auparavant, qui montre dans certains cas des œuvres présentées ensemble pour la première fois. Cette exposition explique la longue carrière artistique complexe de l’un des derniers grands maîtres de la peinture vénitienne.

Imaginée par Alberto Craievich et Filippo Pedrocco, sous la direction scientifique de Gabriella Belli, l’exposition, qui est présentée dans les salles d’exposition du Musée Correr, du 28 Septembre 2012 au 6 Janvier 2013, est divisée en cinq sections qui retracent l’évolution de la carrière artistique de Francesco et en même temps documenter les visiteurs sur les différents genres que le grand artiste a expérimentés.

La première partie de l’exposition se concentre sur la production d’œuvres qui comprennent, en particulier, les scènes de la vie contemporaine inspirée par la peinture de mœurs dans lesquelles excellait alors Pietro Longhi. Vous pouvez voir ses deux chefs-d’œuvre: le Ridotto et le Parlatorio delle monache di San Zaccaria maintenant à Ca ‘Rezzonico, de véritables peintures symboliques du XVIIIème siècle à Venise.

Les premières vedutes, les caprices et les paysages de fantaisie, constituent la deuxième section de l’exposition. Ces travaux sont inspirés par les compositions de Canaletto et Marieschi, puis par la suite la peinture étincelante et scénographique, ce qui le rendra célèbre.

Un itinéraire chronologique et thématique propagation à travers les soixante-dix peintures et dessins, choisis pour leur qualité exceptionnelle et historique, dans un corpus très large et varié allant de premiers travaux moins connus, inspiré par la peinture sacrée aux premières vedutes, des paysages et des caprices.

Une exposition qui se distingue par son originalité aux autres maîtres vénitiens pour ses peintures. Francesco Guardi était aussi le dernier chroniqueur des fêtes et cérémonies de la Sérénissime, activité qui est consacrée une section spéciale de l’exposition. Exemplaire à cet égard : la toile avec Il Bucintoro a San Nicolò del Lido du Musée du Louvre, le chef-d’œuvre de la série, qui, tout en restant fidèle au modèle, crée une image de grand charme et son attrait.

Produite par la Fondazione Musei Civici de Venise, l’exposition à été rendue possible grâce au soutien généreux des musées les plus importants d’Italie et à l’étranger, y compris l’Accademia Carrara di Bergamo, la Gemäldegalerie de Berlin, le Museum of Fine Arts de Boston, la Fondazione Calouste Gulbenkian de Lisbone, la National Gallery de Londre, le Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, la Pinacoteca de Brera et le Museo Poldi Pezzoli die Milano, l’Alte Pinakothek de Monaco, le Metropolitan Museum of Art de New York, le Musée du Louvre de Paris, l’Ermitage de Saint Petersbourg, la Gallerie dell’Accademia de Venise et la National Gallery de Washington.

Une section spéciale est consacrée aux caprices et aux vedutes, même si elles peuvent être placées tout au long de la carrière professionnelle de Francesco Guardi, afin de souligner son originalité dans ce domaine par rapport à d’autres maîtres vénitiens. Voir par exemple les Grandi Paesaggi de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, où l’élément naturel est transformé par des effets de lumière dynamiques et irréel.

Ne pas manquer de vous arrêter devant les véritables chefs-d’œuvre que sont les deux grands caprices : Paesaggi fantastici du Metropolitan Museum de New York.

Du point de vue philologique, c’est peut-être la partie la plus intéressante de l’exposition, qui vous permet de comparer un grand nombre d’œuvres jamais vues ensemble, puis tester la chronologie proposée des études qui ont été avancées.

L’exposition se termine avec les œuvres de la grande maturité, où le style personnel de Francesco devient plus libre. Les portraits sont de simples taches de couleur, un gribouillage rapide blanc ou un chemin noir avec un bref scintillement.

Les compositions pour illustrer cette période sont les Regata sul Canale della Giudecca de l’Alte Pinakothek des Moines de Bavière ou les deux Vedute du Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid.

Francesco Lazzaro Guardi est le fils du peintre Domenico et de Maria Claudia Pichler, il est baptisé le 5 octobre 1712 dans l’Église Santa Maria Formosa.

Ses deux parents appartiennent à la noblesse. L’enfance de Francesco Guardi se déroule dans une petite boutique familiale, où tous sont peintres, au point qu’il est quelquefois difficile aujourd’hui d’attribuer à chacun ce qui lui revient.

Son père meurt le 16 octobre 1716 laissant sa femme et ses enfants Gianantonio, Maria Cecilia, Francesco et Nicolò.

Francesco Guardi est mort le 1 Janvier 1793 à son domicile de Cannaregio à Venise, campo de la Madonna delle Grazie, dopo un mese di continuo decubito al letto per vomito polmonare, con febbre continua e gonfiore agli arti inferiori e ventre.

Giacomo Guardi a poursuivi l’entreprise de son père : en 1829, il vendra l’ensemble de la collection des dessins de son père à Teodoro Correr, le fondateur du célèbre musée vénitien.

Après sa mort, le célèbre peintre vénitien est tombé dans l’oubli. Sa redécouverte a lieu en France dans le milieu du XIXème siècle, avec le retour en grâce su style rococo.

Le comité scientifique de l’exposition a réuni les plus grands spécialistes de la peinture vénitienne du XVIIIème siècle, le catalogue est édité par Skira.

Horaires : de 10,00 à 19,00. La billetterie ferme une heure plus tôt.
Entrée : Un billet unique valable pour Palazzo Ducale – Musée Correr – Musée National d’Archéologie – Biblioteca Nazionale Marciana
Adultes 12 €, réduit 10 €, enfants de 6 à 14 ans, les étudiants âgés de 15 à 29 ans;. Accompagnateurs (max. 2) pour les groupes d’enfants et d’étudiants; soixante-citoyens de l’UE, les détenteurs de la carte de Rolling Venice et Venice Card, détenteurs de l’accès aux musées civiques vénitiens et aux membres du Touring Club

Emanuele Brugnoli

Le 2 septembre 1859, naissait à Bologne, Emanuele Brugnoli.

Il est connu pour ses aquarelles, ses eaux-fortes et son travail de graveur. Apprécié des collectionneurs américains, suite à diverses expositions, la majorité de ses œuvres sont dans des collections privées.

Emanuele Brugnoli est mort à Venise le 22 mars 1944.

Musée Maillol – Canaletto à Venise

Le musée Maillol rend hommage à Venise avec pour la première fois, une exposition exclusivement consacrée aux œuvres vénitiennes de Canaletto, en accord avec La Fondazione Musei Civici di Venezia qui prépare au musée Correr de Venise la rétrospective de Guardi, commémorant le trois centième anniversaire de la naissance de l’artiste.

L’exposition «Canaletto à Venise» réservera un moment privilégié durant lequel le maître nous fera savourer sa vision de la ville à travers son pinceau. Des lieux, des îles, des places, des monuments, aux détours des canaux, les vedute d’une ville qui aujourd’hui encore a gardé tout le charme du XVIIIe siècle. Le peintre vénitien n’est certes pas l’inventeur des vedute ou vues urbaines, genre qui a des origines très lointaines, mais il a contribué à son évolution en conférant à ses tableaux une modernité qui lui a fait dépasser ses maîtres.

Veduta del Molo dal Bacino di San Marco; Huile sur Toile, 54 x 71 cm; Milan, Pinacoteca di Brera ©Su concessione del Ministero per i Beni e le Attività Culturali

Canaletto (1697-1768) est le plus célèbre des vedutisti vénitiens du XVIIIe siècle. Au cours des siècles, Antonio Canal n’a jamais connu de revers de fortune. Ses oeuvres ont toujours été avidement recherchées par les collectionneurs. Elles semblent posséder un charme éternel, insensible aux modes. Canaletto, c’est la clarté limpide d’un homme fidèle à l’esprit des Lumières avec une vision très personnelle du réel. Sa peinture réussit à capter l’essence même de la lumière, elle transmet une vibration si sensible et si singulière.

L’exposition réunira plus de cinquante oeuvres, sélectionnées avec rigueur, provenant des plus grands musées et de collections particulières incontournables et souvent historiques. Seront aussi exposés des dessins et le célèbre cahier -1731 environ- conservé au Gabinetto dei Disegni e Stampe Delle Gallerie Dell’Accademia, qui quittera exceptionnellement Venise le temps de l’exposition et que les visiteurs pourront admirer ouvert, mais aussi feuilleter virtuellement.

L’Ile de Murano, huile sur toile, 66 x 127,5 cm, Saint Petersbourg, Musée de l’Hermitage

En collaboration avec la Soprintendenza al Polo Museale de Venise, le Musée Maillol a permis, grâce aux études de Dario Maran et à l’habileté de maîtres artisans vénitiens, de reconstruire le fac-similé de la chambre optique utilisée par Canaletto pour réaliser ses dessins. Dérivé de l’instrument du Caravage, avec un jeu de loupes savamment orientées l’appareil, souvent placé sur une barque, l’objectif face au sujet choisi, offrait un champ de vision et une précision de transcription uniques à l’époque. Les visiteurs de l’exposition pourront en apprécier eux-mêmes l’efficacité.

Karl Kaufmann

En 1787, le traité de Campo-Formio, mettant un terme à la République de Venise, fit de la Vénétie une province de l’empire austro-hongrois. A l’époque, les artistes autrichiens sont encore nombreux à Venise.

A Venise, la société artistique de l’époque côtoie les peintres autrichiens Franz Richard Unterberger (1838-1902), Eugene de Blaas (1843-1931) et Karl Kaufmann (1843-1905) .

Méconnu, Karl Kaufmann fait partie des peintre vedutistes, certaines de ses toiles vénitiennes sont signées de son pseudonyme L. Bertini. Peut être pour vendre plus facilement ses toiles dans une ville hostile à l’occupant ?

Ses œuvres, d’un prix tout à fait abordable, sont prisées par un public connaisseur et amateur du genre.

Canaletto et Guardi au Musée Jacquemart-André

Venise et son charme intemporel deviennent au XVIIIème siècle le sujet de prédilection de peintres appelés védutistes. Leurs vues de Venise se répandent très vite en Europe et font de la veduta, encore de nos jours, le genre le plus collectionné et l’un des plus aimés du public.

Canaletto (Antonio Canal, dit) – La place Saint-Marc, vers l’est
Huile sur toile
141,5 x 204,5 cm
Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza
© Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

Pour la première fois en France et grâce à des prêts exceptionnels, le Musée Jacquemart-André consacre une exposition à la veduta, dont Canaletto et Guardi sont les artistes les plus connus et les plus brillants. Ce genre pictural est très peu représenté dans les collections publiques et privées françaises. L’exposition « Canaletto – Guardi, les deux maîtres de Venise » crée ainsi l’événement, du 14 septembre 2012 au 14 janvier 2013 au Musée Jacquemart-André.

Francesco Guardi – Le Grand Canal avec l’entrée au Cannaregio
Huile sur toile
72,5 x 120 cm
Alte Pinakothek, Munich
Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Alte Pinakothek
© BPK, Berlin, Dist. RMN – © image BStGS – Sammlung HypoVereinsbank, Member of UniCredit

Commissaire générale de l’exposition, Bożena Anna Kowalczyk invite à découvrir un genre artistique né à l’aube du XVIIIe siècle et qui fut avant tout collectionné par les cours royales et les collectionneurs fortunés italiens, anglais, prussiens et autrichiens.

Francesco Guardi – Le Canal de Cannaregio, avec le Palazzo Surian-Bellotto, l’ambassade de France
Huile sur toile
48,9 x 77,5 cm
New York, The Frick Collection, Gift of Miss Helen Clay Frick, 1984
© The Frick Collection

Si l’exposition offre une place maîtresse à Canaletto, figure emblématique de ce genre, en dévoilant plus de vingt-cinq œuvres remarquables du maître, issues des plus grands musées et collections, elle situe également l’artiste au sein de ce grand genre artistique de la veduta. Ses œuvres entrent en résonance avec celles de Gaspar van Wittel, Luca Carlevarijs, Michele Marieschi, Bernardo Bellotto et Francesco Guardi qui s’impose comme le dernier maître ayant réussi à immortaliser l’enchantement et l’élégance du XVIIIe siècle vénitien. L’exposition « Canaletto – Guardi, les deux maîtres de Venise » présente une vingtaine de ses toiles.

Bernardo Bellotto – Caprice avec un arc de triomphe sur le bord de la lagune
Huile sur toile
40,5 x 49 cm
Asolo, Museo Civico
© Museo di Asolo

Le Musée Jacquemart-André présente également des « caprices » : de remarquables scènes d’une Venise imaginaire, peintes par Canaletto, Guardi et Bellotto. Certaines de ces toiles n’ont encore jamais été montrées dans une exposition temporaire.

Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann – 75008 PARIS
Tel. : + 33 (0)1 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com

Canaletto (Antonio Canal, dit) – Caprice avec ruines
Huile sur toile
53 x 66,7 cm
Londres, The Royal Collection,
lent by her Majesty Queen Elizabeth II
Supplied by Royal Collection Trust
© HM Queen Elizabeth II 2012

Informations et illustrations : service presse du Musée Jacquemart-André

La Venise de Marie-Claire Houmeau

Née le premier mai 1955 Marie-Claire est une artiste peintre autodidacte qui peint depuis plus de 10 ans.

Début 2003 elle a décidé de se consacrer totalement a son art et de présenter ses œuvres au public. Voici une infime partie de ses peintures ou aquarelles…

… devinez !

Et oui, nous avons préférées celles qui montrent Venise, évidemment !

Ne manquez pas de visiter son site !

Le grand amour de Mark Pettit pour Venise

Né au Texas, Mark Pettit, dès son enfance, à montré son attirance pour le dessin et la peinture, et montré son goût et son désir de devenir un artiste.

Il a pu étudier à l’École des Beaux-Arts Schuler à Baltimore, Maryland, une école consacrée aux enseignements de Jacques Maroger, auteur de « Les Formules secrètes et Techniques des Maîtres Anciens » (1848) ou « A la Recherche ses Secrets ses Grands Peintres« 

Jacques Maroger (1884–1962) était un restaurateur du Louvre dont il devint directeur technique des laboratoires en 1930. Élève de Louis Anquetin, sous sa conduite il créa un vernis proche de celui utilisé par les Anciens Maîtres. Il dirigea, dans les années 30, une recherche au Musée du Louvre sur la technique des grands peintres.

Mark Pettit apprends donc les techniques enseignées par Maroger, semblables à celles utilisées par les maîtres flamands du XVIIème siècle. Cette minutieuse procédure consiste à fabriquer ses couleurs avec de l’huile noire et du mastic au vernis, additionnés à des pigments bruts broyés combinés avec d’utilisation de toile de lin apprêtée avec de la céruse. Mark Pettit estime que cet apprentissage a été inestimable pour sa capacité à restituer une luminosité rarement vue dans la peinture d’aujourd’hui.

Son sujet principal reste les paysages américains.

Mais Mark Pettit à visité à plusieurs reprises l’Italie et est tombé sous l’enchantement de Venise où il revient régulièrement. Pour notre plus grand plaisir, jugez-en par vous-même :

Mark Pettit vit actuellement à proximité des Rocheuses du Colorado. Ses peintures, rares et précieuses, sont recherchées par les collectionneurs.

An intense childhood interest in drawing and painting gave Mark Pettit an early start in the pursuit of becoming an artist, but there was little in his early efforts to suggest that he would attain his current level of success so early in his career.

By devoting his efforts to fine art, Pettit, a native of Texas, was able to study at the Schuler School of Fine Art in Baltimore, Maryland, a school devoted to the teachings of Jacques Maroger, author of « The Secret Formulas and Techniques of the Old Masters. » Maroger was a restorer at the Louvre and painting theoretician who developed a rich, luminous medium similar to that used by the 17th century Flemish Masters. This painstaking procedure consists of making black oil and mastic varnish, and grinding raw pigments combined with the use of linen canvas primed with white lead. Pettit feels this classic training has been invaluable to his ability to achieve a paint quality and luminosity rarely seen in today’s art.

ettit has visited Italy for extended periods of time, falling in love with the romantic landscape. Recently, he has started painting his beloved Venice. These rare and precious paintings are sought after by his collectors.

Mark Pettit currently lives in Colorado where he finds the Colorado Rockies.

Deux toiles de Federico Del Campo retrouvées à Toronto

These two paintings by Federico Del Campo, known for his depictions of Venice, were found in a Toronto Goodwill bin. (CBC)

Les deux peintures étaient connues pour avoir été décrites, et son réapparues en 2009, suite à une mystérieuse donation pour une œuvre caritative.

Personne ne sait d’où les peintures provenaient ni qui en a fait don à Goodwill.

L’une représente un canal, et l’autre un bout de lagune ensoleillé avec deux navires. les tableaux ont été vendu pour $ 66,000 et $ 68,000, respectivement, par la maison de vente aux enchères Waddington à Toronto, après de rapides offres faites par les acheteurs internationaux.

Voilà une occasion, pour nous de vous proposer, gracieusement, d’autres œuvres de Federico Del Campo …

Santa Maria della Salute par John Singer Sargent

Le peintre américain John Singer Sargent a fait de nombreux séjours à Venise. En 1903, il connaît donc très bien Venise et semble désireux de passer outre l’aspect totalement documentaire, pour ne pas dire touristique, de son sujet !

Pour décrire l’église de Santa Maria della Salute, il tronque en effet toutes les parties supérieure et latérale de l’une des églises les plus célèbres de la Sérénissime pour s’attacher à la représentation d’une partie de la façade, en s’inspirant du cadrage subjectif de la photographie. Aujourd’hui, on parlerait de « plan serré ». Ce faisant, il rend le monument méconnaissable…

Contrairement à de nombreux peintres précédents, depuis les célèbres Vedute de Canaletto et de Francesco Guardi au XVIIIe siècle, Sargent ne semble pas vouloir représenter l’édifice dans son ensemble, ni le replacer dans son environnement. Il reste simplement à quelques pas des marches menant au portail. Sargent s’était déjà occupé à la montrer dans son entier. Il peut donc maintenant s’intéresser à des détails plus particuliers.

De plus, vous l’avez tous remarqué, la place devant cet édifice est très restreinte, l’artiste ne peut prendre suffisamment de recul pour le représenter dans son entier. Comme a son habitude, Sargent à peint son sujet depuis une embarcation, ce qui donne cet effet « au raz des marches ». C’est ce que l’on voit, encore de nos jours quand on passe en barque ou en gondole, juste après le ponton du vaporetto. Cette idée d’un coup d’œil éphémère sur les beautés évanescentes de Venise est de plus renforcée par le traitement à l’aquarelle, qui en fait une image beaucoup plus spontanée.

Ce qu’il a devant les yeux, n’est alors plus une église, et encore moins Santa Maria della Salute à Venise, mais un modèle dont les formes caractéristiques lui permettent d’étudier les intensités de la luminosité, des parties gorgées de soleil, comme les marches et les colonnes encadrant le portail, jusqu’aux renfoncements obscurs de ce même portail et des portes latérales.

Au tournant du siècle, à la suite d’une évolution dans la manière de voir la nature et de concevoir l’œuvre, les habitudes visuelles de ces artistes ont complètement changé. Ils regardent maintenant leur sujet avec un œil neuf. Ils s’attachent à tout autre chose qu’à la tradition : à l’atmosphère qui enveloppe les objets et/ou aux structures abstraites de ces mêmes objets.

Et… à consulter sur internet : John Singer Sargent virtual gallery
Lire la critique de l’exposition Peintres de la lumière Sargent et Sorolla
Lire la critique de l’exposition Sargent and Venice à Venise

Francesco Guardi nous montre les fêtes vénitiennes

Note à l’intention de personnes mal intentionnées : Comme beaucoup de nos lecteurs le savent déjà, pour assurer la parution quotidienne de nos articles sur le blog, nous écrivons des articles « intemporels » plusieurs mois, à l’avance. Ces articles peuvent alors être déplacés selon les besoins de l’actualité. Par exemple, l’article ci-dessous à été écrit il y a plus d’un an. Donc, si des esprits éclairés, après nous avoir bloqué l’accès à leur forum de frustrés, imaginent que nous avons quelque intérêt à quoi que ce soit, ils se donnent une importance que nous serions bien loin de leur accorder (n’ayant plus rien à faire sur un forum dont on nous a privé l’accès, si un lecteur assidu ne nous avait informés de ces médisances, nous ne nous serions même pas aperçu de cette chose). Nous n’avons aucun besoin de « pourrir la vie » que qui que ce soit, même si ces gens-là s’ingénient à tenter de médire sur notre travail. Toutefois, les prochains articles programmés ont été vérifiés, et, le cas échéant, reprogrammés à une date ultérieure afin « de ne plus apporter de réponse et pourrir le jeu de 3 crétins jaloux et prétentieux« .

Nous remercions nos lecteurs assidus qui eux, respectent et apprécient le travail énorme que représente ce blog et la parution quotidienne d’un article qui demande d’importantes recherches pour proposer des informations pertinentes. Évidemment, devenir le premier blog francophone sur Venise (et même le second site après e-Venise) , avec ses 300 abonné-e-s et son millier de lecteurs quotidiens provoque des jalousies et des petites mesquineries de basse cour.

Les chiens aboient, la caravane passe…

Le doge, assis, est entouré de ses conseillers. On distingue le grand tableau de Véronèse. Le doge Sébastien Vernier accompagné de divers saints remerciant le Seigneur de la victoire de Lépante, au-dessus d’eux, au fond de la salle du Collège.

La tableau appartient au Musée du Louvre, actuellement prêté au Musée des Beaux-Arts de Dôle. Il provient d’une saisie révolutionnaire de la collection du comte de Pestre de Seneffe (1797). Il appartient à la série des fêtes vénitiennes comprenant douze tableaux.

Aile Denon, premier étage, section 23

Les dix tableaux de Francesco Guardi accrochés dans cette salle, évoquant les solennités organisées en 1763 lors de l’élection du doge Alvise IV Mocenigo (1763-1778) qui est peut-être à l’origine de la commande, font partie d’une série de douze. Guardi peindra les cérémonies du mois de mai 1763, ainsi que les fêtes qui suivront à différents moments de l’année. La série sera sans doute exécutée entre 1775 et 1780, d’après des gravures de Giambattista Brustolon (1712-1796) réalisées à partir de 1776 sur des dessins de Canaletto. Les deux tableaux manquants, le doge à San Marco et le doge sur la place San Marco, sont respectivement conservés, depuis 1802, aux musées de Bruxelles et de Grenoble.

Le doge s’apprête à participer à l’événement majeur des fêtes de l’Ascension, le mariage de Venise avec l’Adriatique (Spozalizio del mare), qui commémore la conquête de la Dalmatie au XIVème siècle. Il va gagner le Lido à bord du Bucentaure.

Le doge, entouré des autorités ecclésiastiques et civiles, se rend à l’église San Zaccaria l’après-midi du jour de Pâques. Il est précédé de dignitaires portant la couronne ducale.

Le doyen des électeurs place la couronne dogale sur la tête du nouvel élu. Des arquebusiers se tiennent de chaque coté de l’escalier des Géants. A droite, sous une arcade, un tapis indique l’endroit d’où le doge s’adressera à la foule.

Le doge est à gauche, sous l’arcade centrale du palais ducal. Une construction provisoire, sorte de temple symbolique portant ses armoiries, a été édifiée sur la Piazzetta. Une pyramide humaine issue d’un concours de gymnastique se dresse à coté d’elle.

La procession solennelle passe sous un long dais dressé à l’occasion des fêtes du Corpus Domini et faisant le tour de la place. Le doge est visible sous la seconde arcade, alors que la tête de la procession est déjà sous la tour de l’horloge, à droite.

Le doge se rend à San Nicolo de Lido pour écouter la messe, après le mariage de Venise avec l’Adriatique (Spozalizio del mare) qui commémore la conquête de la Dalmatie au XIVème siècle. Il s’apprête à remonter sur le Bucentaure après être passé sous un dais tendu pour l’occasion.

Au Musée des Beaux-Arts de Nantes :

Le doge offre un déjeuner aux ambassadeurs dans la salle dite des Banquets, après les avoir reçu dans la salle du Collège du palais. De nombreux convives ont le visage recouvert de la bauta, le masque blanc porté à l’occasion du Carnaval.

Assis sur le trône placé sous le Paradis de Tintoret et entouré du Conseil des Dix, le doge remercie le Conseil majeur dans la salle du palais ducal portant ce nom.  Saisie révolutionnaire de la collection du comte de Pestre de Seneffe (1797).

Au Musée de Grenoble :

Aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique :

François Venier

Francesco Veniero (né en 1489 à Venise et mort le 2 juin 1556 dans la même ville) est le 81ème doge de Venise élu en 1554, son dogat dure jusqu’en 1556.
Les Veniero ont fourni avec Antonio Veniero (1382-1400), Francesco Veniero et Sebastiano Veniero (1577-1578) trois doges, ainsi que 18 procureurs et des amiraux.

Pour « voir » cet homme, il vous suffit d’aller admirer le tableau de Palma le Jeune au palais des doges  » le Doge Francesco Venier présente les villes soumises à Venise« . Palma il Giovane, né Jacopo di Antonio Negretti (Venise 1544, Venise 1628) était un peintre italien maniériste, le petit neveu de Palma le Vieux.

Francesco Veniero est le fils ainé de Giovanni et Maria Loredan. Tout jeune, il se consacre au commerce en Orient, s’enrichissant et faisant partie des hommes les plus riches de la République de Venise. Au service de la République, il occupe de nombreuses fonctions d’administartion, il est podestat de Padoue et Vérone, ainsi qu’ambassadeur au Vatican auprès du pape Paul III. Il devient sénateur mais sa candidature au poste de procurateur de Saint-Marc est repoussée cinq fois.
Malgré ce mauvais point, à la mort de Marcantonio Trivisano il réussit à être élu le 11 juin 1554.

Vieux et malade lors de son élection, il n’apporte rien à l’administration de l’état et préfère plutôt jouir de sa richesse faisant étalage de luxe.
Cette attitude, en période de crise, n’est pas appréciée par le peuple qui rapidement le hait. Pendant ces deux années, il n’y a pas de faits notables si ce n’est quelques visites d’états et une période de famine qui frappe la ville.
Francesco Veniero meurt le 2 juin 1556 sans être pleuré par le peuple qui le tient pour responsable de la situation économique déplorable.
Son tombeau de marbre coloré se trouve dans l’église de San Salvatore. Il a été conçu selon les projets de Jacopo Sansovino entre 1557 et 1561 et comprend un relief avec la représentation d’une Pietà et une statue de la personnification de la foi, d’Alessandro Vittoria.

Édouard Charton à Chioggia

A Venise, un samedi, le 18 octobre 1869, errant sur la rive des Esclavons, j’aperçus à l’angle d’un canal, près d’une madone, une affiche bleue. Je m’approchai et je lus les lignes que je traduis :

« Demain dimanche, si le temps le permet, le vapeur la Città di Piacere fera une excursion à Chioggia.
Départ de la rive des Esclavons à huit heures du matin ; retour à Venise à six heures du soir. Prix, pour chaque passager, trois livres. »

Note : On prononce à  peu près Kiodjia, et aussi plus doucement Kiodza (Chiozza) et Kiodzottes. Cette indication toutefois ne satisferait guère un Vénitien.

En rentrant à l’hôtel, je demandai à mes deux compagnes, ma femme et ma plus jeune fille, s’il leur plairait d’aller à Chioggia sur la Città di Piacere ? – Aucun obstacle.

Mais le lendemain, premier revers ! il pleuvait. La Città di Piacere restait attachée au rivage, sans souci de renouveler sa proposition pour un autre jour.
A déjeuner, nous étions silencieux. Notre hôte, informé de notre déconvenue, nous vint en aide : il ne paraissait pas avoir grande estime pour Chioggia, qu’il n’avait du reste jamais eu la curiosité de visiter, et dont il connaissait seulement les costumes par quelques scènes grotesques du carnaval de Venise.

« Tenez-vous vraiment à voir Chioggia? nous dit-il. Rien n’est plus facile. Qu’est-il besoin de navire à vapeur ? Chioggia n’est, en droite ligne, qu’à vingt-deux ou vingt-trois kilomètres de Venise. Un beau matin, montez en gondole : vous serez de retour pour dîner. Il vous en coûtera , pour quatre rameurs, quinze ou dix-huit livres. »

Un des jours suivants, au lever du jour, j’allai à la Piazetta, et à peine avais-je dépassé les colonnes de Saint-Théodore et du lion, que huit ou dix gondoliers accoururent.

« Chioggia ! » dis-je.

Le premier répondit : quarante livres; le deuxième, trente; un troisième, Matteo, qui nous avait plus d’une fois promenés par les canaux, me demanda vingt-cinq francs sans compter la bottiglia ou la bonne main, un franc par rameur. Je consentis.

« Per l’interno ? » observa Matteo.

Sans doute. Nous n’avons assurément nul désir de sortir de l’enceinte des lagunes et de naviguer en pleine mer. Ce qu’il nous faut, c’est un ciel pur et, sous la gondole, un miroir.

« Vous aurez le miroir ! » dit gaiement Matteo en consultant l’horizon.

Tant d’îles et d’objets divers défilaient avec rapidité sous nos regards que nous avions à peine le temps d’en demander les noms :
le Lazzaretto ; la Grazia, îlot où l’on fabrique la poudre ; San Seraglio ; San Lazaro ; San Clemente ; à gauche, le Lido et son église rouge , le Lazzaretto Vecchio ; à droite, au loin, Fusino où l’on va chercher l’eau douce ; Sacramento, hôpital d’aliénés, idée qui offusque au milieu de ces enchantements.
« Et cependant, dit une de mes compagnes, si l’on venait à sentir sa raison troublée, qu’aurait-on à désirer de mieux que de venir s’asseoir pour le reste de sa vie à l’une de ces grilles? »
– San Spirito, encore une poudrière ; mais comment tout énumérer ?

Extrait de : LE TOUR DU MONDE – Édouard Charton  – Volume XXVI -1873-2nd semestre – Pages 401-416

Parti sur une eau comme un miroir, Édouard Charton et sa compagnie essuyèrent une rude tempête lors du retour. « Tempo brutto ! » disent les vieux loups de mer.

De nos jours, vous pouvez aller de Venise à Chioggia par le vaporetto. Le village est également accessible par la route.

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