Aquarelles de Venise

Au siècle naissant, et jusque aux années folles, Venise est l’objet d’un tourisme, devenu mondial, de plus en plus important. De nombreux artistes américains, donc pas seulement des touristes, vinrent reproduire sur leurs toiles l’atmosphère et la splendeur de la cité lacustre. John Singer Sargent est, avec Turner l’aquarelliste qui a su le mieux décrire l’atmosphère unique de la Sérénissime.

Lors de sa longue carrière, Sargent a peint plus de deux mille aquarelles.

On remarquera ses centaines d’aquarelles de Venise, dont nombre d’entre elles sont réalisées sur une gondole.

Ses couleurs sont parfois extrêmement vives et un analyste remarque « Tout cela a l’intensité d’un rêve.« 

Evan Charteris écrit en 1927 : « Vivre avec les aquarelles de Sargent, c’est vivre avec un soleil captif, avec l’éclat d’un monde lisible et lumineux, le reflux des ombres et l’ambiante ardeur du midi.« 

Les fresques de Véronèse dans l’église San Sebastiano

En mars 1558, lorsque Veronese se prépare à travailler sur les fresques de la nef de San Sebastiano, il a un projet très précis qu’il a présenté au prieur Bernardo Torlioni.

Dans cet espace en forme de U, il va invoquer le saint à travers quelques exemples marquants de sa vie, mais d’une façon totalement différente de ce qui avait été fait jusqu’à présent, soit par Mantegna, ou Antonello. Veronese ne montrera pas, ici un Saint Sébastien criblé de flèches…

Sur le mur de gauche, trois archers, tirent leurs flèches en direction du saint. Et, lorsque nous sommes face à cette histoire qui nous est racontée, nous somme dans la trajectoire de tir des flèches.

Sur le mur à l’opposé, à droite, donc, le martyr apparait, entre des colonnes torses majestueuses.

Sur le mur de droite de l’espace du chœur, au dessus des sièges, un ample espace raconte la scène où, le jeune soldat que l’on croyait mort après le supplice des flèches affronte l’empereur Dioclétien. Après son supplice, Sébastien à été soigné par la pieuse Irène et a ainsi miraculeusement guéri. Il se présente donc d’un pas décidé devant l’empereur, pour lui reprocher ses persécutions injustes. en guise de preuve, il exhibe une des flèches qu’il a reçues.

En face, sur le mur de gauche, l’inévitable fin de l’histoire. Le supplice final ordonné par l’empereur qui a ordonné de jeter le cadavre dans le cloaque pour ne laisser aucune trace. La victime ligotée est sur le point d’être bastonné. Un trait de lumière céleste à déjà accaparé l’attention du Saint dont le regard est ravi. Sur la gauche, on devine une jeune femme, la pieuse Lucina qui recueillera les dépouilles du Saint pour les déposer dans les catacombes.

Cette façon de souligner la vocation essentiellement romaine de l’Église correspondait aux inclinaisons personnelles de Torlioni, qui avait été nommé vicaire général de l’ordre, directement par la pape Paul III, en 1539, avec comme mandat d’en réformer les constitutions et de remettre bon ordre dans les mœurs de l’institution religieuse.

Veronese et l’orgue de San Sebastiano

En octobre 1558, Bernardo Torlioni commanda l’orgue à Alessandro Visentin et sa caisse au maître Domenico da Treviso, qui s’engagea, dans le contrat, à suivre le dessin de Veronese.

Francesco da Firenze se chargea des sculpture, et Bartolomeo da Bologna réalisea les dorures. La structure de l’orgue devait faire le pendant au sépulcre gigantesque de l’archevêque Livio Podacataro, conçu par Jacopo Sansovino, que l’on réalisait alors sur le mur opposé.

Les vantaux, lorsqu’ils sont fermés, représentent, de façon solennelle, la Présentation de Jésus au Temple.

Ouverts, ils montrent alors une version originale de la Piscine Probatique. A droite, le paralytique guéri s’apprète à s’en aller, ainsi que lui commande le Christ.

A gauche, un gigantesque estropié s’est aperçu de se qui se passe en face et le montre du doigt, attirant ainsi l’attention, alors qu’un ange se précipite du ciel pour remuer les eaux.

Dans cette histoire qui est raconté par Veronese, on ne voit pas la piscine, c’est pour le maître une façon de souligner le miracle qui efface littéralement la magie de la religion païenne qui attribuait des pouvoirs aux eaux invisibles.

Gustav Klimt à Venise

Une extraordinaire exposition se tiendra à Venise, au Museo Correr, du 24 mars au 8 juillet, à l’occasion du cent cinquantième anniversaire de la naissance de Gustav Klimt.

Un siècle après sa participation exceptionnelle à la Biennale de Venise en 1910, Gustav Klimt revient dans la lagune en tant que protagoniste d’une extraordinaire exposition, qui se tiendra dans les salles du Musée Correr. Et ce sera là une formidable occasion de fêter le 150ème anniversaire de sa naissance (1862-1918).

Gustav Klimt est né le 14 juillet 1862 à Baumgarten dans la banlieue de Vienne en Autriche. Il est le second d’une famille de sept enfants, dont le père Ernest Klimt exerce le modeste métier d’orfèvre ciseleur, et dont la mère Anna Finster est chanteuse lyrique. Gustav Klimt démontre son réel goût pour les arts et pour la décoration, et entre dès 1876 à l’École des Arts Décoratifs de Vienne où il suit les cours de peinture du professeur Laufberger.

L’exposition, intitulée « Gustav Klimt sous le signe de Hoffmann et de la Sécession » présentera des tableaux, des dessins rares et précieux, des meubles et des bijoux raffinés, mais également des documents historiques intéressants, en témoignage de la genèse et l’évolution de l’œuvre de Klimt et de ceux qui avec lui donnèrent vie à la Sécession viennoise.

Dans les salles du Museo Correr, à côté des cycles déjà mentionnés, seront réunies pour la première fois Judith I et Judith II, mais aussi d’autres chefs-d’œuvre tels que la Dame à la cheminée et Les amants, Hermine Gallia et Le tournesol.

En témoignage de la force de l’influence de Klimt sur la culture figurative italienne de l’époque, le grand cycle décoratif de Vittorio Zecchin, Les mille et une nuits, ainsi que le tout autant extraordinaire Printemps de Galileo Chini seront exposés dans les salles du Palais Ca’ Pesaro

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