August von Siegen (c1850-?)

August von Siegen entre dans la catégorie des peintres de genre, d’architecture et védutiste.

On lui connaît de nombreuses vues de villes orientales dont l’architecture fantaisiste et hétéroclite semble indiquer qu’il n’ait jamais voyagé en Orient. Il faut compter, au moins, une dizaine de milliers d’€uros pour acquérir une de ses œuvres.

Jean-Baptiste Pigalle

Bruna Pigalle - Venise

Notre recherche a débuté avec ce tableau (désolés, nous n’avons pas trouvé de reproduction plus grande, si parmi nos lectrices et lecteurs, quelqu’un en possède une…)

Le marchand d’art l’attribuait à Jean-Baptiste Pigalle… or, si c’est un sculpteur célèbre, nous ne lui connaissions aucune peinture, ni aucun voyage à Venise dans sa biographie… Voilà un bien beau mystère à élucider !

Né dans une famille de maîtres charpentiers, Jean-Baptiste Pigalle, (né le 26 janvier 1714, Paris, mort le 21 août 1785, Paris) a commencé sa formation de sculpteur à l’âge de 18 avec Robert Le Lorrain, puis a étudié avec Jean-Baptiste Lemoyne. Son œuvre la plus célèbre est la statue Mercure attachant ses ailes (1744).

Jean Bapstiste Pigalle - Autoportrait - Musée du Louvres

Considéré comme un maître par ses contemporains, son œuvre est à la charnière des courants baroque et néo-classique. D’après une lettre de Diderot à sa femme fin octobre 1773, il est le parrain de la petite-fille de Diderot. En 1803, son nom est donné à une rue de Paris où il avait son atelier et à la place au bout de cette rue, et de là au quartier mondialement connu de Pigalle.

Nous lui avons tout de même, trouvé un lien avec Venise, un lien qui est une longue et étonnante histoire… on peut admirer, parmi ses œuvres, deux bénitiers qu’il fit pour l’église Saint-Sulplice, à Paris.

Bénitier donné à François Ier par la République de Venise, église Saint-Sulpice. Paris (VIème arrondissement), 1907. Photographie d'Eugène Atget (1857-1927). Paris, musée Carnavalet.

Or, pour réaliser ces bénitiers, il a utilisé deux tridacnes géants (Tridacna gigas) qui avaient été offerts par la ville de Venise au roi de France François 1er. Il s’agit du plus grand coquillage du monde : sa coquille peut mesurer 1,5 m et peser 250 kg. Elle ne possède pas de dessin concentrique (écaille). Ils doivent leur nom familier de bénitier à leur utilisation traditionnelle dans les églises catholiques pour contenir l’eau bénite aux portes d’entrée.

Un des deux bénitiers de Jean-Baptiste Pigalle.

A l’époque du roi François 1er, les relations entre Venise et la France sont très étroites, le roi entame le grand chantier de la Renaissance française, et l’influence de l’ambassadeur vénitien Marino Cavalli sera grande dans les choix artistiques du monarque. Dans le même temps, c’est Georges d’Armagnac qui est ambassadeur de François 1er à Venise (il sera peint par Le Titien, en compagnie de son secrétaire Guillaume Philandrier, mais c’est dans une autre histoire…)

Les cadeaux d’ambassade sont donc nombreux.

Gravure du XIXème : FRrançois 1er reçoit des ambassadeurs de Venise un Mmiroir en cadeau

En réalité, le tableau, départ de notre recherche, à été peint par Bruna Pigalle, née dans la vallée d’Aoste en 1933.

En 1960, elle a tenu sa première exposition personnelle, suivie par de nombreux autres, dans les plus importantes villes italiennes. Sa renommée s’est propagée à l’étranger. Elle a participé à plusieurs expositions à Paris, Londres, Helsinki, Bruxelles, Francfort, Zurich, Vienne, Tokyo et New York.

Bruna Pigalle a souvent peint des vues de la belle ville de Venise.

Les Duveneck boys

Né aux États-Unis de parents allemands, Frank Duveneck étudia la peinture à Munich de 1870 à 1873. Il y acquit une grande habileté technique, le sens des matières, des effets de lumière, qu’il utilisa par la suite dans ses tableaux de genre, ses portraits et ses décorations.

Malgré le succès remporté aux États-Unis (commençant avec une exposition à Boston en 1875), il retourna en Europe (1875-1888). Il s’établit à Munich en 1878 pour y fonder une école de peinture, puis à Florence et à Venise (à partir de 1879).

De nombreux élèves américains vinrent y travailler avec lui, les « Duveneck boys » : Willis Seaver Adams (1842-1921), John White Alexander (1856 – 1915), Otto Bacher (1856 – 1909), Joseph de Camp (1858 – 1923), Louis Ritter (1854-1892), HM Rosenberg (1858-1947), Julius Rolshoven (1858 – 1930), Theodore Wendel (1859-1932), Theodore Wores (1859 – 1939)…

Duveneck se lia alors avec John Henry Twachtman (1853 – 1902), John Singer Sargent (1856-1925) et James Abbott McNeill Whistler (1834 – 1903), travaillant l’eau-forte avec ce dernier à Venise (1880).

In Italy, the “Duveneck boys” were closely associated with James MacNeill Whistler and John Singer Sargent.

Sir Frank Brangwyn à Venise

Frank Brangwyn est né à Bruges, en Belgique, en 1867. Puis sa famille a déménagé à Londres en 1875 où il a fréquenté l’école jusqu’en 1879.

A l’âge de 15 ans, il a commencé à travailler pour le peintre William Morris en recevant une formation rudimentaire.

Petit à petit, c’est en autodidacte qu’il persévère dans son œuvre. Alors qu’il a trente ans, tandis que la Grande-Bretagne reste perplexe sur la façon de critiquer son travail, le reste du monde le considère déjà comme la définition de l’art moderne britannique.

En 1905, il est à Venise, comme le prouve cette photographie où il est en bas à droite, en compagnie d’Arthur Covey (au centre derrière) et sir Alfred East (à gauche) sur une gondole en train de dessiner.

De ce voyage dont nous savons (pour le moment) peu de choses, il nous reste quelques dessins, eaux-fortes et peintures…

Marco Basaiti

Marco Basaiti (~1470 – après 1530) est un peintre de l’école vénitienne, considéré comme le rival de Giovanni Bellini.

Originaire des Balkans, sa date exacte de naissance et celle de son arrivée à Venise ne sont pas connues. Il est, toutefois, mentionné à Venise entre 1496 et 1530, car il y travaille autour de 1496 dans l’atelier d’Alvise Vivarini.

Ses tableaux sont le plus souvent des sujet religieux mais il réalise aussi des portraits et il utilise des couleurs vives dans ses tableaux contrairement aux usages de l’époque.

Il termina la pala, avec Saint Ambroise et des saints de l’église des Frari, laissée inachevée par son maître, Alvise Vivarini, en 1503.

Dans ses premières œuvres, et plus encore dans ses deux grands retables de 1510 et de 1516 (Vocation des fils de Zébédée et Prière au jardin des Oliviers, actuellement à l’Accademia), l’influence de Bellini contribue à adoucir la plasticité précise et cristalline héritée du quattrocento.

Sa personnalité le porte à se rapprocher naturellement de la manière de Cima de Conegliano, tandis que l’on constate l’assimilation des idées nouvelles et même celles de Giorgione dans le lyrisme dont il imprègne ses paysages.

L’incendie d’un dépot d’huile à San Marcuola

Le 28 novembre 1789, un furieux incendie ravage le dépôt d’huile du Campiello del Tagiapiera proche de l’église San Marcuola.

Les journaux vénitiens « Il Nuovo Postiglione » et « Novelle del Mondo » nous laissent ce témoignage : « Accesosi fortuitamente in uno dei magazzini da olio, trascorse come torrente pel vicino canale ; distrusse d’un lato le case adiacenti lungo il campiello, le Colombine, ed il Volto Santo, e dall’altro tutto lo spazio tra il canale stesso ed il Campiello dell’Anconeta. Le case perdute furono circa 60, abitate da 140 desolate famiglie, tra le quali 50 composte da circa 400 indigenti.« 

Le feu a donc détruit tout un quartier entier, situé entre le campiello, le Colombine et le Volto Santo, jusqu’au campiello de l’Anconeta. Soixante maison furent totalement détruites, qui étaient occupées par 140 familles, dont 50 d’entre elles étaient des personnes indigentes.

Les entrepôts qui appartenaient à Giovanni Heilzelmann étaient remplis de 240.000 litres l’huile. Le feu à pris, en voulant dégeler l’huile, d’une lampe du plafond qui n’avait pas été éteinte.

Le doge, Ludovico Manin, a secouru les victimes en donnant 24.000 livres. Giulio Correr a donné, lui, 16.000 livres, tandis que Giulio Contarini donnait 5.000. La Società del Nobile Casino di S.Samuele participa à haiteur de 4.400 livres.

Ce feu est commémoré sur la façade des maisons appartenant à la confrérie del Volto Santo, au Ponte dell’Anconeta.

Fortement impressionné, Francesco Guardi fit deux tableau montrant le sinistre, l’un est à Venise à la Galleria dell’Accademia, l’autre, ci-dessous, et conservé à l’Alte Pinakotek Monaco di Baviera.

Antonio Ermolao Paoletti

Antonio Ermolao Paoletti (Venise, 8 mai 1834 – Venise, 13 Décembre 1912) était un peintre italien, considéré comme l’un des peintres les plus brillants macchiaioli vénitiens.

Il a fréquenté l’Académie des Beaux-Arts à Venise avec le sculpteur Antonio Dal Zotto et le peintre Edgar Chahine.

Ses peintures évoquent plus souvent des moments de la vie vénitienne. Avec une réelle simplicité et l’attention au détail, Paoletti aime dépeindre les activités commerciales de la ville, et ses œuvres sont marquées par une fréquentation régulière d’enfants.

Parmi les nombreuses fresques réalisées par le peintre dans le Veneto se distingue la toile du maître-autel de la paroisse de Melara, réalisée en 1863, qui représente Sant’Antonio, San Materno et la Madonna del Rosario avec l’enfant.

Dans le chœur de l’église de San Lazzaro, l’île vénitienne dédiée au saint, et la maison de l’ordre Mekhitariste, ont peut encore admirer deux kiosques en bois avec deux tableaux d’Ermolao Paoletti, représentant San Giovanni Battista et San Stefano premier martyr.

Антонио Паолетти — итальянский живописец, живший в Венеции и писавший в основном жанровые сцены из венецианской жизни. Родился в 1834 году. Умер в 1912 году.

Antonio Ermolao Paoletti (Venezia, 8 maggio 1834 – Venezia, 13 dicembre 1912) è stato un pittore italiano, considerato uno dei più brillanti pittori macchiaioli veneziani.

Frequentò l’Accademia di belle arti di Venezia insieme allo scultore Antonio Dal Zotto e il pittore Edgard Chahine.

I suoi quadri richiamano spesso e volentieri momenti di vita veneziana. Con sobrietà e attenzione ai particolari, Paoletti ama ritrarre le attività commerciali della città, con assidua presenza di fanciulli.

Tra i numerosi affreschi realizzati dal pittore in Veneto spicca la pala dell’altar maggiore della parrocchia di Melara, eseguita nel 1863, nella quale sono raffigurati Sant’Antonio, San Materno e la Madonna del Rosario col bambino.

En 2013, le Musée de l’Orangerie proposera une exposition :
Les Macchiaioli 1850-1877. Des impressionnistes italiens ?

Nel presbiterio della chiesa di San Lazzaro, nell’isola veneziana dedicata al santo, nonché casa madre dell’ordine mechitarista, sono collocate due edicole lignee con due dipinti di Ermolao Paoletti, raffiguranti S. Giovanni Battista e S. Stefano protomartire.

Clarence A. Gagnon

Clarence Gagnon naît le 8 novembre 1881 à Montréal.

En 1905 et 1906, un séjour à Venise lui fournit de beaux sujets à graver. Sa première série d’eaux-fortes obtient une mention honorable au Salon de la Société des artistes français.

Natif de Montréal, Clarence Gagnon entame ses études à l’Académie commerciale catholique où le peintre Ludger Larose l’initie au dessin. Il est encouragé dans cette voie par sa mère, alors que son père préférerait qu’il se destine, comme lui, à une carrière dans le commerce.

Clarence refuse de suivre les traces de son père et s’inscrit au Conseil des arts et manufactures où il sera l’élève d’Edmond Dyonnet et de Joseph Saint-Charles. Gagnon entre également à l’Art Association de Montréal dès 1897 où il suit l’enseignement de William Brymner. Il y a pour confrères Edward Finlay Boyd et A.Y. Jackson. Il participe également aux activités du Renaissance Club.

En décembre 1903, il vend 17 tableaux au marchand d’art James Morgan, ce qui lui permet d’aller à Paris.

Gagnon arrive à Paris en 1904. C’est à cette époque l’endroit idéal pour parachever sa formation. L’artiste rencontre à Paris son ami Boyd ainsi que plusieurs artistes québécois qui se rassemblent autour d’Hector Fabre; Alfred Laliberté, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté et Louis-Philippe Hébert. Il y fera également la connaissance de James Wilson Morrice.

Gagnon s’inscrit à l’Académie Julian, où il étudie sous Jean-Paul Laurens. Il ne restera à l’Académie que quelque temps à la fois en raison de désaccords avec Laurens et parce qu’il préfère apprendre son métier en peignant des paysages in situ. Les toiles de Gagnon de cette époque représentent les environs de Paris, ainsi que plusieurs scènes tirées de ses voyages, qui le mèneront en Bretagne, en Normandie, en Espagne, au Maroc, et en Italie. Boyd est son compagnon de voyage à plusieurs reprises. En plus de ces toiles, il réalise alors une série d’eaux-fortes.

… voir l’article sur le même sujet dans Mes Carnets Vénitiens

Sources :

Hélène Sicotte, Michèle Grandbois, Clarence Gagnon, rêver le paysage, Montréal, Éditions de l’Homme, 2006.

Giacomo Favretto, Venise au XIXème siècle

Venise au cours du dix-neuvième siècle se trouve dans une situation spécifique et très humiliante, sous la domination autrichienne, après les vicissitudes qui ont suivi la chute que la République de Venise en 1797 et les dégâts causés par Napoléon.

La grande tradition des paysagistes de la ville du XVIIIème siècle : Guardi et Canaletto, la présence de nombreux artistes européens, dont la moitié des plus grands intellectuels de l’Europe (Turner, Corot, Bonington) ont influencé le siècle. Les nouvelles idées picturales ont été introduites par de nombreux artistes de Lombardie et de Toscane après la révolution de 1848-49, tandis que Domenico Bresolin a enseigné une peinture inspirée directement de la nature.

L’union de l’Italie en 1866 est enfin la libération d’un cauchemar : Venise alors dans un situation dominée par pauvreté et désespoir commence à se reconstruire, année après année.

Les artistes les plus influents du XIXème siècle Venise ont connu des destins différents : Canova, Hayez, Favretto, Zandomeneghi, Ciardi, Nono, parce que jugés à un niveau culturel différent.

Giacomo Favretto est né à Venise le 11 Août 1849.

Fils de Domenico modeste charpentier, et d’Angela Brunello. Ses compétences en dessin ont été remarquées par le Conte Antonio de Zanetti et le peintre Gerolamo Astolfoni.

Malheureusement, grande était la misère dans la maison Favretto, et le jeune garçon devait gagner son pain. Il est etré en tant qu’apprenti dans une papeterie. Là, lors de pauses, il se plaisait à dessiner au crayon les portraits de personnes et les animaux, ou les profils de clients qui fréquentaient la papeterie. Ces esquisses ont été repérées un jour par Vincenzo Favenza, antiquaire, qui obtint du père du jeune homme l’autorisation de l’aider à suivre une formation artistique.

Il a rejoint l’atelier d’un petit peintre vénitien Francesco Vason, de qui il apprit les rudiments de la peinture et qui l’inscrit en 1864, l’Académie des Beaux-Arts où il eut comme professeurs Molmenti et Grigoletti.

C’est entre 1871 et 1874, qu’il affirme son art et construit d’agréables scènes domestiques, où il se montre plus attentifs aux valeurs et aux effets de l’ombre.

En 1873, il peint un chef-d’œuvre, “La lezione di anatomia”. Son meilleur travail de cette période est “I miei cari” en1874.

Pendant ce temps sa renommée commence à percer dans Venise : Boito écrit (1874): « Nei veneti ci sono due novellini eccellenti, Giacomo Favretto e Luigi Nono…« 

Puis il se consacre à l’étude de la grande tradition vénitienne, et sa peinture devient de plus en plus « réaliste » ce qui est déjà révélé dans “La sartoria” de 1876, tandis que le “Il sorcio” de 1878 montre une scène animée, expression d’un épisode populaire humoristique.

Giacomo Favretto
Il sorcio 1878

En 1879, il voyage avec Guglielmo Ciardi à Paris.

Beaucoup de ses peintures reproduisent la vie populaire de Venise : avec « El difeto xe nel manego » de 1881, un exemple de comédie méchante, avec « Il mercato di San Polo » de 1883 il nous offre un modèle incomparable de sa peinture claire et scintillante, dans « Susanna e i Vecchioni » et « Dopo il bagno » il nous transporte dans la poésie intime.

Giacomo Favretto
Il mercato di San Polo 1883

En 1884, il envoie à l’exposition de Turin cinq tableaux qui ont obtenu un énorme succès auprès des critiques et du public.

Au cours de cette période, il peignit des tableaux célèbres comme « El liston« , précieuse étude inspirée par le costume du XVIIIème siècle, « La zanze« , « La Nina« , « El me dise rossa mia« , « Caldo« , pour ne citer que les plus importants.

Il est mort le 12 juin 1887, à l’âge de trente-huit ans, de la fièvre typhoïde, alors que l’exposition à Venise en 1887 était un véritable triomphe pour lui.

Voir également dans Les merveilles de Danielle

Les Macchiaioli

Le mouvement pictural des Macchiaioli s’est développé à Florence durant la seconde moitié du XIXe siècle.

Le terme est donné en 1862 par un critique anonyme de la Gazzetta del Popolo qui a défini dans un sens péjoratif ces peintres (« tachistes », de l’italien macchia, en français « tache ») anti-académiques à l’origine, aux alentours de 1855, d’un renouveau vériste de la peinture italienne.

Маккьяйоли (итал. macchiaioli, от macchia — пятно) — группа итальянских художников, сформировавшаяся во Флоренции к началу 1860-х годов.

Le mouvement se propose de renouveler la culture picturale nationale. La poétique des Macchiaioli est vériste, en opposition au romantisme, au néoclassicisme et au purisme académique. Elle affirme que l’image du vrai est un contraste entre les taches de couleurs et le clair-obscur, obtenu au départ via une technique appelée « miroir noir » c’est-à-dire par l’utilisation d’un miroir noirci avec de la fumée permettant de rehausser les contrastes de clair-obscur dans le tableau. Cette technique synthétique était utilisée par les peintres historiques pour esquisser leurs tableaux, mais elle était ensuite complètement masquée par le travail final, qui ne devait pas laisser voir de trace de la main. Ces artistes prônent une « observation scrupuleuse et exacte des formes infinies et des caractères du monde contemporain ».

Comme les impressionnistes (les spécialistes se questionnent encore sur l’antériorité ou la postérité du mouvement italien par rapport au mouvement français), les Macchiaioli accordent une importance prépondérante au paysage, bien qu’ils aient aussi exécutés des œuvres représentant des scènes de la vie bourgeoise ou de l’histoire contemporaine de l’Italie, et à la pratique en plein air. La peinture contrastée qu’ils développent ainsi crée un style puissant, qualifié alors de « puriste » par les artistes eux-mêmes.

Leur lieu de réunion était le Caffè Michelangiolo de Florence.

Le groupe d’artistes se forme aux alentours de 1855, mais c’est à partir de 1866 seulement que le Caffè Michelangiolo devient leur lieu de réunion. Edgar Degas les rencontre à Florence entre 1856 et 1860 lors de son voyage en Italie, et s’intéresse à leur travail. À leur tour, les Macchiaioli font des séjours à Paris à partir de 1870. Mais c’est également à partir de cette date que le groupe se disperse. Leur peinture ne fut découverte en France qu’à partir de 1978, à l’occasion d’une exposition qui leur est consacrée. Cette peinture fut également d’une importance capitale pour les cinéastes italiens, tels que Luchino Visconti et Mauro Bolognini en particulier, qui y trouvèrent une inspiration iconographique et un langage de l’image particulier.

Название было придумано неизвестным журналистом издания «Gazzetta del Popolo» и первоначально несло пренебрежительный оттенок, однако позже стало обозначать свободную манеру письма яркими цветовыми пятнами. В школу маккьяйоли входили живописцы Телемако Синьорини, Одоардо Боррани, Джованни Фаттори, Серафино Де Тиволи, Сильвестро Лега, Джузеппе Аббати, Федерико Дзандоменеги, скульптор Адриано Чечони и другие. Местом встреч художников было флорентийское кафе «Микеланджело», сохранившееся до наших дней. Почти все представители маккьяйоли в прошлом были участниками национально-освободительного движения под руководством Гарибальди. Они противопоставляли застылому академизму и отвлеченной литературности непосредственную связь своего искусства с современностью. Тематика работ маккьяйоли — это эпизоды войны за независимость, портреты её участников, жанровые сцены, пейзажи. Они часто работали на пленэре. Для произведений маккьяйоли характерны жизненность, лаконизм, намеренная случайность композиции, а также свободное сочетание сочных цветовых пятен. Маккьяйоли оказали большое влияние на всю итальянскую живопись конца XIX века. К 1880-м годам движение распалось, а ряд членов группы (Дж. Де Ниттис, Ф. Дзандеменеги) обратились к импрессионизму.

Le Musée de l’Orangerie leur consacrera une exposition en 2013 (nous vous en reparlerons)

Bibliographie

  • Fanette Roche-Pézard, Bois, boîtes et talismans : à propos des Macchiaioli : essai sur une pratique picturale italienne et française, 1960-1890, Paris, Musée-galerie de la Seita, 1997
  • (fr) Nicole Tuffelli, L’art au XIXe siècle (1848-1905), Larousse, Paris février 2008, 143 p. (p. 55-57) ISBN 978-203-583964-0
  • The Macchiaioli, Broude Norma, New Haven (1987)
  • Steingräber, E., & Matteucci, G. (1984). The Macchiaioli: Tuscan Painters of the Sunlight : March 14-April 20, 1984. New York: Stair Sainty Matthiesen in association with Matthiesen, London. OCLC 7033747
  • Turner, J. (1996). Grove Dictionary of Art. USA: Oxford University Press. ISBN 0-19-517068-7
  • T. Panconi, Antologia dei Macchiaioli, la trasformazione sociale e artistica nella Toscana di metà 800, Pisa, 1999.
  • T. Panconi, I Macchiaioli, dipinti inediti o poco conosciuti, Pisa, 1999.
  • T. Panconi, Il Nuovo dopo la Macchia, origini e affermazione del Naturalismo toscano, Pisa, 2009.
  • Piero Bargellini, Caffè Michelangiolo, Vallecchi editore, Firenze, 1944.

Venise à Chambord… et au Louvre.

Un dimanche après-midi pluvieux, en parcourant les blogs dont le sujet est Venise, nous avons trouvé, sur « Album Vénitien » un blog écrit par la même auteur que les « Carnets vénitiens » un énigme à propos d’un tableau que chacun peut admirer au château de Chambord.

Deux blogs que nous vous invitons à découvrir…

Quand à l’énigme, bien entendu, nous avons la réponse…

« Je ne suis pas parvenue à décrypter la petite plaque… le nom du peintre m’échappe.
Par contre, je ne crois pas me tromper en écrivant qu’il s’agit là d’une représentation de la Regata Storica.« 

Effectivement, le château de Chambord possède dans ses collections, un tableau datant de 1840, peint par Lancelot-Théodore comte Turpin de Crissé. Cette huile sur toile a pour titre « Vue du Rialto à Venise » (huile sur toile de 128 x 179).

Il s’agit d’une vue du grand canal avec la régate offerte à Venise pour le couronnement de l’Empereur d’Autriche, François Joseph Ier de Habsbourg-Lorraine. Sur le Grand Canal, le canot impérial, garni d’une tente bleue, s’avance au deuxième plan, se dirigeant de droite à gauche et suivi de gondoles. A droite et à gauche, gondoles et barques de pêche.

Le cadre à été fourni en 1842. Ce tableau, offert par l’artiste au comte de Chambord, à été, ensuite acquis par l’État avec le fonds du château en 1930. Sur la plaque, on peut lire les inscriptions : « Légué à Mgr le cte de Chambord par M. le cte Tupin de Crissé » « Venise 1888. »

Nous vous proposons notre propre reproduction ci-dessous :

Il existe, au Musée des Beaux-Arts de Nantes, une seconde version du même évènement, peinte en 1848 (huile sur toile de 97 x 130 cm) :

« Quel roman que ma vie !« 

Lancelot-Théodore Turpin de Crissé (1782-1859), qui appartenait à l’une des plus anciennes familles d’Anjou, traversa sans trop d’encombre les tempêtes de la Révolution, puis devint chambellan de l’impératrice Joséphine, qui collectionna assidûment ses œuvres. Haut-responsable des Beaux-Arts sous la Restauration, il resta fidèle aux Bourbons et devint même le chambellan de Charles X. Ce grand collectionneur d’antiques et de curiosités, ami d’Ingres et admirateur de Girodet, fut aussi l’un des peintres paysagistes les plus doués et les plus admirés de sa génération, à l’égal de Joseph-Xavier Bidauld et Jean-Victor Bertin. De la Suisse à l’Italie, de Sion à Venise en passant par Naples, les paysages de cet héritier du classicisme possèdent un souffle déjà romantique.

En 1861, le peintre Guillaume Bodinier avait légué à la ville d’Angers le Logis Pincé afin d’y disposer les collections de son ami dont la sépulture se trouve au Père-Lachaise, division 10.

Le musée du Louvre possède deux peintures de lui : une Vue d’une partie du palais ducal et de la Piazzetta à Venise et un Paysage au torrent avec daims attaqués par des loups, ainsi que de nombreux dessins.

Nous avons également connaissance d’un autre tableau de cet artiste, qui est dans une collection privée. C’est une Préparation des festivités campo San Giovani e Paolo, avec la statue équestre du Colleoni (huile sur toile de 96 x 128 cm).

John White Alexander

Il commença sa carrière en 1875 comme illustrateur au Harper’s Weekly avant de partir pour l’Europe (1877), étudiant avec le maître à Munich et Polling puis en Italie, où il fut, à Venise,  l’un des « Duveneck boys » avec : Joseph DeCamp,  Twatchtman, Otto Bacher et Julius Rolshoven.

Il se lia avec Whistler, dont l’influence sur son style est manifeste. C’est alors en effet qu’Alexander évolue d’une matière épaisse, empâtée, vers une touche plus fine et une couleur plus étale. De retour aux États-Unis en 1881, il continua à travailler pour le Harper’s, et devint parallèlement un portraitiste renommé (série des contemporains célèbres pour le Century Magazine, 1886 ; Walt Whitman, 1886-1899, New York, Metropolitan Museum).

Il habita Paris de 1890 à 1901, fréquentant Rodin, H. James, O. Wilde ou Mirbeau, et y fut en contact avec le Symbolisme et l’Art nouveau (Isabelle et le pot de basilic, 1897, Boston, M. F. A.).

Alexander revint s’établir à New York en 1901, où il jouit d’une réputation considérable, due en partie aux peintures murales exécutées à la bibliothèque du Congrès de Washington (1895-96) et au Carnegie Institute de Pittsburgh (1905-1915). Élu à la N. A. D. en 1902, il en fut le président à partir de 1909.

He started out in America producing pencil portraits for a photographer, then worked as an illustrator. Taking a study trip in 1877, he visited London, Paris, Munich and Polling in Upper Bavaria, attending Frank Duveneck’s school with the Duveneck boys. He went on to Venice and Florence, where he stayed until l881. Returning to New York, he became famous as a portrait artist. He moved to Paris in 1891 but often returned to America.

Si nous n’avons trouvé aucune toiles de son passage à Venise, il nous a laissé de nombreuses illustrations de la mode vestimentaire de son temps.

Voir aussi d’autres peintures ici

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