Giacomo Favretto, Venise au XIXème siècle

Venise au cours du dix-neuvième siècle se trouve dans une situation spécifique et très humiliante, sous la domination autrichienne, après les vicissitudes qui ont suivi la chute que la République de Venise en 1797 et les dégâts causés par Napoléon.

La grande tradition des paysagistes de la ville du XVIIIème siècle : Guardi et Canaletto, la présence de nombreux artistes européens, dont la moitié des plus grands intellectuels de l’Europe (Turner, Corot, Bonington) ont influencé le siècle. Les nouvelles idées picturales ont été introduites par de nombreux artistes de Lombardie et de Toscane après la révolution de 1848-49, tandis que Domenico Bresolin a enseigné une peinture inspirée directement de la nature.

L’union de l’Italie en 1866 est enfin la libération d’un cauchemar : Venise alors dans un situation dominée par pauvreté et désespoir commence à se reconstruire, année après année.

Les artistes les plus influents du XIXème siècle Venise ont connu des destins différents : Canova, Hayez, Favretto, Zandomeneghi, Ciardi, Nono, parce que jugés à un niveau culturel différent.

Giacomo Favretto est né à Venise le 11 Août 1849.

Fils de Domenico modeste charpentier, et d’Angela Brunello. Ses compétences en dessin ont été remarquées par le Conte Antonio de Zanetti et le peintre Gerolamo Astolfoni.

Malheureusement, grande était la misère dans la maison Favretto, et le jeune garçon devait gagner son pain. Il est etré en tant qu’apprenti dans une papeterie. Là, lors de pauses, il se plaisait à dessiner au crayon les portraits de personnes et les animaux, ou les profils de clients qui fréquentaient la papeterie. Ces esquisses ont été repérées un jour par Vincenzo Favenza, antiquaire, qui obtint du père du jeune homme l’autorisation de l’aider à suivre une formation artistique.

Il a rejoint l’atelier d’un petit peintre vénitien Francesco Vason, de qui il apprit les rudiments de la peinture et qui l’inscrit en 1864, l’Académie des Beaux-Arts où il eut comme professeurs Molmenti et Grigoletti.

C’est entre 1871 et 1874, qu’il affirme son art et construit d’agréables scènes domestiques, où il se montre plus attentifs aux valeurs et aux effets de l’ombre.

En 1873, il peint un chef-d’œuvre, “La lezione di anatomia”. Son meilleur travail de cette période est “I miei cari” en1874.

Pendant ce temps sa renommée commence à percer dans Venise : Boito écrit (1874): « Nei veneti ci sono due novellini eccellenti, Giacomo Favretto e Luigi Nono…« 

Puis il se consacre à l’étude de la grande tradition vénitienne, et sa peinture devient de plus en plus « réaliste » ce qui est déjà révélé dans “La sartoria” de 1876, tandis que le “Il sorcio” de 1878 montre une scène animée, expression d’un épisode populaire humoristique.

Giacomo Favretto
Il sorcio 1878

En 1879, il voyage avec Guglielmo Ciardi à Paris.

Beaucoup de ses peintures reproduisent la vie populaire de Venise : avec « El difeto xe nel manego » de 1881, un exemple de comédie méchante, avec « Il mercato di San Polo » de 1883 il nous offre un modèle incomparable de sa peinture claire et scintillante, dans « Susanna e i Vecchioni » et « Dopo il bagno » il nous transporte dans la poésie intime.

Giacomo Favretto
Il mercato di San Polo 1883

En 1884, il envoie à l’exposition de Turin cinq tableaux qui ont obtenu un énorme succès auprès des critiques et du public.

Au cours de cette période, il peignit des tableaux célèbres comme « El liston« , précieuse étude inspirée par le costume du XVIIIème siècle, « La zanze« , « La Nina« , « El me dise rossa mia« , « Caldo« , pour ne citer que les plus importants.

Il est mort le 12 juin 1887, à l’âge de trente-huit ans, de la fièvre typhoïde, alors que l’exposition à Venise en 1887 était un véritable triomphe pour lui.

Voir également dans Les merveilles de Danielle

2 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. soso
    Jan 17, 2014 @ 21:42:55

    Bonjour,
    J’ai vu un tableau de Favretto.Il s’agit du SOTTOPORTICO SURIANA.
    Je pense que c’est l’original car il a été trouvé en bord de mer au Maroc dans les années 70 par mon beau père avec son père dans sa jeunesse.Depuis il est accroché dans son salon sans même s’être rendu compte que c’est un tableau de valeur.
    Je souhaite savoir quelles sont les procédures pour les ouevres d’art trouvés.
    Et si vous avez des estimations car bien sur c’est ce que l’on va en tiré qui nous intéresse.
    Et des adresses de professionelles serieux…

    Cdlt

  2. oliaiklod
    Jan 17, 2014 @ 22:06:42

    Le sottoportico Suriana aux Tolentini est représenté dans une œuvre de Giacomo Favretto In attesa degli sposi de 1879.
    Votre tableau pourrait être un des travaux préparatoires. Le seul conseil que nous pouvons vous donner serait de vous rapprocher des experts du Museo de l’Accademia. http://www.gallerieaccademia.org/

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