Venise à Chambord… et au Louvre.

Un dimanche après-midi pluvieux, en parcourant les blogs dont le sujet est Venise, nous avons trouvé, sur « Album Vénitien » un blog écrit par la même auteur que les « Carnets vénitiens » un énigme à propos d’un tableau que chacun peut admirer au château de Chambord.

Deux blogs que nous vous invitons à découvrir…

Quand à l’énigme, bien entendu, nous avons la réponse…

« Je ne suis pas parvenue à décrypter la petite plaque… le nom du peintre m’échappe.
Par contre, je ne crois pas me tromper en écrivant qu’il s’agit là d’une représentation de la Regata Storica.« 

Effectivement, le château de Chambord possède dans ses collections, un tableau datant de 1840, peint par Lancelot-Théodore comte Turpin de Crissé. Cette huile sur toile a pour titre « Vue du Rialto à Venise » (huile sur toile de 128 x 179).

Il s’agit d’une vue du grand canal avec la régate offerte à Venise pour le couronnement de l’Empereur d’Autriche, François Joseph Ier de Habsbourg-Lorraine. Sur le Grand Canal, le canot impérial, garni d’une tente bleue, s’avance au deuxième plan, se dirigeant de droite à gauche et suivi de gondoles. A droite et à gauche, gondoles et barques de pêche.

Le cadre à été fourni en 1842. Ce tableau, offert par l’artiste au comte de Chambord, à été, ensuite acquis par l’État avec le fonds du château en 1930. Sur la plaque, on peut lire les inscriptions : « Légué à Mgr le cte de Chambord par M. le cte Tupin de Crissé » « Venise 1888. »

Nous vous proposons notre propre reproduction ci-dessous :

Il existe, au Musée des Beaux-Arts de Nantes, une seconde version du même évènement, peinte en 1848 (huile sur toile de 97 x 130 cm) :

« Quel roman que ma vie !« 

Lancelot-Théodore Turpin de Crissé (1782-1859), qui appartenait à l’une des plus anciennes familles d’Anjou, traversa sans trop d’encombre les tempêtes de la Révolution, puis devint chambellan de l’impératrice Joséphine, qui collectionna assidûment ses œuvres. Haut-responsable des Beaux-Arts sous la Restauration, il resta fidèle aux Bourbons et devint même le chambellan de Charles X. Ce grand collectionneur d’antiques et de curiosités, ami d’Ingres et admirateur de Girodet, fut aussi l’un des peintres paysagistes les plus doués et les plus admirés de sa génération, à l’égal de Joseph-Xavier Bidauld et Jean-Victor Bertin. De la Suisse à l’Italie, de Sion à Venise en passant par Naples, les paysages de cet héritier du classicisme possèdent un souffle déjà romantique.

En 1861, le peintre Guillaume Bodinier avait légué à la ville d’Angers le Logis Pincé afin d’y disposer les collections de son ami dont la sépulture se trouve au Père-Lachaise, division 10.

Le musée du Louvre possède deux peintures de lui : une Vue d’une partie du palais ducal et de la Piazzetta à Venise et un Paysage au torrent avec daims attaqués par des loups, ainsi que de nombreux dessins.

Nous avons également connaissance d’un autre tableau de cet artiste, qui est dans une collection privée. C’est une Préparation des festivités campo San Giovani e Paolo, avec la statue équestre du Colleoni (huile sur toile de 96 x 128 cm).

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