Les mystères de Venise

A Venise, dès le milieu du XVème siècle, les nobles et les riches se faisaient précéder, dans les cali, par une servante munie d’une lanterne appelé « Codega ».

Loin de l’agitation du Carnaval dans les lieux touristiques, ce spectacle itinérant vous fera découvrir des aspects insolites de Venise, et des histoires étonnantes de la vie quotidienne dans la république. Votre guide, dans l’obscurité vénitienne sera un des acteurs de la compagnie de théâtre Patakin, qui vous conduira à travers les méandres des ruelles, découvrir, en autres choses, comme le diable a pu passer à travers le mur d’une maison, en vous montrant la trace toujours présente de son passage.

Chemin faisant, vous rencontrerez Giacomo Casanova, bien entendu, Cecilia Zen tron, le spectre du Levantino, et une « Vergine » plutôt particulière… le parcours dure une heure.

Prix
Adultes 29,00 €uros
Tarif réduit 15.00 €uros pour les enfants de 12 à 18 ans
Gratuit jusqu’à 12 ans

Le samedi 4 février, pour le Carnaval des vénitiens, les visites se feront en italien uniquement, à 12:30 – 14:00 – 15:30 – 17:00 heures. Le point de départ se fera aux fontaines de vin.

Pendant le Carnaval, du 11 au 21 février, des visites seront organisées chaque jour, départ depuis la billetterie de la piazza, en italien, anglais et français, selon le rythme suivant :

11.00 Français
11.30 Italiano
12.00 English
12.30 Italiano
14.00 Italiano
14.30 English
15.00 Français
15.30 Italiano
16.00 English
16.30 Français
17.00 Italiano
17.30 Italiano

Pour plus d’informations, tél : 041 309 0077

Économisez 2 €uros par personne grâce à notre lien de réservation en ligne.

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Nous mettons régulièrement à jour notre “Agenda du Carnaval de Venise 2012” avec les informations qui nous parviennent chaque jour. Ne manquez pas de le surveiller pour tout savoir des nouveautés au programme et des bons plans pour vos soirées et vos journées…

Bepi del Giasso

Nous sommes à la fin du mois de février 1907, et un jeune homme de 28 ans débarque à Venise. Il a fui la Russie du Tsar en s’embarquant clandestinement dans le port d’Odessa, aidé par des amis anarchistes, à bord d’un cargo transportant du grain qui se rendait à Ancona. Puis, de là, il a gagné Venise. . Tout naturellement, ce sont ces mêmes anarchistes vénitiens avec qui il va chercher à se lier rapidement.

Habitué à la vie d’opposant politique et à la clandestinité, nul ne saura sa véritable identité. A Venise, il sera « Bepi del Giasso ». « Bepi » car c’est le diminutif de Joseph et « del giasso » (de la glace) car il vient d’un pays froid d’une terre dont l’imaginaire veut qu’elle soit perpétuellement gelée (Giuseppe del ghiaccio).

On l’aide à lui trouver un travail. il sera portier dans un hôtel, au « Roma e Pace di Ancona » mais, timide, d’une nature renfermée, ce travail ne lui convient guère.

Alors, ses camarades le présentent à l’abbé général de San Lazzaro degli Armeni, Ignazio Ghiurekian qui va apprécier les connaissances en arménien du jeune homme et sa culture religieuse, puisqu’il a fait des études théologiques à Gori et au séminaire de Tifis. Le jeune homme est donc capable de servir la messe selon le rite orthodoxe.

Bepi del Giasso trouve donc un asile au monastère San Lazario où les arméniens décidèrent de le prendre comme gardien. Tout allait bien jusqu’au jour où on lui proposa de sonner les cloches. Il y eût alors une vive altercation entre le jeune géorgien et le moine qui sonnait les cloche selon la règle latine. Bepi insistant pour les faire sonner selon le rite orthodoxe. Pendant quelques semaines, ce différent à créé une certaine agitation et un climat lourd dans la petite île. Le père général a donc demandé à Bepi de choisir : s’il voulait rester dans cette île qui lui avait donné l’hospitalité, il devait accepter les règles de la congrégation et demander son admission dans la Communauté en tant que novice.

Le géorgien fit un autre choix et quitta Venise. Toujours clandestinement il gagna la France, Paris, puis se rendit en Grande-Gretagne pour le congrès du Parti Social Démocrate. Puis il gagna la Finlande, et par Baku rentra en Russie depuis la Sibérie. Le temps était venu de la révolution, pour Bepi, dont le véritable patronyme était Joseph Vissarionovich Djugashvili, plus connu sous son autre pseudonyme : Staline.

Certains disent que tout ceci n’est qu’une légende, et que jamais Staline n’a sonné les cloches dans la lagune de Venise. Raffaele K. Salinari, lui, a écrit un livre avec cette histoire.

Raffaele K. Salinari
Stalin in Italia ovvero “Bepi del giasso”
ed. Ogni uomo è tutti gli uomini, Bologna, 2010
3,50 €uros

Sur les traces de Giacomo… Mlle Blasin

En janvier 1769, Casanova passe une dizaine de jours à Montpellier. Dans Histoire de Ma vie, il consacre plusieurs pages à ce séjour. Comme toujours, plus que la bonne chère et les talents des comédiens attachés au théâtre de la ville, c’est encore et toujours « l’odor di femina » qui guide ses pas.
Ainsi, il va retrouver à Montpellier, une jeune femme, qu’il nomme « La Castel Bajac » et dont l’itinéraire, pour le moins singulier, à déjà croisé le sien par deux fois… à Londres, en 1763, à Liepzig et Dresde ensuite, en 1766. Dans cette dernière ville, ils ont eu une aventure amoureuse qui a laissé à Giacomo Casanova un souvenir impérissable.

Celle que notre intrépide aventurier décrit comme « une des pus jolies femmes de toute la France » est restée longtemps une inconnue, désignée par Casanova comme « La Castel Bajac » ou, « Mademoiselle Blasin, marchande de modes et de dentelles »…

Affiche de l'exposition Casanova Forever

Londres, 1763.

En juin 1763, lorsqu’il arrive à Londres, Casanova a trente-huit ans et personne ne sait vraiment le véritable motif de son voyage. De  France, il a amené avec lui le jeune Joseph Pompeati, le fils de Teresa Imer, ancienne chanteuse et maîtresse de Casanova une dizaine d’année plus tôt. Bientôt il fait la connaissance de Pauline, une jeune et belle portugaise de haut lignage, réfugiée à Londres. Leur relation durera presque un mois, où Casanova connaît un bonheur sans nuage. Un courrier venu du Portugal met fin à l’idylle, obligeant la belle à rentrer.

Giacomo Casanova vient de perdre la tendre Pauline. Lord Pembroke, ami de Goudar et de Martinelli, gentilhomme immensément riche, amateur de belles femmes, l’invite au jeu avec une compagnie d’une douzaine d’amis, lui promettant la compagnie d’une française d’une grande beauté.

« L’aimable Française joue t’elle aussi ?
– Elle non mais bien son mari. Il se fait appeler le comte Louis de Castel Bajac
– Un Gascon ?
– Oui
– Grand sec le teint fortement basané et marqué de la petite vérole ?
– Tout juste. Je suis charmé que vous le connaissiez. Son épouse n’est elle pas réellement très jolie ?
– Je ne puis le savoir car il y a déjà six ans que j’appris à connaître cet homme et alors il n était point marié »…

L’homme qui se fait appeler comte de Castel Bajac arrive, accompagné d’un autre individu, maigre, qui est présenté comme le comte de Schwerin, neveu du feld maréchal mort au champ d’honneur. Un autre des invités, le général anglais Bek parle alors de la bataille qui vit mourir le héros. Il semble pourtant que le jeune prétendue comtesse soit la maitresse du prussien.
… Milord s’empara alors de la Comtesse, et commence à la lutiner alors que Castel Bajac et Schwerin font mine de ne rien voir, et que la belle ne semble pas le moins du monde en prendre ombrage. En regardant cette dame Casanova évalue ses appâts en connaisseur, il trouve d’ailleurs qu’elle ne peut soutenir la comparaison avec sa chère Pauline. « Plus blanche que celle ci puisqu’elle était blonde mais plus petite et sans un seul trait dans le visage qui portât le caractère de la dignité ou de la grâce cette dame ne fit pas sur moi la moindre impression. Ainsi adieu les consolations que semblaient me promettre les éloges de Milord. Lorsque lord Pembroke me présenta la dame et ses deux cavaliers Castel Bajac m’embrassa de la manière la plus amicale »…

Un rire désagréable la désavantage « c’est un grand malheur pour une jolie femme que le rire l’enlaidisse ».

Liepzig, 1766

Casanova rentre d’un voyage en Russie et en Pologne, le bras toujours en écharpe après son duel avec la comte Branicky et à peine guéri d’une infection par le gonocoque contractée à Dresde auprès de la jeune maton. Il a décidé de se rendre à Liepzig, pour le foire de la saint-Michel.

La jolie Castel Bajac est à Liepzic avec Schwerin, pendant la foire, au même moment que Casanova. Un des derniers jours de la foire il la voit, elle lui raconte alors que Schwerin vient d’être jeté en prison pour une fausse lettre de change qu’il a fait escompter. Depuis trois ans qu’ils ont quitté l’Angleterre, il ne s’est occupé que de friponneries et vols en tous genre, trompant sans cesse et obligé de fuir la police en permanence. La belle montpellieraine se retrouve à présent, seule, sans un sou, sans aucun bien matériels qui lui ont été confisqués par son hôte en gage et demande à Casanova de l’aider à libérer son amant.
« Qu’il s’arrange lui répondis je il a failli me conduire moi même à la potence avec ses faux billets de banque. Quant à vous je prends part à votre infortune et cela au point que je vous engage à m’accompagner demain à Dresde où je promets de vous donner trois cents écus aussitôt que le sort de cet infâme sera décidé »...

Drezde, 1766

La poverina qui s’est aperçue de l’émotion qui commence à gagner Casanova luis raconte alors sa vie.

Marié à un apothicaire de Montpellier, Castel Bajac l’a enlevée par félonie et l’a obligée à le suivre en Angleterre où il lui a fait connaitre Schwerin qui est devenu son amant. Elle affirme n’avoir jamais aimé ce dernier qui lui a, en prime laissé, en souvenir une vérole qui l’infecte à présent.

Dès leur arrivée à Dresde, il la confie aux bons soins d’un chirurgien dont il a eu auparavant l’occasion d’apprécier lui-même le talent. Pendant sa convalescence, il fait visiter à sa compagne le ville de Stanislas-Auguste, roi de Pologne, la présentant sous le nom de « comtesse de Blasin » et lui présente même Zaneta, sa mère. Lorsque la guérison de la belle est certaine, elle se donne à son sauveur.

Aucun des deux n’ignore que cette aventure est sans lendemain. Casanova, depuis longtemps, projette un voyage au Portugal. La jeune femme rêve de retourner à Montpellier, tenter de reconquérir le cœur de son apothicaire de mari. il se mettent en route, séjourne quatre jours à Prague, où Casanova retrouve La Caroli (Teresa Bellino) engagée comme chanteuse à l’Opéra.

Ils arrivent ensuite à Vienne le jour de Noël.

Vienne, 1766

La belle montpelliéraine est cette fois inscrite à l’auberge sous le nom de « Mlle Blasin, marchande de mode ». Malgré les précautions qu’il ont prises, ils ne tardent pas à être victimes des « commissaires de chasteté » de la pudibonde Marie-Thérèse.

« J’allai loger au Bœuf Rouge. Mademoiselle Blasin passant pour une marchande de modes prit une chambre et moi une autre ce qui ne m’empêcha pas d’aller lui offrir mes hommages. Dès le lendemain matin à huit heures deux individus entrèrent dans la chambre de Mademoiselle à l’instant même où nous déjeunions.
– Qui êtes vous ? lui demanda l’un d’eux.
– Je me nomme Blasin.
-Et qui est ce Monsieur ?
– Demandez le lui vous même.
– Que faites vous à Vienne ?
Je prends du café au lait comme vous voyez.
– Si Monsieur n’est pas votre mari vous avez à quitter Vienne dans les vingt quatre heures
– Monsieur est mon ami et je ne partirai d ici que lorsqu il me plaira à moins cependant qu on ne m y force.
– Fort bien. Nous savons que Monsieur occupe une autre chambre mais cela ne fait rien.
Là dessus l un des deux sbires entra dans ma chambre. Je le suivis et lui demandai ce qu il cherchait.
– Je veux voir votre lit il n est pas défait vous avez couché ailleurs.
– Que vous importe et que signifie donc ce honteux espionnage ?
Il rentra dans la chambre de mademoiselle Blasin et un moment après les deux sbires s éloignèrent en réitérant l’ordre de partir dans les vingts quatre heures. Je dis à mademoiselle Blasin de s’habiller d’aller trouver sur le champ l’ambassadeur français et de l’instruire de ce qui venait de se passer. Je lui conseillai surtout de conserver le nom de Blasin, de se dire non mariée et marchande de modes et de déclarer qu’elle attendait une occasion pour se rendre à Strasbourg de là à Lyon et enfin à Montpellier »…

Le 30 décembre 1766, la jeune femme prend place dans la diligence qui va l’emmener vers le sud. Pour la deuxième fois de sa vie, Casanova à payé le voyage de retour.

« Ainsi malgré cette indigne police je passai avec Mademoiselle Bîasin tout le temsp que nous restantes ensemble à Vienne. Je voulus lui donner cinquante louis mais elle n’en accepta que trente en m’assurant que cette somme lui suffisait pour atteindre Montpellier ».

Montpellier, 1769

Après avoir passé six semaines en prison à cause d’une aventure avec la belle Nina Bergonzi, Casanova revient en France après un séjour d’un an en Espagne.

Il prends son temps et progresse par petites journée, Narbonne, Béziers, Pézenas, Montpellier, enfin, où il s’installe à l’auberge du Cheval-Blanc, rue de la Saunerie, une des meilleure de la ville.

« Je désirais vivement retrouver la Castel Bajac, beaucoup plus pour me réjouir de son état prospère ou pour partager avec elle le peu que je possédais que dans l’espoir de renouveler nos anciennes liaisons, mais je ne savais comment faire pour la découvrir. Je lui avais écrit sous le nom de Madame Blasin mais elle n avait point reçu ma lettre parce que c’était un nom en l’air qu’elle s’était donné et qu’elle ne m’avait point confié son nom véritable ».

Sachant que le mari de la belle jeune femme était pharmacien, il mène son enquête en prenant soin de ne pas lui porter tord. Il se présente sous prétexte d’avoir besoin de drogues peu communes pour des expériences. Entre en conversation à propos des différences sur la pratiuqe de l’exercice pharmaceutique dans les divers pays qu’il avait traversé.

« Enfin mon stratagème me réussit le troisième jour. Je reçus de mon ancienne amie un billet qui me disait qu’elle m avait vu parler à son mari dans son officine et elle me priait d’y revenir à telle heure… Elle terminait son billet par ces mots. Je ne doute pas que mon bon mari ne triomphe en finissant par me présenter à vous comme sa chère femme »…

Casanova fait comme on lui a conseillé, et le bonhomme lui demande, effectivement s’il il a connu quelque part une jeune marchande de dentelles nommée mademoiselle Blasin de Montpellier. Après la réponse du séducteur, il l’invite à le suivre. Il retrouve alors son ancienne maîtresse et tous deux se livrent alors à une belle comédie devant le mari émerveillé devant autant de politesse et de galanterie vis-à-vis de sa chaste moitié.

Invité à dîner, son ancienne maîtresse lui dit qu’elle est désormais heureuse, que personne ne lui reproche ici quoi que ce soit. Casanova reste encore quatre jours dans une amitié réciproque sincère. Puis ils reprends son voyage pour une halte à Nîmes.

« Je partis de Montpellier certain que ma visite avait augmenté l’estime que son mari et sa belle mère avaient pour elle et je me félicitais en voyant que je pouvais me sentir véritablement heureux sans commettre des crimes ».

Pour découvrir la véritable identité de mademoiselle Blasin, nous vous recommandons la lecture de Casanova et la belle Montpelliéraine, par Jean-Claude Hauc.

Il Ballo Del Doge

Antonia Sautter Creations & Events crée comme chaque année, l’évènement d’exception avec « le bal le plus somptueux et le plus raffiné du monde ».

Depuis 1993, Antonia Sautter fait de son bal, pendant le carnaval de Venise, un écvènement luxueux et prestigieux, où secotoient les plus grandes fortunes de ce monde et les amateurs d’évènements artistiques les plus raffinés.

Vous pourrez, vous aussi, faire partie des 400 privilégiés qui vivront un moment inoubliable, dans l’un des plus beaux palais de Venise, au coeur d’une fête somptueuse.Un nuit où tout sera possible.

Queenessence est une fête privée au parfum de femme, une essence de Reine, quelques gouttes de volupté, un bal dédié à toutes les femmes, Reines de l’âme et à tous les hommes qui savent les reconnaîtres.

Le samedi 18 février 2012 au palazzo Pisani Moretta, sur le Canal Grande.

Toujours au palazzo Pisani Moretta, Antonia Sautter organisera le 12 février, le Best off du Ballo del Doge, avec les plus beaux spectacles vus lors des éditions précédentes.

Contact et informations :

Atelier Venetia
Frezzeria
San Marco 1286
Tel +39 041 2413802
Email
www.ilballodeldoge.com

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Nous mettons régulièrement à jour notre “Agenda du Carnaval de Venise 2012” avec les informations qui nous parviennent chaque jour. Ne manquez pas de le surveiller pour tout savoir des nouveautés au programme et des bons plans pour vos soirées et vos journées…

La brocante du campo San Maurizio

C’est la prochaine fin de semaine que va avoir lieu, au campo San Maurizio, le marché des antiquaires de Venise. Vous pourrez donc, tout à loisir chiner les 16, 17 et 18 décembre autour des nombreux stands qui remplissent la place.

Cela fait désormais quarante de ça dure, quatre fois par ans, ils se réunissent sur la campo San Marizio. Cela a commencé comme un jeu, en 1970, entre quelques amis, antiquaires de Venise et des collectionneurs passionnés. C’est désormais devenu une des plus importante rencontre, un rendez-vous que certains d’entre nous ne manqueraient pour rien au monde !

Chaque année, les quatre éditions connaissent un succès considérable auprès du public (le marché de septembre est peut-être, allez savoir pourquoi, le plus couru). La présence de nombreux collectionneurs et d’experts de ce secteur, passionnés par ces choses d’antan qui nous fascinent par la beauté passée est un révélateur de la qualité des produits proposés.

On trouve sur la marché un vaste choix d’articles, objets, jouets, livres, affiches, vaisselle, vêtements… auxquels il est difficile de résister, pour peu que l’on soit enclin à cette manie de la collection. or, par définition, et vous l’avez constaté lors des visites des palais et maisons privées que nous avons faites pour vous, le vénitien est un collectionneur né.

Avec le grand nombre d’exposants, dont certains sont très connus depuis longtemps, et grâce au professionnalisme et au sérieux des exposants, le marché a conservé un haut niveau de qualité. Le marché des antiquaires de San Maurizio offre une réelle tranquillité d’esprit, le nombre de fidèles clients en est le meilleur témoignage.

Bien entendu, nous avons nos marchands préférés sur le marché, amateur de vieux livres, Klod va systématiquement voir les propositions de « Al Vecchio Libro » qui vient de Bassano del Grappa. Nous ne restons pas insensibles aux propositions de Francesco Boraley, de Castelfranco Veneto. Olga adore « Cosi d’ltre Tempi », de Mestre… et de tant d’autres dont nous vous reparlerons dans notre rubrique « Bons plans shopping« .

L’Aigle et le Lion – Quand l’Aigle fait le paon

Au mois de novembre 1807, l’Empereur se rendit en Italie. Le principal but de son voyage était de visiter Venise, réunie récemment au royaume.

Cette visite de Venise, il la fit avec sa sœur, Élisa, la princesse de Lucques.

Dès qu’elle fut autorisée à se joindre aux souverains d’escorte, Élisa quitta Lucques, le jeudi 26 novembre 1807, à midi, accompagnée de sa dame d’honneur, Camille Mansi, du chevalier Mansi, de son grand écuyer Bartholomé Cénami, de la signora Olympe Fatinelli, soeur de ce dernier et dame du palais, et de quelques autres personnes distinguées.

Après Ferrare, elle embarqua au Pont Obscur, et le voyage continua en bateau sur le Pô. Le 29 novembre à quatre heures du matin elle atteignait Venise avec son cortège. Au petit matin, elle alla visiter l’église de la Salute, et le palazzo della Carita.

Napoléon qui avait quitté Milan le 28 novembre au matin, diné à Vicense et traversé Padoue de nuit arriva fort tard dans son palais de Strà (un des six palais de Napoléon dans son royaume).

Le patriarche de Venise, Monseigneur  N. X. de Gombaloni, venait, deux mois plus tôt, au moment de partir pour Milan, d’être décoré du grand Aigle de la Légion, et reçut de l’Empereur une tabatière en or avec son portrait entouré de diamants. Napoléon s’était ainsi assuré des bonnes dispositions d’une des premières fonctions de la cité.

Le 29 novembre a 15 heures, Napoléon arriva à Fusine, au bruit du canon et des cloches. La princesse Élisa l’y attendait avec sa suite.

Le Podestat le saluait au nom de tous les vénitiens, tandis que deux noirs lui présentaient les clefs de la ville, une en or, l’autre en argent. Puis il embarqua sous les vivats de la foule, alors que la flotte de l’Adriatique fit entendre une nouvelle décharge d’artillerie.

Élisa occupait une place dans la péotte impériale, non loin du chevalier Daniele Renier, podestat, avec qui l’Empereur conversait. Le navire impérial était surchargé d’attributs ingénieux et dorés, tapissée à l’intérieur de soieries et de velours nacarat. Elle avait été spécialement construite pour la circonstance, par le génie, aux frais de la municipalité.

Des dais à jour, placés à l’arrière et recouverts de vélums permettaient aux divers souverains auxquels ils étaient destinés, d’être abrités et vus tout ensemble. Les gondoliers étaient en habits de satin blanc brodé de galons d’or.

Le canot des marins de la Garde suivait immédiatement le péotte de la ville.

Visite de Napoléon Ier à Venise en 1807 - Giuseppe Borsato : 65 x 90 cm; 1807; Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

Ci dessus, l’ Empereur Napoléon Bonaparte préside les régates sur le grand canal depuis le balcon du palais Balbi à Venise le 2 décembre 1807, le tableau à été réalisé par le peintre vénitien Giuseppe Borsato (né en1771, mort en 1849) à qui l’on avait également confié la réalisation des structures éphémères érigées à l’occasion de l’entrée de l’empereur dans Venise. Le peintre d’architecture qui a représentées ces cérémonies dans six tableaux conservés à Paris, à Rome et à Versailles dont la chronologie et les commanditaires peuvent être précisés.

Ce jour fatidique où Raul Gardini a acheté la Ca’ Dario

 
Les légendes autour du choix de Raul Gardini sur la Ca ‘Dario comme sa résidence à Venise.

L’ombre de la malédiction qui persécute les locataires de la Ca ‘Dario, magnifique palais vénitien surplombant le Grand Canal, s’est projetée sur la mort de Raul Gardini, qui pendant quelques années avait choisi ce palais comme sa résidence permanente sur la Lagune.

Gardini, devient propriétaire du palais en 1985, après avoir réussi l’achat de la Bavaria Assicurazioni et avoir fusionné cette compagnie avec la Fondiaria.

Raul Gardini était certainement au courant de cette fâcheuse réputation de la Ca’ Dario, mais, comme beaucoup d’autres, il n’a pas pu résister au charme et à la fascination de cette batisse que Gabriel d’Annunzio décrivait comme « une vieille courtisane courbé sous le poids de ses bijoux. » (una vecchia cortigiana piegata sotto il peso dei suoi monili). Construit en 1487 sur le Grand Canal, dans un style composite entre gothique, byzantin et Renaissance, à quelques dizaines de mètres de la Basilique de la Salute, la maison a rapidement su gagner sa réputation sulfureuse*.

Plus tard, Gardini réalise de mauvaises spéculations financières, des décisions d’affaires malchanceuses qui vont l’obliger à quitter ses fonctions dans le groupe Ferruzzi-Montedison et ensuite, une fois découvert les pots de vin provenant de la vente des 40% d’Enimont, au suicide…

On le trouva mort dans sa maison de Milan, le palais Belgioioso, du XVIIIème, le 23 Juillet 1993. Lors des dernières conversations avec ses avocats dans ses dernières heures, il avait paru très secoué par la nouvelle du suicide dans la prison de San Vittore de Cagliari Gabriele (son rival dans l’affaire Enimont), mais aussi par l’information que les enquêteurs s’intéressaient désormais à lui.

L’enquête a conclu qu’il s’était tiré une (deux) balle(s) dans la tête, mais les raisons et les circonstances de la mort de l’entrepreneur laissent encore beaucoup de doutes (le pistolet a été trouvé placé sur la table de chevet, loin du corps). De plus, la scène du suicide présumé a été irrémédiablement altéré par la diligence des ambulanciers, qui ont enlevé le cadavre de Gardini ainsi que les draps et les oreillers dans la chambre avant l’arrivée de la police.

La mémoire de Raul Gardini est également liée au sport, notamment à l’America Cup à laquelle il participa a bord de son bateau Il Moro di Venezia.

* Voir toute l’histoire de la Ca’ Dario dans notre rubrique : Palazzo Dario

C’est parti pour thello

Badr Kaouri, 30 ans, conducteur de la locomotive du thello, est bien parti à l’heure, hier soir, de la gare de Lyon. Le premier train privé circulant en France, à destination de Venise était l’objet d’une grosse communication de la part du plus gros transporteur français.

Beaucoup de micros et de caméras, mais pour tous, exactement la même communication, le même dossier de presse et les mêmes photos, celles de notre article que vous retrouvez dans tous les quotidiens de l’hexagone ce matin. Sévèrement encadrée, la communication d’hier nous a bien rappelé l’époque soviétique.

« Le rail français va changer d’époque maintenant, on va passer d’un monopole à un système ouvert qui doit bénéficier à tous, aussi bien la SNCF que les opérateurs arrivant sur le réseau« , s’est réjoui Albert Alday, directeur général de Thello, précisant que le train partant dans l’autre sens avait quitté la gare de Venise (Santa Lucia) à 19H57.

« La prochaine fois, je prendrai une cabine trois places« , explique Emma de Danieli, jeune Italienne de Padoue qui fait le trajet « une dizaine de fois par an« . « Je prenais le train qui faisait le voyage avant, mais le service ici est bien meilleur« , ajoute-t-elle, attablée dans la voiture restaurant.

Les prestations sont en effet un des points sur lesquels thello entend mettre l’accent pour fidéliser sa clientèle.

Une dizaine de personnes de la société LSG Sky Chefs, qui a travaillé avec de nombreuses compagnies aériennes, étaient sur le pont pour cette « soirée particulière« . « C’est une grosse responsabilité mais aussi un beau défi que de participer à cette aventure« , se réjouissait Marinella Torcianti, l’une des hôtesses, toute de bleu marine vêtue, à la manière de ses collègues de l’air.

Dans cette opération de charme bien orchestrée et très cadrée, personne ne nous a parlé de la décision prise par Veolia Transdev de vendre prochainement toute la partie « Transports » de Veolia. Cela représente la grande majorité des réseaux de transports en communs des grandes agglomérations française, de nombreux réseaux départementaux et inter-villes,  et désormais cette branche ferroviaire. Parmi les milieux bien informés, il se murmure que des contacts ont bel et bien étés pris avec un fond de pension américain. Veolia aurait donc phagocyté l’ensemble des moyens de transports de voyageurs en France, pour le revendre (à perte ?) à un  fond de pension américain… bien entendu, les dirigeants présent « n’ont pas souhaités communiquer sur ce sujet« .

L’ensemble des photos de cet article, les seules autorisées à être publiées dans les médias français sont fournies par l’AFP – photographe Miguel Medina

San Secondo, l’île abandonnée

Vous avez probablement déjà remarqué, en arrivant à Venise, une île, sur la gauche du Ponte della Liberta, un île qui semble volontairement abandonnée aux oiseaux et à la faune sauvage de la lagune.

Ce petit bout de terre vierge qui se nomme Isola di San Secondo n’a pas toujours été une île déserte.

En fait, la première trace de vie qu’il nous soit resté à propos de cette île remonte à 1034. On y construit une église et un couvent de religieuses. L’église abrite une image sacrée de Saint Erasme, dont on dit qu’elle fut d’abord exposée accrochée à un pieu enfoncé dans l’eau pour protéger les pêcheurs lors des tempêtes.

En 1237, on apporte sur lîle le corps de Saint Second d’Asti, et la légende dit que lorsque le corps du Saint à été posé sur le sol de l’île, une source d’eau pure à jaillis à cet endroit, eau qui se serait avéré miraculeuse. C’est à cette époque que l’île à pris le nom du Saint.

Sur la carte de Jacopo Barbari, qui date de 1500, on voit une tour circulaire. Les pères Dominicain s’installèrent en 1533, et en 1566, pendant la peste, l’île à été utilisée comme hôpital. Puis, dès 1569, on y installa une poudrière.

Sur le plan de Vincenzo Coronelli, on voit une vue détaillée des bâtiments qui composaient le complexe du monastère, nouvelle église, campanile de forme cylindrique et jardins, et, sur la droite, la tourelle carrée où la République conservait ses explosifs.

Il y avait également des Cavana qui abritaient les bateaux des moines, mais également destinées à abriter les voyageurs lors des tempêtes.

L’église fut restaurée en 1608, et les Dominicains restèrent là jusqu’au 28 juillet 1806, date de leur départ au couvent Jésuite.

Dès 1797, alors que les troupes françaises et autrichiennes s’affrontaient dans la région, le sénat avait armé une grosse batterie sur l’île. Ce fut une des dernières décisions du doge Ludovico Manin avant son abandon, le 12 mai 1797.En 1806, l’île devint propriété de l’Etat Français, domaine de la marine. Le corps du saint et quelques tableaux ont été transportés à l’église des Jésuites, le retable a été placé dans l’église du Saint-Esprit, et le reste a disparu ou à été détruit.

L’église à été démolie en 1824 et l’île devint une garnison militaire, par la volonté autrichienne. En quelques jours, tout à été fait pour effacer à jamais le souvenir même de près de huit cents ans de vie et les activités de la petite communauté monastique.

L’île a joué un important rôle défensif pendant le siège de Venise en 1848 et 1849. Elle l’est restée dans cette vocation militaire confirmée par le royaume d’Italie,  jusqu’en 1961.

Toutefois, délaissée bien avant, de 1904 à 1936, elle avait été louée à des familles pour y assurer un entretiens minimum et éviter le vandalisme.  Puis, en 1937, elle a été confiée à la société Junghans pour y stocker des munitions. Après la guerre elle fut à nouveau proposé à des familles. Mais le manque d’entretien mange chaque jour un peu plus cette île. A l’époque du monastère, elle faisait un peu plus de deux hectares, et de nos jours, à peine 0,13 km² ! Il ne reste guère plus de traces des ruines des bâtiments, la nature a repris ses droits.

En 2001, des promoteurs y ont imaginé une grande marina très haut de gamme, pouvant accueillir des bateaux de plaisance de 20 mètres et plus. La jet set ayant boudé le projet, il n’a jamais vu le jour.

Trente ans de carnaval à Venise

C’est en 1797 qu’eut lieu pour la dernière fois le Carnaval de Venise tel qu’on le connaissait au XVIIIème siècle. Peu après, Venise tombait entre les mains du général Bonaparte, et, avec la fin de l’indépendance et de la République, ce fut également une bonne occasion pour le despote pour interdire ces festivités qu’il jugeait scandaleuses et dangereuses.

Pendant deux siècle le Carnaval de Venise disparaît complètement.

Ce n’est qu’en 1967 que certains nostalgiques, organisent le premier évènement du renouveau du Carnaval, avec un petit défilé de masques.

En 1979, pour la première fois, il y a un programme du Carnaval, qui essaie d’impliquer toutes les parties de la ville, et dont l’objectif est qu’il y ait également, autour ce cet évènement, des retombées sur le tourisme. C’est un succès immédiat qui ne se démentira pas pendant les années suivantes.

Alessandro Bressanello a collectionné toutes les affiches du Carnaval de Venise, depuis 1980 jusqu’à 2011.

Son site permet donc de retrouver ces images, année par année, ainsi toutes les affiches, qu’il a également réunies dans un superbe livre : « Il Carnevale in eta’ moderna » publié par Studio LT2 éditions

Alessandro Bressano a également contribué au nouveau départ du Carnaval de Saint-Petersbourg.

Nous mettons régulièrement à jour notre « Agenda du Carnaval de Venise 2012 » avec les informations qui nous parviennent chaque jour. Ne manquez pas de le surveiller pour tout savoir des nouveautés au programme et des bons plans pour vos soirées et vos journées…

Chansons typiques vénitiennes

Rien de plus décevant de voir passer une gondole sur laquelle l’accordéoniste, grassement payé joue et chante « O sole mio » chanson typiquement napolitaine, alors qu’il existe tant de belles chansons vénitiennes …

Les vrais vénitiens, amoureux de leur culture, nous ont donc sollicités pour réapprendre aux gondoliers les vrais chansons de Venise.

Chers gondoliers, voici donc quelques airs que nous aimerions vous entendre chanter désormais :

El gondolier

Pope oe pope oe
gòndoea gòndoea oé
note de iuna note piena de stee
vogo in laguna vogo e vogio cantar
Mi sò el gondolier che in gòndoea ve nìnoea…nìnoea
sel remo in fòrcoea sìgoea…sìgoea
come el s-cioco de basi…basi
mi sò el gondolier
che ancora in mar ve dòndoea
no ste curarve de mi
mi fasso andar ea gòndoea
Pope oe pope oe
gòndoea gòndoea oé
El vento passa el sol spunta a levante
torno in cavanae vogo e vogio cantar
Mi sò el gondolier che in gòndoea ve nìnoea…nìnoea
sel remo in fòrcoea sìgoea…sìgoea
come el s-cioco de basi…basi
mi sò el gondolier
che ancora in mar ve dòndoea
no ste curarve de mi
mi fasso andar ea gòndoea
Pope oe pope oe
gòndoea gòndoea oé

.

Marieta monta in gondola

Marieta monta in gondola
che mi te porto al Lido
mi no che no me fido
ti se massa un impostor
cossa ti disi coccola
per via de quel boscheto
ti mà s-cioccà un baseto
per pissegarme el cuor.
E tiche tiche ti
ti me disi no
anca ti si te bate el cuore
tiche tiche tà
anca lu lo sa
che a Venessia l’amor se fa
in gondoleta
Digo no non ghe vegno no
col sto far del si e del no
mòighe un ponto, mòighe un ponto
col sto far del si e del no
mòeghe un ponto tuti do.
Ma varda che spetacolo
la luna se d’argento
non far del sentimento
cossa ti vol mi so
sora e tonde cùpoe
svòea e colombelle
zonteghe pur e stelle
ma mi no vegno no
E tiche tiche ti
ti me disi no
anca a ti si te bate el cuore
tiche tiche tà
anca lu lo sa
che a Venessia l’amor se fa
in gondoleta
Digo no non ghe vegno no
col sto far del si e del no
mòighe un ponto, mòighe un ponto
col sto far del si e del no
mòeghe un ponto tuti do.
Va ben va ben finìmoea
mi ciapo un’altra strada
ti fa na balossada
no so se te convien
mi sercherò felicità
per farte un gran dispeto
mi no non te permeto
perché te vogio ben
E tiche tiche ti
ti me disi no
anca a ti si te bate el cuore
tiche tiche ti
che felicità
a Venessia l’amor se fa, in gondoeta.
In gondoeta te darò un basìn!

.

Gondola va

Le coppie si divertono,
Venezia sta a guardar;
e tutti intorno trovano
la lor felicità.
Io solo senza meta
son stanco di soffrir;
la gondola che aspetta,
ma nessuno arriverà.
Gondola va
la laguna è soltanto per te;
la luna è là
e stanotte sei sola con me.
Lei non lo sacercheremo nell’oscurità
e se tu vuoi
ci sarà solo il mare e noi.
Gondola va, gondola va.

Les costumières du Bolchoï

Dans un quartier de Moscou, nous avançons dans une rue étroite (ce qui y est rare !). Olga est très excitée par ce rendez-vous que nous avons obtenus, ce vendredi-là : nous avons été autorisés à visiter les ateliers de fabrication des costumes du Théâtre Bolchoï à Moscou !

Depuis l’extérieur, le bâtiment pourrait ressembler à une école, un institut ou une usine… c’est là que travaillent de nombreuses petites mains pour la création des costumes que porteront danseuses et danseurs, chanteurs et chanteuses du Bolchoï.  Bien que grands, les ateliers sont encombrés. des ateliers relativement modernes, lumineux et spacieux.

On a fabriqué ici des armées de tutus. Le tout premier à été réalisé en 1839 pour la célèbre danseuse italienne Maria Taglioni, la préférée du prince Alexandre Troubetzkoy qui lui acheta la Ca’ d’Oro, sur le Grand Canal à Venise. Elle fut la première à utiliser les chaussons de ballet spéciaux, avec des pointes, une garniture dure en liège.

Jusqu’au siècle dernier, les tutus étaient réalisés en tartane de mousseline que l’on amidonnait avant chaque représentation. C’est en 1957 que la danseuse Maya Plissetskaïa à ramené d’une tournée en Grande-Bretagne un tutu dans lequel était cousu un petit fil métallique,  appelé « stalke » et qui est devenu, depuis la norme en Russie pour rigidifier la mousseline.

Chaque danseuses, chaque chanteuse, chaque artiste possède un mannequin à ses mesures, que l’on adapte au fil du temps, quand, avec l’âge le corps se transforme. Certains deviennent alors un peu étranges, comme ce mannequin, ci-dessus à droite, qui est celui d’une grande diva du théâtre.

Chaque mannequin est dûment répertorié et disponible uniquement pour l’artiste à qui il est destiné.

On a pu admirer le délicat travail de la couture des tutus.

Une grande partie de ce fabuleux travail est encore fait à la main, comme dans les maisons des grands couturiers. les costumes réalisés ici sont des œuvres uniques.

On ne travaille pas ici que pour les spectacles du Théâtre Bolchoï. Les couturières d’exception qui travaillent en ce lieu secret réalisent également de nombreux costumes pour le cinéma ou pour d’autres spectacles.

Ce jour-là, nous avons eu la chance de rencontrer Franca Squarciapino, créatrice italienne qui avait obtenu, en 1990, un Academy Award pour les costumes de « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau avec Gérard Depardieu. Elle a travaillé pour toutes les grandes salles, le Burgtheater de Vienne, Covent Garden, le Metropolitan Opera, l’Opéra National de Vienne, ou l’Opéra de Zurich. Avec son mari, le metteur en scène milanais Enzio Frigerio, ils ont créé à l’Opéra de Paris « Baïadera », où Rudolf Noureev fit sa dernière apparition sur scène.

En toute simplicité elle nous a montré ses cahiers avec les dessins de ses créations, les échantillons de tissus et les notes.

C’est un travail de titan, pour chaque spectacle, que de choisir un style en accord avec le metteur en scène, puis d’imaginer chaque costume, choisir les tissus, les éléments de décorations qui vont le garnir, et cela également pour chaque soliste et tout le corps de ballet.

La siniora Squarciapino connait tous les plus grands artistes, capables de confectionner ce qui sera le plus beau. Elle a même « ses dentelières qui travaillent encore à la main ».

Dans un coin, sur une table, des croquis tout frais et une esquisse de chapeau en paille.

Olga ne tiens plus en place, nous sommes privilégiés, de nombreuses questions lui brûlent les lèvres et nous sommes surpris par la simplicité de notre interlocutrice.

Soudain, c’est dans l’atelier une grade effervescence : un danseur vient d’entrer pour un essayage, et tout à coup nous n’existons même plus. Tous se pressent autour de l’artiste (désolé, on a mangé son nom !).

Comme une partie de l’équipe avec madame Squarciapino parle italien, et l’autre partie parle russe, une interprète est présente à chaque instant.

Cet essayage nous a permis de voir comment ces artistes, italiens et russes travaillent ensemble. En réalité, lorsqu’il s’agit de costume et de tissus, ils parlent la même langue, c’est ce que nous avons ressentis également avec nous.

La particularité des vêtements pour les ballets, par rapport à un costume pour le cinéma, c’est que ce sont des vêtements dans lequel l’artiste doit pouvoir travailler. Ainsi, le costume même s’il doit avoir les caractéristiques du vêtement historique d’époque ne doit pas gêner le danseur ou le chanteur dans l’exercice de son art.

Nous remercions pour cette visite extraordinaire le service de presse de la Banque VTB qui est membre du conseil d’administration du « Фонд Большого театра » (Fondation pour le Théâtre Bolchoï) créée en 2002.

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