Ca’ Farsetti, siège du Municipio di Venezia, il y a une plaque qui dit : «Qui nacque l’anno 1646 Elena Lucrezia Cornaro Piscopia, prima donna laureata nel mondo, il 25 giugno 1678».
Soit : Ici est née, en l’an 1646 Elena Lucrezia Cornaro Piscopia première femme diplômée au monde, le 25 Juin 1678.
Cette plaque est proche d’un port de gondoles…
Elena Lucrezia Cornaro Piscopia (née le 5 juin 1646 à Venise – morte le 28 juillet 1684) était une mathématicienne italienne du XVIIème siècle, qui fut, par ailleurs, la première femme à obtenir un doctorat de philosophie. Elle était membre de la célèbre famille Cornaro, qui donna quatre doges à la République de Venise.
Elena Cornaro Piscopia est née dans une famille patricienne de Venise ; son père, Giovanni Baptista Cornaro, était procurateur de Basilique Saint-Marc.
Elena connaissait le grec, le latin, l’hébreu, le français, l’arabe ; elle était poète et musicienne. L’Église catholique lui refusa un doctorat en théologie. Son père insistant, l’université de Padoue lui permit de présenter un doctorat en philosophie. À l’âge de 32 ans, elle fut la première femme à obtenir le titre de docteur. Elle étudia également les mathématiques, toujours à l’université de Padoue. Elle abandonna son statut social et se consacra à la charité en devenant Bénédictine.
Elle mourut en 1684. Une statue à son effigie peut être vue à l’ancienne université de Padoue.
… mais, revenons vers nos gondoles…
Il s’agit du trajeto qui permet de traverser le Canale Grande. Pour cinquante Cents d’€uros, vous voilà transportés en trois minutes, debout dans une gondole plus large et qui peut transporter jusqu’à 14 passagers.
Mais, sous le canotier, cette abondante chevelure blonde est bien celle d’une femme !
Aurais-t’on, à Venise, brisé un tabou ?
Le gondolier est, depuis des siècles, toujours un homme, comme on le comprends dans les paroles de la chanson, en dialecte vénitien «Io sono il gondoliere che in gondola vi dondola, se il remo scricchiola sullo scalmo copre lo schioccare dei baci… Non vi preoccupate di me, io faccio andare la gondola…».
Le gondolier n’est pas le séducteur, mais un complice de l’érotisme, le chandelier, l’agent de désinhibition du couple. Il a le pouvoir de ne pas voir, ni entendre les gens qui s’aiment, mais c’est celui qui rend possible la jouissance des autres.
Alors, cette sensation avec un gondolier femme ?
Première femme gondolier
La première femme gondolier à Venise s’appelle Giorgia Boscolo, 23 ans, mariée et mère de deux enfants, elle vit avec sa famille à Marghera. Cette première femme gondolier à fait tomber un privilège accordé aux hommes depuis plus de neuf siècles : en fait le métier de gondolier àVenise a toujours été réservé aux hommes. Le père de la première femme gondolier, Dante, travaille au port du traghetto de Santa Sofia à proximité du Rialto et est fier de sa fille bien qu’il dise que gondolier n’est pas une carrière idéale pour les femmes.
Giorgia Boscolo a réussi il ya quelques mois, l’épreuve pratique d’aviron dans une gondole et à été nommée gondolier substitut pour suivre les cours qui lui ont ensuite permis de se qualifier pour devenir la première femme gondolier à Venise.
En trois siècles, grâce à des femmes de caractère, des petites choses évoluent, un peu, mais les vieux démons vénitiens restent bien présents.