Il fut un temps où la lagune n’était pas une poubelle

Les anciens s’accordent tous pour faire la même affirmation, dans leur jeunesse, l’eau était plus limpide qu’aujourd’hui, et moins haute.

Arsenale1960

Sur cette photos prise entre les deux guerres à l’occasion d’une grande marée basse, on peut voir les galets derrière l’Arsenale. La passerelle de fer n’existait pas encore, et celle de bois, plus basse, semblait bien plus périlleuse.

Ce que l’on remarque surtout, sur cette photo, c’est qu’il n’y a aucun déchet, aucun plastique, aucune bicyclette rouillée et pas plus de vieille machine à laver le linge sur les galets. Si l’eau baissait autant de nos jour, le spectacle ne serait pas le même !

Arsenale

1897

C’était une époque où, enfant, on pouvait pécher dans les canaux, et dès que la chaleur écrasait la ville, se baigner sans danger.

Dans Castello près de l’Arsenale

Dans Castello près de l’Arsenale

Nous vous emmenons aujourd’hui dans le Castello discret, derrière l’Arsenale di Venezia, dans un appartement en bordure de canal dans une partie calme, et pourtant si populaire et vivante de la Venise authentique.

Dans Castello près de l'Arsenale

On entre dans la maison par une petite corte privée ornée de quelques plantes par une porte en fer qui s’ouvre sur un campo.

A Castello près de l'Arsenale

Une grande et veille porte d’eau donne sur le rio della Tana.

Dans Castello près de l'Arsenale

L’appartement que nous vous faisons visiter est situé au premier étage de la maison.

A Castello près de l'Arsenale

A Castello près de l'Arsenale

A Castello près de l'Arsenale

Les pièces sont grandes et lumineuses, confort rare à Venise désormais.

A Castello près de l'Arsenale

A Castello près de l'Arsenale

A Castello près de l'Arsenale

Une grande terrasse donne sur un coté de la maison, et sur l’autre façade, un long balcon se termine par une petite terrasse au dessus du canal de la Tana.

A Castello près de l'Arsenale

A Castello près de l'Arsenale

A Castello près de l'Arsenale

Corte Veniera

Nous vous emmenons aujourd’hui quelque part entre le campo delle Gorne et le Campo della Grana… du côté de l’église San Martin et le mur de l’Arsenale à Castello.

Il s’agit d’une très belle cour privée, dans une habitation, fermée par une grille métallique. On n’y a pas accès, à moins d’avoir un ami ou une amie qui habite là et le chemin pour y aller est un petit peu complexe, en passant par des ruelles qui font tout juste 55 centimètres de large, et c’est aussi bien ainsi.

Cela fait partie des lieux magiques de Venise, dans un quartier que nous adorons, loin des circuits touristiques et de la foule…

Corte Veniera

Corte Veniera

Corte Veniera

Corte Veniera

Corte Veniera

Corte Veniera

Un palais dans Castello

Nous ne vous en dirons pas plus sur la localisation de l’endroit où nous vous emmenons aujourd’hui. Vous connaissez à présent notre souhait de préserver la tranquillité des vénitiens qui nous accueillent.

Cette attitude nous attire les foudres de ces vieilles biques qui ont mis au point des plans interactifs destinés à aider les voleurs de trésors et surtout les incursions de malotrus dans la vie privée des vénitiens. Les amoureux de Venise savent où se tourner pour éviter les mesquineries.

Nous traversons une corte privée, bien cachée, avant de parvenir à la porte de nos hôtes.

Nous sommes accueillis dans le portego, majestueux et luxueux.

Nous découvrons une bibliothèque, dont Klod a un mal fou à s’arracher…

… et en passant, quelques chambres fort coquettes.

Un petit besoin naturel nous a même donné l’occasion de découvrir des toilettes (total raccord, comme diraient les enfants) !

Monument à Giuseppe Garibaldi

Le 2 juin 1882 Giuseppe Garibaldi expirait dans sa maison de Caprera, entouré de sa famille et de Menotti. Victor Hugo déclarait « L’Italie n’est pas en deuil, ni la France, mais l’humanité »

Quatre jours plus tard, le Consiglio Comunale di Venezia décidait d’ériger un monument, sans, bien entendu, recevoir l’accord de l’aile monarchiste qui, en signe de désaccord, boycotte l’initiative. Tous les élus monarchistes au Conseil Municipal se levèrent, laissant leur siège déserté et quittèrent la salle. Mais la popularité du « Héros des deux mondes » fit que le projet fut approuvé à la plus grande majorité.

C’est le sculpteur Augusto Benvenuti qui remporta le concours. Déjà, en 1885, il avait signé le Monumento in onore dell’Esercito Italiano. Le monument qui était autrefois situé sur la Riva San Biagio, et qui, plus tard, a été  déplacé aux Gardini.

Une fois l’œuvre terminée, restait en suspend la question de son emplacement. Plusieurs propositions avaient été faites, de la balustrade du Rio Sant’Anna au campo Santa Maria Formosa. Mais l’idée qui a prévalu fut de placer la sculpture à l’entrée des Giardini sur la via récemment élargie. Entourée d’un bassin, de manière à renforcer l »importance du rocher de l’île de Paprera, sur lequel le héros national scrute la mer. A ses pieds, on n’avait pas oublié de placer le lion, Venise oblige.

« Qui si fa l’Italia o si muore » (Ici, c’est l’Italie ou mourir) à lancé Giuseppe Garibaldi à Nino Bixio lorsque le sort de la bataille de Calatafimi paraissait de nature à favoriser les Bourbon. C’est l’un des épisodes les plus célèbres du Risorgimento, évoqué ici par le peintre Walter Molino.

Le dernier acte de cette histoire s’est terminé le 24 juillet 1887, lorsque le monument à été inauguré lors d’une cérémonie solennelle. L’absence, remarquée, du maire Dante Di Serego Allighieri, absent pour un deuil familial, fit dire à de nombreux malins, que c’était très « providentiel ». De fait, ce fut le dernier maire de Venise nommé par le Roi.

En 1921, alors que Vinicio Salvi marchait dans les jardins à le recherche d’escargots, comme il le faisait régulièrement chaque semaine, et alors qu’il s’était approché de la statue du « Héros des deux mondes », il sentit qu’on le tirait par le bras. Suffisamment fort pour le faire tomber à terre. Alors qu’il se relevait, il vit une « ombre rouge » qui s’enfuyait. Quand il raconta cette nouvelle à ses amis, ils se moquèrent, en disant aue l’unique « ombre rosse » qu’il avait vue était à la taverne. A Venise, « une ombre » est un verre de vin rouge servi en vrac dans les bacari.

Plus personne n’y pensait, mais, une semaine plus tard, un couple qui s’était isolé un soir près de la statue, fut perturbé par une « ombre rouge ». Puis, ce fut le tour d’un pécheur qui rentra chez lui avec une belle bosse.

Ces évènement répétés alertèrent les carabinieri qui organisèrent, un soir, une patrouille dans le secteur. Alors que la patrouille approchait de la statue, l’ombre rouge apparut, mais, au lieu de se jeter dans l’ombre, elle s’interposa entre les militaires et la statue de Garibaldi. Tous virent alors devant eux un homme en uniforme et chemise rouge (l’uniforme des hommes de Garibaldi). Immédiatement, personne ne le reconnut vraiment. Mais, dans la foule qui avait assisté à cette apparition, se trouvait certains qui l’avaient connu : « ma quelo xe Bepi, Bepi el garibaldin » Giuseppe Zolli, né en 1838, qui, pendant l’expédition des 1000 avait fait la promesse de surveiller les arrières de Garibaldi, même après sa mort.

Tous les habitants du quartier furent si émus, et tous les vénitiens si reconnaissants en ce noble héros. Sous la pression des habitants, la municipalité demanda qu’une statue fut rajoutée à l’arrière du monument, qui représente Giuseppe Zolli qui veille sur son général.

Depuis, il n’y a plus jamais eu d’apparitions fantomatiques, ni aucune agression dans ce secteur.

Source : « Leggende veneziane e storie di fantasmi » de A. Toso

Nous vous ferons désormais visiter Venise, avec un brin de nostalgie, au travers de photographies anciennes de nos collections. Les quartiers oubliés, les monuments disparus, les grands travaux… régulièrement nous vous ferons revivre la Venise de la fin du XIXème et du début du XXème siècle et la vie entre murs et canaux à cette époque.

Nous vous raconterons également quelques Légendes vénitiennes, avec de bonnes histoires de fantômes…

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