Le cardinal Georges d’Armagnac

Le Cardinal Georges d'Armagnac ambassadeur à Venise et son secrétaire G. Philandrier - Tiziano Vecellio (1488/89-1576)

Georges d’Armagnac descend de la Maison d’Armagnac, une famille issue du lignage des anciens ducs de Gascogne dont l’origine remonte au VIIIe siècle ou IXe siècle. Il est le fils de Pierre d’Armagnac, bâtard de Charles d’Armagnac, un capitaine des guerres d’Italie. Il était comte de l’Isle-Jourdain. Sa mère était Fleurette de Lupé.

Vivant tel un prince, le cardinal n’a cessé tout au long de sa vie de provoquer la création d’œuvres d’art variées : tableaux, livres, reliures, tapisseries, meubles ou monuments, de grande qualité.

Georges d’Armagnac doit-il être considéré pour un mécène, ou plutôt comme un avide collectionneur ? … sa devise : Inanitus repleo, « En m’épuisant, je remplis. » nous indique la direction, toutefois.

Il est successivement évêque de Rodez en 1530 (charge qu’il laissera ensuite à son neveu Jacques de Corneillan), et en même temps administrateur des évêchés de Vabres et de Lectoure, ambassadeur de François Ier à Venise de 1536 à 1539, à Rome de 1540 à 1545 puis de 1547 à 1549.

Il eut à Rodez une fille naturelle prénommée Fleurette (Floretta en occitan) qui épousa en 1565 Blaise de Villemur, baron de Pailhès.

Plusieurs portraits et armoiries du cardinal sont aujourd’hui connus. Pour les portraits peints de son vivant, la liste est assez brève.

Le plus célèbre est dû au pinceau du Titien. C’est vers 1538 à Venise que le maître a représenté le prélat en compagnie de son secrétaire Guillaume Philandrier, selon un type de représentation classique à cette époque pour un ambassadeur. La gerbe de blé peinte par Le Titien, sur la droite, est le symbole héréditaire de la maison féodale d’Armagnac.

Guillaume Philandrier jouissait d’une prestige particulier, à son époque, pour ses connaissances dans le domaine de l’architecture et des lettres artistiques.

Selon Charles Samaran, le tableau faisait partie des collections du duc de Buckingham au XVIIème siècle. Dans un inventaire de ses bien, à sa mort, on trouve un « L’ambassadeur de France, dictant, par Le Titien. » .

Ce tableau fut acquis en 1930 par Paul A. Jurschewitz à Florence de M. Bellini ; vendu par Jurchewitz le 10 janvier 1932 à M. Skvor ; acheté le 17 décembre 1940 par Maria Dietrich à Bagenoff (représentant de M. Skvor, Prague), Paris, pour 1 800 000 F et revendu 130 000 RM le 4 janvier 1941 au musée de Linz (n° 1198).
Attribué au musée du Louvre par l’Office des Biens et Intérêts Privés en 1953.

Sources : Charles Samaran, « Georges d’Armagnac, ambassadeur de François Ier à Venise, peint par Le Titien en compagnie de son secrétaire Guillaume Philandrier », in Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 110e année, no 1, 1966, p. 38-44

Histoire de Moïse aux armes du cardinal Georges d’Armagnac

Laisser un commentaire

Tous les articles des derniers mois…